En 2018,
Trump a annoncé son retrait de l'accord international sur le programme
nucléaire iranien et le mécanisme des sanctions US visant
l’économie iranienne a refait surface. Il ne s'en est quand-même pas
contenté et a annoncé en novembre dernier l’expiration des exemptions
accordées à huit clients du pétrole iranien, leur permettant de continuer
exceptionnellement l’achat du brut iranien. Washington rêvait d’amener à zéro
les exportations de l’or noir d’Iran. Les milieux politiques et médiatiques américains
remettent, actuellement, en cause l’efficacité des mesures punitives de la
Maison-Blanche qui n’ont pas pu jusqu'à présent empêcher l'Iran d'exporter
son pétrole. Au contraire, ce dernier semble avoir même élargi ses
exportations, véritable coup porté au régime de sanction US.
Le New
York Times a publié samedi un reportage qui s'appuie
sur les données de MarineTraffic et de Refinitiv, deux services de suivi des
navires, ainsi que des images satellite de Planet Labs, pour indiquer que la Chine "continuait activement d’importer plus que
jamais le pétrole produit en Iran et que les pétroliers iraniens
empruntaient des routes maritimes non seulement vers la Chine, mais aussi
probablement - vers un certain nombre de pays méditerranéens pour
livrer le pétrole aux Chinois et d’autres pays en Méditerranée".
En 2018, le
président américain a annoncé sa décision de se retirer de l'accord de 2015 sur
le programme nucléaire iranien, signé par le groupe 5+1, un accord qui
prévoyait de réduire les activités nucléaires iraniennes en échange de la levée
des sanctions économiques occidentales. Après l’annonce de Donald Trump, le
mécanisme des sanctions, unilatérales et extraterritoriales, a été repris
par Washington. Certes, Trump a temporairement exempté en novembre 2018 huit
pays importateurs du pétrole iranien (la Chine, l’Inde, la Turquie, le
Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Italie et la Grèce) des sanctions, avant de
retirer ces exemptions le 2 mai 2019.
Le
reporter de New York Times se réfère
au journal britannique Times qui
"a examiné les mouvements de plus de 70 tankers iraniens depuis le 2
mai, date à laquelle les sanctions américaines ont pleinement pris effet. Ce
fut à partir de cette date que toute violation des sanctions américaines
risquait en théorie de pénaliser les pays qui refusaient d’arrêter leurs
importations pétrolières en provenance de l'Iran. Or, douze
pétroliers ont chargé du pétrole après le 2 mai et ont livré leur cargaison en
Chine ou en Méditerranée orientale, éventuellement en Syrie ou en Turquie.
Et l'ampleur des expéditions documentées par l'enquête du Times semble
encore plus grande que ce qui avait été publiquement connu. »
Selon les
estimations du journal, le résultat de ces enquêtes prouve que l’administration
américaine avait du mal à concrétiser le rêve ambitieux de Trump de
« réduire à zéro » les exportations du brut iranien.
Selon le
journal, l’administration Trump est, de toute évidence,
dans l’incapacité à mettre en vigueur ses menaces contre l’Iran et les
pays qui contournent les sanctions américaines. L’un des critiques
virulents de l'administration Trump, Richard Nephew, s'en prend ainsi à la
politique de pression maximale US contre l'Iran au clan Trump en ces
termes : «Vous ne devez pas faire ce genre de menaces si vous ne pouvez
pas les opérationnaliser. »
New York
Times souligne également que la plupart des acheteurs du
pétrole iranien estiment illégales les sanctions unilatérales de Washington
visant l’industrie du pétrole iranien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires hors sujet, ou comportant des attaques personnelles ou des insultes seront supprimés. Les auteurs des écrits publiés en sont les seuls responsables. Leur contenu n'engage pas la responsabilité de ce blog ou de Hannibal Genséric.