Israël est le grand perdant de la situation actuelle
au Moyen-Orient. Il va payer les pots cassés du déclin occidental, le premier.
Aujourd’hui ce sont les Russes, les Chinois et les Iraniens qui appliquent la
sobre doctrine de Théodore Roosevelt au début du siècle dernier : prenez un gros bâton mais discutez à voix basse.
Or l’occident ne sait que gueuler en n’astiquant pas son bâton. Sa corruption,
son aveuglement, sa médiocrité ont une dimension confondante ; on n’a
jamais vu cela dans l’Histoire et il faudra le prochain écroulement financier
pour que, peut-être, on se réveille.
Car on peut toujours rêver.
Mais restons en Israël.
Pour évaluer la défaite locale, rien ne vaut la presse
israélienne, toujours plus honnête et compétente que la presse occidentale et
française. Étant en première ligne, elle ne rigole pas.
Invoquant ainsi la nette détérioration de la situation
dans les territoires occupés durant le mandat de Benjamin Netanyahu, le journal
israélien Yediot Ahronoth dresse un bilan des dix ans de
pouvoir de ce désastreux indéboulonnable qui nous rappelle Merkel :
« Israël a perdu des pans entiers de sa puissance de dissuasion face à
l'Iran, mais aussi face à ses alliés. De graves erreurs commises par
Netanyahu ont fait qu'Israël se trouve dans une impasse stratégique avec
en filigrane ses ennemis qui l'assiègent, son protecteur qui le lâche et
une Russie qui tire profit de cette situation ».
L’article d’Yediot Ahronoth, signé Daniel
Friedman, ajoute :
« Outre la tourmente politique intérieure,
Netanyahu a récemment souligné que l’Iran menaçait sérieusement Israël. Mais
qu'a-t-il fait pour la contrer? Rien ou plutôt ce qu'il a fait n'a rien changé
à la donne. La menace iranienne et celle de ses alliés se sont exacerbées
pendant son mandat. L’influence de l’Iran partout dans la région, en
particulier en Syrie, a été considérablement renforcée depuis que Netanyahu est
devenu le Premier ministre », a fait remarquer le journal alors
que Benjamin Netanyahu vient tout juste d'avouer son échec dans la formation
d'un nouveau cabinet...
Et ce n’est pas tout. Le pays du génie juif [1] (22% des prix Nobel, le vingtième siècle
ayant été comme on sait « le siècle juif ») s’avoue vaincu par l’Iran
des mollahs sur le plan technologique et scientifique. Mais où est passé
Einstein ? Et qui a dit que l’islam faisait reculer ? L’Iran n’est
pas l’Arabie…
Friedman poursuit sur l’incessante
reculade :
« De même, les groupes militaires
palestiniens, notamment le Jihad islamique et le Hamas, ont été renforcés
depuis la prise de fonction de Netanyahu. L'arsenal balistique du Hamas s'est
considérablement développé permettant de prendre pour cible Tel-Aviv et
l’aéroport de Ben Gourion voire des localités plus éloignées. Le Jihad
islamique s'est doté, lui, de son propre arsenal et mène des opérations en plein cœur d'Israël.
Et que dire de la Cisjordanie qui semble désormais avoir tissé des liens avec
Gaza alors qu'il y a quelques années encore Ramallah agissait de concert avec
Israël. Ayant concentré tous ses efforts sur la consolidation de son
propre pouvoir, Netanyahu a pris des mesures qui se sont avérées inefficaces
pour contenir la pluie de missiles du Hamas et du Jihad islamique.»
Jadis redouté et célébré, Netanyahou fait fuir tout le
monde, y compris électeurs et alliances (il lui restera François Hollande pour
se consoler ?). [2]
Friedman souligne ensuite les déboires de la politique
internationale de Netanyahu et son cabinet :
« Cette politique est à l’origine de la
détérioration des relations de Tel-Aviv au niveau international. Les ambiguïtés
dans les relations avec la Russie, la déperdition des relations amicales avec
l’Europe, la méfiance par rapport à la Maison Blanche et la perte du soutien du
parti démocrate américain ainsi que de la communauté juive aux
États-Unis, en sont la preuve. N’ayant aucune perspective de la fin
de diverses sanctions par de nombreuses organisations internationales contre
Israël, la défaillance de la politique israélienne sur le plan
international a deux origines : l’Iran et
la Palestine. Ces deux dossiers ont terni l'image d'Israël, l'Iran
ayant bien joué toutes ses cartes et affaibli son rival israélien. Mais avec un
PM militaire au pouvoir en la personne de Gantz, Israël peut-il s'en
prendre militairement à l'Iran? Force est de constater que, faute de moyens,
Tel-Aviv est incapable de se doter de nouveaux armements et de développer des
systèmes de défense antimissiles pour se lancer dans une confrontation
militaire avec l’Iran. Surtout que ce pays possède des engins qui dépassent
nos boucliers antimissiles et que pour y parer il nous faudrait du temps
et de l'argent. Quant au défi que représente Gaza, l’option militaire
semble être la seule solution, mais elle est exclue en raison de ses coûts
élevés et ses conséquences politiques majeures. »
Même si BHL conseille la guerre ?
