samedi 18 avril 2020

MAGHREB. Des outils d’intelligence artificielle pour dépister le COVID-19





Il s’agirait, selon ses concepteurs, de la première plateforme directement opérationnelle et accessible à tous.
« Le concept de départ, c’est de permettre aux régions intérieures reculées [en Tunisie] de pouvoir faire des dépistages en masse »
- Moustapha Hamdi, universitaire

Une équipe médicale traite un patient atteint du coronavirus dans une ambulance, à Tunis, le 6 avril 2020 (AFP)



Des ingénieurs tunisiens ont indiqué avoir développé un outil d’intelligence artificielle en libre accès pour aider à diagnostiquer instantanément le coronavirus à partir de simples radiographies des poumons, ce qui pourrait accélérer le dépistage de la maladie COVID-19 en Tunisie.
La plateforme en ligne est testée par le ministère de la Santé avant une éventuelle utilisation par les services hospitaliers de la Tunisie, qui a jusqu’ici officiellement confirmé plus de 800 cas de contamination, dont 37 décès.
Plusieurs initiatives dans ce domaine ont été lancées dans le monde, notamment au Canada et en Chine, mais les concepteurs tunisiens soulignent ne pas avoir trouvé d’autre plateforme directement opérationnelle et accessible à tous.
Elle est développée depuis mi-mars par des enseignants et étudiants de l’école d’ingénieur Insat, avec le soutien de l’organisme public allemand d’aide au développement GIZ, de la Société italienne de radiologie et du géant américain de l’informatique IBM.
L’outil a été élaboré en lui transmettant des milliers de radios de personnes ayant contracté le COVID-19 et de personnes saines, afin qu’il apprenne à distinguer les marqueurs de la maladie dans les poumons. 
L’intelligence artificielle « permet de classifier un grand nombre d’images en un temps très court, avec un faible coût », a expliqué vendredi à l’AFP Moustapha Hamdi, universitaire et concepteur de cet outil. 
« Nous sommes en train d’affiner la détection pour les cas où il y a très peu de symptômes. »
Le résultat est obtenu « en deux clics » : « il suffit de charger l’image puis de la soumettre à l’analyse, qui donne un score de reconnaissance » du COVID-19, a-t-il ajouté.
« Expérimentation »
Il ne s’agit pas d’un diagnostic médical, mais d’une mesure de la probabilité que la personne soit atteinte du nouveau coronavirus, fiable à « 90 % » selon ses concepteurs.
« Le concept de départ, c’est de permettre aux régions intérieures reculées [en Tunisie] de pouvoir faire des dépistages en masse », a expliqué Moustapha Hamdi.
Les infrastructures hospitalières sont réparties de façon très inégale en Tunisie, les villes côtières (nord) étant bien équipées alors que les régions intérieures sont dépourvues de centres médicaux universitaires ou de médecins spécialisés.
« Le concept de départ, c’est de permettre aux régions intérieures reculées [en Tunisie] de pouvoir faire des dépistages en masse »
Moustapha Hamdi, universitaire
« Il suffit d’avoir une connexion internet » et la possibilité de faire une radio, un examen courant et peu coûteux dans les hôpitaux publics, a poursuivi le concepteur, précisant que son outil pourrait aider à accélérer le tri des patients « lorsque leur nombre augmente » aux urgences.
« Plus on alimente la plateforme par des images, plus elle devient précise et fiable », a-t-il ajouté, précisant que de nombreux internautes étrangers y avaient déjà eu recours. 
C’est « une très bonne idée, mais elle est encore à l’étape de l’expérimentation », a réagi le Dr Fawzi Haddad, qui exerce dans le principal hôpital tunisien chargé des personnes atteintes du COVID-19.
Source : AFP
Des Marocains inventent un « masque intelligent » pour détecter le coronavirus
« MIDAD » prend votre température, mesure le taux d’oxygène dans votre sang et vous suit aussi par tracking : ce masque mis au point par des Marocains est un des six projets retenus pour un concours international à Paris
Une équipe de chercheurs marocains, composée d’ingénieurs et de médecins, a annoncé le lancement en version initiale d’un « masque intelligent de détection automatique à distance » du COVID-19, rapporte l’agence de presse officielle marocaine, la MAP.
Ce masque est accompagné d’une application de « tracking », qui propose une méthode de prédiction et de diagnostic de la maladie.
Selon ces chercheurs, le masque, qui sert également de barrière de protection, a été conçu en utilisant l’impression 3D et contient une carte et des capteurs de température, d’humidité et de pression permettant de mesurer la pression et le cycle respiratoire, ainsi que le taux d’oxygène dans le sang (en le combinant avec un oxymètre, appareil qui permet de mesurer la concentration en oxygène moléculaire dans un mélange gazeux ou dans un liquide).
« MIDAD » fait partie des six projets retenus à un concours international baptisé « HakingCovid19 » organisé par HEC Paris et d’autres partenaires, qui ont reçu pas moins de 102 candidatures. Grâce à cette distinction, un investisseur marocain a proposé de financer la production de ce masque.
Dans une déclaration à la MAP, le coordinateur de l’équipe scientifique, le Dr Mouhsine Lakhdissi, a précisé que ce masque était relié via bluetooth à l’application Trackorona, qui propose le « tracking » (traçage) des déplacements de l’utilisateur pour détecter son niveau de respect du confinement et de la distanciation sociale.
Il a fait savoir que l’application, qui peut être téléchargée gratuitement sur smartphone indépendamment du masque, proposait un formulaire d’auto-diagnostic validé médicalement et une technologie innovante de détection des symptômes de la maladie par la voix.
L’application utilise aussi un « framework » évolutif de prédiction multi-facteurs utilisant des données environnementales, comportementales et médicales du patient et de l’intelligence artificielle.
« Respecte la loi sur la protection des données personnelles »
Le Dr Lakhdissi a expliqué que cette application permettait de remonter les données vitales du masque en les combinant avec les autres données d’auto-diagnostic, de détection intelligente par la voix et de suivi du comportement pour évaluer la probabilité d’infection, mais également connaître les personnes fréquentées par l’utilisateur, tout en « respectant la loi sur la protection des données personnelles ».
Le masque intelligent MIDAD et l’application Trackorona sont un projet 100 % marocain, qui propose une méthode innovante et à faible coût, a-t-il dit, soulignant que c’est « une modeste contribution scientifique mise à la disposition de notre pays en guise de reconnaissance et qui reste ouverte aux améliorations, adaptations et rectifications apportées par les experts ».
Concernant les étapes franchies pour protéger cette invention, le Dr Lakhdissi a expliqué qu’une demande de brevet avait été déposée pour ce dispositif qui va être lancé en open source pour les citoyens et le gouvernement marocains.
Il a indiqué que l’équipe scientifique avait travaillé sur ce projet durant un mois, ajoutant que l’idée était le fruit d’une réflexion collective dans le cadre de la mobilisation citoyenne et active en lien avec la pandémie, notant que des contacts avaient été établis dans ce sens avec le centre de recherche de la faculté de médecine de Casablanca.
Il s’agit d’un projet innovant qui a tiré profit des expériences entreprises en Corée du Sud, à Singapour, en Allemagne et en Suisse portant sur le confinement, la distanciation sociale et la détection de la maladie via l’empreinte vocale.
Ce masque peut être utilisé pour lutter contre le coronavirus, mais également en matière de médicalisation à distance dans d’autres cas de maladies.
Source : Middle Eats Eye

