De
nouveaux indices, mais peu de détails sur une connexion au Moyen-Orient
émergent au milieu d'une enquête américaine en cours
Un
passeport valide avec une résidence saoudienne, un voyage en 2016 dans la
péninsule arabique et une photo encadrée du prince héritier Mohammed bin Salman
dans son manoir de Manhattan ont soulevé plus de questions que de réponses sur
les liens de Jeffrey Epstein avec ce royaume riche en pétrole.
Le
financier auto-proclamé, qui semble avoir de plus en plus maintenu son style de
vie en faisant chanter les riches et les puissants par le biais de la traite des
mineures à des fins sexuelles, est, officiellement, « décédé » sous
la forte garde de la prison fédérale. Le Washington Post a rapporté que des
fractures au cou du cadavre étaient plus compatibles avec un assassinat par étranglement
qu'un suicide par pendaison. Or, nous avons vu que le nez et les oreilles du « cadavre
officiel » d’Epstein sont différents de ceux du véritable Epstein, ce qui
veut dire que le cadavre n’est pas celui d’Epstein
Avec
Epstein éliminé, les procureurs ont cadenassé une source clé qui aurait pu
fournir des informations accablantes sur certains des plus grands noms de la
politique américaine (dont Clinton et Trump), du monde universitaire et de
nombreuses « élites » politico-financières à travers le monde. Mais
pour les observateurs du Moyen-Orient, l’une des pièces les plus curieuses du
puzzle est la connexion nébuleuse d’Epstein avec l’Arabie saoudite.
La connexion saoudienne
Lorsque
la police a perquisitionné la résidence du délinquant sexuel et maître chanteur
à New York en juillet, elle a découvert un document de voyage mystérieux: un passeport autrichien avec une
résidence saoudienne, un faux nom et une photo d’Epstein.
Les
avocats d’Epstein ont affirmé que ce dernier ne portait ce document que pour
protéger son identité juive contre les ravisseurs ou les terroristes potentiels
lorsqu’il voyageait au Moyen-Orient, et non pour voyager, mais des
enquêteurs fédéraux ont affirmé qu’il s’était servi de ce document pour
pénétrer dans plusieurs pays dans les années 1980, dont l'Arabie Saoudite.
L’ambassade
d’Arabie saoudite à Washington n’a pas répondu à une question d’Asia Times
concernant la validité de la prétendue résidence d’Epstein dans le Royaume.
Cependant,
le passeport n'était pas le seul lien entre le délinquant sexuel et la
monarchie absolue, où les femmes étaient interdites de voyager pendant des
décennies sans la permission d'un tuteur. La loi a été modifiée ce mois-ci.
Parmi
les entrées saoudiennes du carnet d’adresses d’Epstein - conservées par son
personnel, volées par son majordome puis saisies par le FBI - se trouvait le
prince Salman de la dynastie régnante Saoud. Deux numéros américains ont
été répertoriés: l’un avec un indicatif régional de Washington, DC, et l’autre
correspondant au nord de la Virginie, juste à l’extérieur de la capitale.
C’est probablement en référence à
l’actuel roi Salman, qui, à l’époque du mandat du majordome (2004-2005), était encore un
prince. Le fils de Salman, l'actuel dirigeant de facto Mohammed ben Salman,
était adolescent à l'époque.
Cependant, la connexion saoudienne
semble avoir transcendé les générations.
En
plus des voyages en Arabie saoudite, dans les années 1980, signalés par les
procureurs fédéraux, les dossiers de vol obtenus par Business Insider
indiquent un deuxième voyage dans la péninsule arabique à la veille de
l'élection présidentielle américaine en novembre 2016.
Selon
le reportage,
le jet privé d’Epstein (le Lolita Express) aurait disparu des radars dans le sud de la Jordanie le 7
novembre 2016, juste avant qu’il n’atteigne la frontière avec l’Arabie
saoudite. Deux jours plus tard, le 9 novembre, il a réapparu dans le sud de la
péninsule égyptienne du Sinaï, de l’autre côté de la mer Rouge, en provenance d’Arabie
saoudite.
On
ignore s’il avait à bord du Lolita Express une cargaison de minettes
impubères, ce qu'il aurait fait là-bas et à qui il rendait visite. Top secret
saoudien.
Les
Salman n’étaient pas la seule branche de l’élite dirigeante saoudienne à
figurer dans le répertoire téléphonique d’Epstein, qui contenait également la
ligne téléphonique Aspen du prince Bandar (surnom Bandar Bush [1])- l’envoyé de longue date du pays à Washington, dont la
fille y est désormais en poste. Sont également répertoriés l'homme d'affaires
saoudien Amr Dabbagh et l'homme d'affaires syro-saoudien Wafic Saïd.
En
plus, les photographies d’Epstein, dans sa résidence de Manhattan, avec les
riches et les puissants offrent un indice quant à ceux qu’il fréquentait.
"Celui-là, c’est MBS"
En
août 2018, le chroniqueur James B. Stewart a rendu visite à Epstein à la
résidence de ce dernier à Manhattan.
L'auteur
était en train d'étudier les liens entre le délinquant sexuel et Elon Musk,
qui s'était plié à la Securities and Exchange Commission après un tweet
annonçant qu'il avait obtenu un financement pour privatiser Tesla. Musk
a expliqué dans un article de blog que l’argent proviendrait du fonds
souverain richissime de l’Arabie saoudite, qui avait déjà obtenu une participation
de près de 5% dans la société.
«Epstein
connaissait un nombre étonnant de personnes riches, célèbres et puissantes et
disposait de photos pour le prouver. Il a également affirmé en savoir beaucoup
sur ces personnes, dont certaines potentiellement dommageables ou
embarrassantes, y compris des
détails sur leurs supposées sexualités et leur consommation de drogue à
des fins récréatives », a
déclaré Stewart.
Le
chroniqueur dit que Epstein a tenu à lui montrer une exposition de
photographies encadrées de ses connaissances notoires, y compris Woody Allen
et Bill Clinton, qui ont également fait face à des allégations d'abus
sexuel.
«[Epstein]
a pointé le plan complet d'un homme en costume arabe traditionnel. "C’est
MBS", a-t-il déclaré, affirmant que le dirigeant de facto d’Arabie
lui avait " rendu visite à plusieurs
reprises " et qu’ils "se parlaient
souvent ".
Le
prince héritier, cinq mois plus tôt, s’était embarqué dans un grand voyage aux
États-Unis, où il s’était entretenu avec des personnalités de l’élite politique,
technique et du divertissement. Parmi elles se trouvait Elon Musk.
Epstein
lors de sa rencontre avec Stewart avait prédit que Tesla nierait tout lien avec
lui si on le lui demandait. Il est difficile de savoir s'il s'agissait d'un
fanfaron qui affirmait n'avoir conseillé que des milliardaires ou s'il avait
effectivement servi de intermédiaire. Tesla a nié qu'Epstein avait conseillé
Musk.
En
janvier de cette année, les Saoudiens ont couvert l’essentiel de leur
participation de 4,9% dans Tesla, selon un rapport
du Financial Times, protégeant ainsi le Royaume de la volatilité de la société.
Source : With Epstein dead, Saudi links become a black hole
Asia Times
Notes
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Hannibal GENSÉRIC
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