lundi 26 août 2019

Les Irakiens appellent au retrait des États-Unis, pour complicité dans les attaques israéliennes soutenant l'Etat islamique


Bien qu'Israël n'ait pas officiellement confirmé ses frappes aériennes en Irak, le Premier sinistre Benjamin Netanyahou a laissé entendre qu'il pourrait en être le cas,  alors que, dans une interview avec le New York Times,  des officiels américains, sous anonymat, ont confirmé ces attaques.
La coalition du Fatah, un groupe influent du Parlement irakien, a récemment déclaré que des frappes aériennes sur le pays auraient été menées par Israël, ce qui signifie « une déclaration de guerre » de l'État juif,  et que les États-Unis étaient entièrement responsables des actes de Tel-Aviv. À la lumière de cela, la coalition a appelé au retrait des 5.000 soldats américains restants d'Irak.

Le bloc parlementaire a ainsi déclaré que le pays se réserve le droit de répondre militairement à Israël.
Cette déclaration intervient au lendemain de la frappe aérienne d'un drone israélien sur la ville irakienne de Qaim qui aurait tué un commandant de la milice irakienne chiite. Cette attaque est la dernière d’une série d’attaques aériennes menées par l’armée de l’air israélienne (IAF).
Les forces de défense israéliennes (IDF) n’ont pas explicitement confirmé ces attaques, mais le Premier sinistre israélien Benjamin Netanyahou, a laissé entendre le 23 août qu'il était peut-être imputable à une opération des forces israéliennes contre de présumés combattants proxies iraniens.
Les Forces de mobilisation populaire d'Irak accusent Israël d'avoir mené des frappes de drones contre leurs positions. ©Fars News
"Nous n'agissons pas seulement lorsque cela est nécessaire, nous agissons dans de très nombreux théâtres contre un État qui cherche à nous anéantir. De toute évidence, j’ai donné aux forces de sécurité l’ordre de casser les intrigues de l’Iran ", a déclaré le Premier sinistre.
La dernière fois que les FDI ont officiellement revendiqué la responsabilité de mener des frappes en Irak, c'était en 1981, lorsque l'IAF a détruit la centrale nucléaire Osirak, près de Bagdad.
Dans un rapport séparé du New York Times, de hauts responsables américains anonymes ont confirmé qu'Israël était derrière les raids aériens récents en Irak, sous le prétexte de viser des transferts d'armes iraniennes vers la Syrie - ce que Téhéran a nié à plusieurs reprises. Ces officiels ont déclaré que Tel-Aviv repousse "les limites" avec ses actions récentes.
Les Hachd réagissent
Les Hachd al-Chaabi, les Forces de mobilisation populaire d’Irak, ont publié une déclaration dimanche après les frappes de drones dans la province d’al-Anbar (ouest de l’Irak) qu’elles imputent au régime d’Israël.
L’attaque du 19 juillet dernier contre une base située dans la ville d’Amerli (Nord) avait été suivie par trois explosions inexpliquées, dont la dernière le 20 août. Toutes sont survenues dans des dépôts situés au nord de Bagdad et dans sa périphérie, y compris dans un quartier densément peuplé et contrôlé par les Hachd al-Chaabi.
La déclaration des Hachd souligne que les attaques avaient été menées par deux drones israéliens sur la route Akashat-al-Qaïm, à environ 2 km de la frontière irakienne avec la Syrie.
Ces frappes sont une violation flagrante du territoire irakien, elles ont eu lieu malgré la couverture aérienne du ciel irakien par la coalition dirigée par les États-Unis, et malgré les ballons captifs en mission de surveillance à proximité du lieu visé, lit-on dans la déclaration, ce qui montre que les Américains et leurs alliés sont complices.
Les milieux politiques irakiens ont réagi et la Commission de sécurité et de défense du Parlement irakien a convoqué deux réunions extraordinaires pour examiner les répercussions de la poursuite des frappes des drones israéliens contre les quartiers généraux des Hachd al-Chaabi.
L’agence de presse Buratha a rapporté que la commission avait demandé à ce que les forces des Hachd puissent être autorisées à viser les drones non-identifiés.
À cet égard, Khaled al-Mulla, chef de l’assemblée des oulémas d’Irak, a déclaré qu’une attaque contre les Hachd était un acte de provocation à l’encontre du peuple irakien qui se rebellera contre les Américains.
Faisant référence à la récente fatwa de l'ayatollah Seyyed Kazem Haeri sur la présence illicite des « militaires terroristes américains » en Irak, il a souligné que la fatwa avait été émise sur la base des événements dangereux auxquels l'Irak était confronté.
Il a aussi averti que les attaques d’Israël visaient surtout à faire renaître de ses cendres le groupe terroriste Daech dont les commandants sont encore en contact avec l’armée américaine et à attiser les conflits interethniques en Irak.
Par ailleurs, selon une autre dépêche, Mohammed al-Basri, un expert des questions relatives aux Hachd al-Chaabi, explique les causes des récentes frappes aériennes contre les positions et les dépôts d’armes de ces derniers.
PressTV-Israël a-t-il frappé les Hachd?
Au cours d’une émission intitulée Al-Manawara diffusée sur la chaîne de télévision Al-Sumaria, il a déclaré que « si l'attaque israélienne contre les Hachd al-Chaabi est exacte, cela veut dire que les Américains ne soutiennent pas sincèrement la souveraineté irakienne. La coalition internationale et les forces américaines sont donc responsables de l’attaque de drone contre les Hachd ».
Le gouvernement de Bagdad avait signé un accord de sécurité avec les États-Unis pour protéger son espace aérien, « mais est-il rationnel qu’ils [les États-Unis] ne s’aperçoivent pas que les drones israéliens ont bombardé les Hachd », s’est-il interrogé avant de souligner que ce même accord stratégique était à l’origine des frappes israéliennes.
L'armée de l'air irakienne devrait moderniser ses systèmes de défense aérienne.
En juin 2008, les États-Unis ont négocié un accord avec l'Irak pour y maintenir leurs bases militaires et contrôler l'espace aérien. Selon l'accord, toutes les forces américaines devaient se retirer du territoire irakien avant le 31 décembre 2011.
Dimanche, deux combattants des Hachd al-Chaabi ont été tués dans une attaque aux drones dans l’ouest de l’Irak, près de la frontière avec la Syrie, a indiqué le commandement des opérations des Hachd al-Chaabi dans la province d’al-Anbar.
Hannibal GENSÉRIC

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