Bien qu'Israël
n'ait pas officiellement confirmé ses frappes aériennes en Irak, le Premier sinistre Benjamin Netanyahou a laissé entendre qu'il pourrait en être le cas, alors que, dans une interview avec le New York
Times, des officiels américains, sous
anonymat, ont confirmé ces attaques.
La coalition du
Fatah, un groupe influent du Parlement irakien, a récemment déclaré que des
frappes aériennes sur le pays auraient été menées par Israël, ce qui signifie « une
déclaration de guerre » de l'État juif, et que les États-Unis étaient entièrement
responsables des actes de Tel-Aviv. À la lumière de cela, la coalition a appelé
au retrait des 5.000 soldats américains restants d'Irak.
Le bloc
parlementaire a ainsi déclaré que le pays se réserve le droit de répondre militairement
à Israël.
Cette
déclaration intervient au lendemain de la frappe aérienne d'un drone israélien sur
la ville irakienne de Qaim qui aurait tué un commandant de la
milice irakienne chiite. Cette attaque est la dernière d’une série d’attaques
aériennes menées par l’armée de l’air israélienne (IAF).
Les forces de
défense israéliennes (IDF) n’ont pas explicitement confirmé ces attaques, mais le
Premier sinistre israélien Benjamin Netanyahou, a laissé entendre le 23 août
qu'il était peut-être imputable à une opération des forces israéliennes contre
de présumés combattants proxies iraniens.
"Nous
n'agissons pas seulement lorsque cela est nécessaire, nous agissons dans de
très nombreux théâtres contre un État qui cherche à nous anéantir. De toute
évidence, j’ai donné aux forces de sécurité l’ordre de casser les intrigues de
l’Iran ", a déclaré le Premier sinistre.
La dernière
fois que les FDI ont officiellement revendiqué la responsabilité de mener des
frappes en Irak, c'était en 1981, lorsque l'IAF a détruit la centrale nucléaire
Osirak, près de Bagdad.
Dans un rapport séparé
du New York Times, de hauts responsables américains anonymes ont confirmé
qu'Israël était derrière les raids aériens récents en Irak, sous le prétexte de
viser des transferts d'armes iraniennes vers la Syrie - ce que Téhéran a nié à
plusieurs reprises. Ces officiels ont déclaré que Tel-Aviv repousse "les
limites" avec ses actions récentes.
Les
Hachd réagissent
Les
Hachd al-Chaabi, les Forces de mobilisation populaire d’Irak, ont publié une
déclaration dimanche après les frappes de drones dans la province d’al-Anbar
(ouest de l’Irak) qu’elles imputent au régime d’Israël.
L’attaque
du 19 juillet dernier contre une base située dans la ville d’Amerli (Nord)
avait été suivie par trois explosions inexpliquées, dont la dernière le 20
août. Toutes sont survenues dans des dépôts situés au nord de Bagdad et dans sa
périphérie, y compris dans un quartier densément peuplé et contrôlé par les
Hachd al-Chaabi.
La
déclaration des Hachd souligne que les attaques avaient été menées par deux drones israéliens sur la route
Akashat-al-Qaïm, à environ 2 km de la frontière irakienne avec la Syrie.
Ces
frappes sont une violation flagrante du territoire irakien, elles ont eu lieu malgré la
couverture aérienne du ciel irakien par la coalition dirigée par les
États-Unis, et malgré les ballons captifs en mission de surveillance à
proximité du lieu visé, lit-on dans la déclaration, ce qui montre
que les Américains et leurs alliés sont complices.
Les
milieux politiques irakiens ont réagi et la Commission de sécurité et de
défense du Parlement irakien a convoqué deux réunions extraordinaires pour
examiner les répercussions de la poursuite des frappes des drones israéliens
contre les quartiers généraux des Hachd al-Chaabi.
L’agence
de presse Buratha a rapporté que la commission avait demandé à ce que les
forces des Hachd puissent être autorisées à viser les drones non-identifiés.
À cet
égard, Khaled al-Mulla, chef de l’assemblée des oulémas d’Irak, a
déclaré qu’une attaque contre les Hachd était un acte de provocation à
l’encontre du peuple irakien qui se rebellera contre les Américains.
Faisant
référence à la récente fatwa de l'ayatollah Seyyed Kazem Haeri sur la
présence illicite des « militaires terroristes
américains » en Irak, il a souligné que la fatwa avait été
émise sur la base des événements dangereux auxquels l'Irak était confronté.
Il a
aussi averti que les attaques d’Israël visaient surtout à faire renaître de ses cendres le
groupe terroriste Daech dont les commandants sont encore en contact avec
l’armée américaine et à attiser les conflits interethniques en Irak.
Par
ailleurs, selon une autre dépêche, Mohammed al-Basri, un expert des
questions relatives aux Hachd al-Chaabi, explique les causes des récentes
frappes aériennes contre les positions et les dépôts d’armes de ces derniers.
Au cours
d’une émission intitulée Al-Manawara diffusée sur la chaîne de
télévision Al-Sumaria, il a déclaré que « si l'attaque israélienne contre
les Hachd al-Chaabi est exacte, cela veut dire que les Américains ne
soutiennent pas sincèrement la souveraineté irakienne. La coalition
internationale et les forces américaines sont donc responsables de l’attaque de
drone contre les Hachd ».
Le gouvernement de Bagdad avait signé un accord de sécurité avec les
États-Unis pour protéger son espace aérien,
« mais est-il rationnel qu’ils [les États-Unis] ne s’aperçoivent pas
que les drones israéliens ont bombardé les Hachd », s’est-il
interrogé avant de souligner que ce même accord stratégique était à l’origine
des frappes israéliennes.
L'armée
de l'air irakienne devrait moderniser ses systèmes de défense aérienne.
En juin
2008, les États-Unis ont négocié un accord avec l'Irak pour y maintenir leurs
bases militaires et contrôler l'espace aérien. Selon l'accord, toutes les
forces américaines devaient se retirer du territoire irakien avant le 31
décembre 2011.
Dimanche,
deux combattants des Hachd al-Chaabi ont été tués dans une attaque
aux drones dans l’ouest de l’Irak, près de la frontière avec la Syrie, a
indiqué le commandement des opérations des Hachd al-Chaabi dans la
province d’al-Anbar.
Hannibal GENSÉRIC
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