La Tunisie, le Maroc et l’Algérie reconduisent le confinement
La Tunisie, le Maroc et l’Algérie ont reconduit entre vendredi et samedi les mesures de confinement général. A Tunis, le conseil de sécurité nationale a reconduit le confinement vendredi “jusqu’à nouvel ordre”. A Rabat, les autorités ont annoncé la prolongation jusqu’au 20 mai de «toutes les mesures de précaution et de restriction (…) de l’état d’urgence sanitaire.
A Alger, le Premier Ministre Abdelaziz Djerad a «reconduit pour une période supplémentaire de dix jours, jusqu’au 29 avril, le dispositif de confinement ainsi que l’ensemble des mesures préventives», selon un communiqué officiel.
Selon les chiffres officiels, 367 décès ont été recensés jusque-là en Algérie pour 2.534 cas déclarés positifs au covid-19. 
Au Maroc, 2.670 cas de contamination ont été enregistrés officiellement sur un total de 13.000 tests, dont 137 décès. Depuis le 7 mai, le port du masque de protection est obligatoire au Maroc pour quiconque autorisé à quitter son domicile pendant l’épidémie du coronavirus. 
Pour sa part, la Tunisie a enregistré 822 contaminations au Covid-19 sur un total de 13.930 dépistages. Le pays déplore 37 décès. Dans ce pays, il est quasi impossible de trouver un masque en vente, les gens se débrouillent comme ils peuvent. Les gens démunis (travailleurs journaliers, femmes de ménage, vendeuse de magasins fermés, etc.) ne savent pas comment survivre. Une indemnité de 200 Dinars (70 Euros) leur est royalement accordée s'ils font la queue durant une journée devant le bureau de poste, et s'ils ont les justificatifs adéquats.
Hannibal GENSERIC

 


1 commentaire:

  1. Certes mais avant de passer à l'action je ne peux que vous inviter à regarder, à écouter cette vidéo qui
    vous donnera à réfléchir !
    Sauvegardez-la et partagez-la au maximum pour le bien de l'HUMANITÉ et le réveil général !

    https://youtu.be/N9g_iza3cKw

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