mercredi 26 février 2020

L’armée turque menace de se rebeller contre Erdogan

L’invasion de la Syrie par Erdogan et les pertes massives parmi les militaires turcs, la destruction de véhicules blindés, en plus de celle du drone Anka, coûtant plusieurs millions de dollars, abattu il y a quelques jours, a provoqué des protestations dans l’armée turque, qui menace Erdogan d’un coup d’État militaire si celui-ci ne fait pas le nécessaire pour assurer la sécurité des troupes turques en Syrie.

C’est ce qu’affirment directement de hauts responsables militaires qui sont déjà à la retraite.
«Il n’est pas rentable pour notre pays de travailler contre le gouvernement central syrien et de porter le fardeau d’une guerre impérialiste. Bien sûr, en politique étrangère, vous prenez parfois des actions qui peuvent être considérées comme immorales, mais dans l’attente de profits »– selon l’ex-amiral Turker Erturk, cité dans une publication de « Reporter ».
Des émeutes, apparemment, se préparent dans les rangs des troupes turques, dont plusieurs centaines sont en fait encerclés par l’armée syrienne, et en cas d’agression militaire d’Ankara, elles deviendront les premières cibles des troupes syriennes. En outre, les convois militaires turcs ne sont pas autorisés à pénétrer dans un certain nombre de postes d’observation encerclés et les soldats turcs déclarent ouvertement qu’ils sont prêts à se rendre afin d’être capturés par l’AAS, car sinon ils se trouveraient tout simplement à cours de vivres et mourraient de faim.

La Russie rejette tout cessez-le-feu à Idleb

Ce serait une «capitulation face aux terroristes» en Syrie
L’organisation d’un sommet sur la Syrie réunissant la Turquie, la Russie, la France et l’Allemagne, annoncée précipitamment samedi dernier par Ankara, ne fait pas l’objet d’un accord «total», a déclaré, hier, le président Recep Tayyip Erdogan.
La Russie a rejeté, hier, l’idée d’un cessez-le-feu à Idleb en Syrie, car ce serait une «capitulation face aux terroristes», a rapporté l’Agence russe Sputnik. S’exprimant hier matin devant le Conseil des droits de l’Homme de l’Onu, le chef de la diplomatie russe a critiqué l’idée de conclure une trêve avec les terroristes dans la zone de désescalade d’Idleb, en Syrie
.»La communauté internationale et le Conseil des droits de l’homme de l’Onu doivent bloquer la voie des radicaux qui relèvent la tête. Jusqu’à présent, certains de nos collègues justifient d’une manière involontaire ou non des exactions des groupes radicaux et terroristes», a indiqué Sergueï Lavrov. Sinon, ajoute le ministre russe des Affaires étrangères, «il est difficile d’expliquer leur propos sur la possibilité de conclure des accords de trêve avec des bandits qu’on peut entendre, lors des discutions sur la situation à Idleb».
Le ministre a souligné qu’un tel cessez-le-feu n’aurait rien à voir avec le souci des droits de l’homme mais serait «une capitulation face aux terroristes et même un encouragement de leur activité et serait une violation flagrante des conventions universelles et de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu».
Les tensions sont montées de plusieurs crans à Idleb depuis le début du mois avec des affrontements inédits entre des troupes turques et les forces syriennes autour de cette ville syrienne, près de la frontière turque. Ces combats ont également suscité des frictions entre Ankara et Moscou. Quant à l’organisation d’un sommet sur la Syrie réunissant la Turquie, la Russie, la France et l’Allemagne, annoncée précipitamment samedi dernier par Ankara, elle ne fait pas l’objet d’un accord «total», a déclaré hier le président Recep Tayyip Erdogan, jetant un doute sur cette réunion annoncée pour la semaine prochaine.
«Il n’y a pas d’accord total» entre le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel d’un côté, et le chef de l’Etat russe Vladimir Poutine de l’autre, a affirmé le président turc lors d’une conférence de presse à Ankara.
Erdogan avait annoncé samedi la tenue d’un sommet quadripartite sur la Syrie le 5 mars, une initiative visant à trouver une solution à la crise dans la région d’Idleb (nord-ouest de la Syrie), où une offensive du régime de Damas a provoqué une crise humanitaire. Hier, il a affirmé que «dans le pire des cas», il pourrait avoir un entretien bilatéral avec le président russe à cette date-là.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant assuré, hier également, que «la possibilité d’une rencontre multilatérale est en train d’être étudiée».
«Il ne s’agit pas de contacts bilatéraux» entre MM. Poutine et Erdogan, a-t-il affirmé à la presse. «La décision n’a pas encore été prise puisque tous les participants potentiels n’ont pas donné leur accord», a expliqué M. Peskov. Il a également laissé entendre qu’un sommet tripartite entre la Russie, la Turquie et l’Iran pourrait être organisé à la place d’une rencontre quadripartite.
Depuis 2017, cinq sommets entre M. Erdogan, dont le pays soutient une partie extrémiste de l’opposition et les principaux groupes terroristes en Syrie, et les présidents russe et iranien, Vladimir Poutine et Hassan Rohani, alliés du régime de Damas, ont été organisés. Le dernier sommet de ce type a eu lieu en septembre 2019 à Ankara.
Les tensions sont montées de plusieurs crans à Idleb depuis le début du mois avec des affrontements inédits entre l’armée turque et les forces du régime de Bachar al-Assad. Ces combats ont également suscité des frictions entre Ankara et Moscou, qui appuie le régime syrien. Le président Erdogan a sommé les forces de Assad de se retirer de certaines zones dans la province d’Idleb d’ici fin février, menaçant dans le cas contraire d’avoir recours à la force. Quelque 900 000 personnes ont fui les combats à Idleb depuis le déclenchement en décembre de l’offensive du régime qui est déterminé à prendre ce dernier bastion rebelle, majoritairement contrôlé par des groupes terroristes, en Syrie.

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