Le journal d'ajouter:
« Nous ne sommes pas capables de faire face à
l’Iran, nous devrions donc tenir compte de nos faiblesses et éviter les
actes de provocation : pas d’annexion des parties de la Cisjordanie ni du Golan
, des promesses électorales en l'air faites par Netanyahu. Notre seule
solution? Se rapprocher de Ramallah et d'Abbas, pour qu'il neutralise Gaza et
surtout ne plus penser à avoir un clash direct avec l'Iran.
Car personne ne veut de clash direct avec l’Iran (ou
la Russie), et surtout pas le Donald. Si ce dernier est destitué et remplacé
par les clowns du parti démocrate et les remugles du Deep State, préparez-vous
à rigoler. Les
navires US ne sont plus des menaces mais des cibles, comme dit Rouhani. »
Prenons un autre texte aussi impressionnant : le
général israélien Eitan Ben Eliyahu, ancien commandant de l’armée de
l’air d’Israël s’est penché à travers un article paru toujours dans le journal Yediot
Aharonot sur les capacités de l’Iran dans le domaine de la technologie. Lui
tire carrément la sonnette d’alarme.
« Les capacités technologiques de l’Iran et de
ses différents mandataires ont atteint un niveau tel qu’ils peuvent maintenant
modifier l’équilibre des pouvoirs dans le monde. »
Évoquant l’attaque en représailles de l’armée yéménite
du 14 septembre contre les installations pétrolières saoudiennes (Aramco), le
journal israélien a souligné qu’elle a été un franc succès opérationnel sous
plusieurs angles :
1.
Les Saoudiens ont découvert l’attaque trop tard pour l’empêcher ;
2. L’emplacement exact de la base utilisée pour lancer les missiles reste
inconnu ;
3. La coordination entre les drones et les missiles de croisière était
impressionnante,
4. Les images post-attaque montrent des résultats précis, avec chaque
cible touchée en son centre.
Dans une autre partie de son article, le général
israélien note que depuis quatre ans, Israël attaque des cibles en Syrie afin
d’abaisser l’influence régionale de l’Iran, mais ce pays a prouvé qu’il était
capable de réaliser ses objectifs…
Selon Ben Eliyahu, l’Iran envoie le message qu’une attaque israélienne
contre les forces iraniennes en Syrie pourrait donner lieu à une attaque
similaire à celle perpétrée en Arabie saoudite. Faisant référence aux
tentatives avortées d’Israël visant à convaincre Washington pour une attaque
sur le sol iranien, le journal israélien rappelle qu’avec le retrait récent des
militaires américains du nord-est de la Syrie, le régime israélien est de
nouveau choqué. Ce qui montre que l’Iran a bien renforcé sa puissance
dissuasive afin d’affaiblir la menace US dans la région et d’obliger les
États-Unis à se retirer de l’Asie de l’Ouest.
La vérité c’est que l’Iran fanatique et arriéré de nos attardés de journalistes
se balade, comme les Russes et les Chinois (voyez le dernier
texte d’Orlov à ce sujet). Vient la cerise sur le gâteau – la tarte crémeuse
sur le BHL :
« Tous les plans de l’Iran sont en train de se
réaliser. Il a réussi à affaiblir la menace américaine et à chasser Washington
du Moyen-Orient. De plus, les sanctions de Trump ont conduit l’Iran à reprendre
son enrichissement d’uranium »,
Le général israélien conclue vers la fin de son
article qu’Israël pourrait poursuivre sa politique actuelle envers l’Iran, tout
en gardant à l’esprit que la prochaine attaque en Syrie pourrait entraîner une
frappe chirurgicale de l’Iran et de ses alliés.
Une conclusion ? Dans mon livre sur Kubrick j’ai
eu recours à Isaïe pour certains « éclaircissements » de cette œuvre
incomprise. J’y reviens :
« Mais c’est ici un peuple pillé et dépouillé ; ils
sont tous liés dans des fosses, et ils sont cachés dans des prisons ; ils sont
devenus un butin, et il n’y a personne qui délivre, — une proie, et il n’y a
personne qui dise : Restitue ! » (Isaïe, 59, 22.)
Et aussi (sur les hommes aux yeux fermés) :
« Soyez étonnés et soyez stupéfaits !
Aveuglez-vous et soyez aveugles ! Ils sont enivrés, mais non de vin ; ils
chancellent, mais non par la boisson forte. Car l’Éternel a répandu sur vous un
esprit de profond sommeil ; il a bandé vos yeux ; les prophètes et vos chefs,
les voyants, il les a couverts (Is, 29, 10). »
NOTES de H. GENSÉRIC
PRESSE israelienne plus HONNETE EN EFFET HANNIBAL : HAARETZ PARLA LONGUEMENT ET SANS INSULTES DU LIVRE DE SHAHAK !
RépondreSupprimerhttps://barruel.com/shahak-histoire-juive-religion-juive.pdf