White Cargo est l'histoire oubliée des
milliers de Britanniques et d'Irlandais qui ont vécu et sont morts en esclavage dans les
colonies de la Grande-Bretagne. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, plus de
300.000 Blancs ont été envoyés en Amérique comme esclaves. Des enfants pauvres
ont été ramassés dans les rues de Londres, de Dublin et d'ailleurs, pour travailler
dans les champs de tabac, où leur espérance de survie ne dépassait pas deux
ans. Les maisons closes ont été pillées pour fournir des «éleveuses».
Les migrants pleins d'espoir ont été dupés en signant
en tant que serviteurs sous contrat, ignorant qu'ils deviendraient des biens
personnels qui pourraient être achetés, vendus et mêmemisés dans les
jeux. On faisait défiler ces jeunes esclaves lors des ventes comme du bétail.
S'appuyant
sur des lettres appelant à l'aide, des journaux intimes et des archives
judiciaires et gouvernementales, Don Jordan et Michael Walsh démontrent que les
brutalités généralement associées seulement à l'esclavage noir ont été
perpétrées sur des Blancs tout au long de la domination britannique. Le
commerce prit fin avec l'indépendance américaine, mais les Britanniques
tentèrent toujours de vendre des détenus dans leurs anciennes colonies.
Il
s'agit d'une saga d'exploration et de cruauté s'étalant sur 170 ans qui a été
submergée par la mémoire écrasante de l'esclavage noir. White Cargo étale
l'histoire brutale et inconfortable des esclaves blancs.
Les esclaves irlandais
Sources : White Cargo, Don Jordan et Michael Walsh éd. Mainstream Publishing _ The White Slave, Richard Hildreth éd. Adamant Media Corporation
Traduction : liberationirlande.wordpress.com
Ils
sont arrivés en tant qu’esclaves, massives cargaisons humaines
transportées sur de grands vaisseaux britanniques, à destination des
Amériques. Par centaines de milliers, ils furent déportés, hommes,
femmes, et même jeunes enfants. Dès qu’ils se rebellaient ou
désobéissaient à un ordre, ils étaient punis de la façon la plus rude :
on les pendait par les mains ou les pieds et on leur passait les mains
ou les pieds dans le feu. Ou bien ils étaient brûlés vifs et leurs têtes
étaient fichées sur des piques sur la place du marché en tant
qu’avertissement pour les autres captifs. Mais il n’est pas utile de
s’étendre avec précision sur les différents sévices que durent endurer
ces hommes, ces femmes, ces enfants.
Les rois Jacques Ier et Charles Ier ont entrepris de réduire des Irlandais en esclavage, puis, le très anti-catholique et Franc-Maçon, Oliver Cromwell
a poursuivi cette pratique de déshumanisation de son voisin. La traite
des Irlandais a commencé lorsque Jacques Ier vendit 30.000 prisonniers
irlandais en tant qu’esclaves au Nouveau Monde.
Sa Proclamation
de 1625 ordonnait de les déporter outre-mer et de les vendre à des
colons anglais dans les Indes occidentales (« West Indies » = Antilles].
Vers le milieu du XXVIIe siècle, les Irlandais représentaient le plus
gros contingent d’esclaves vendus à Antigua et Montserrat. À cette
époque, 70% de la population de Montserrat était constitué d’esclaves
irlandais.
L’Irlande
devient le plus grand réservoir d’humains pour les marchands anglais.
La majorité de ces premiers esclaves du Nouveau Monde était en fait
blanche.
De 1641 à 1652, plus de 500.000 Irlandais furent tués par les
Anglais et 300.000 d’entre eux furent vendus comme esclaves. La
population irlandaise passa de 1.500.000 à 600.000 en dix ans.
Des
familles furent détruites, puisque les Britanniques interdisaient aux
pères de famille irlandais d’emmener leurs femmes et enfants de l’autre
côté de l’Atlantique. Ceci provoqua l’apparition d’une population
désemparée de femmes et d’enfants, et la solution britannique fut de les
vendre eux aussi.
Pendant
les années 1650, plus de 100.000 enfants irlandais de 10 à 14 ans
furent pris à leurs parents et vendus en tant qu’esclaves aux Antilles,
en Virginie et en Nouvelle-Angleterre. Pendant cette décennie, 52.000
Irlandais (des femmes et des enfants pour la plupart) furent vendus à la
Barbade et à la Virginie. En 1656, Cromwell ordonna que 2000 enfants
irlandais soient envoyés en Jamaïque et vendus aux colons anglais. [il
semble que là est l'origine de terme "kid-napper", déformation de
"kid-nabber", voleur d'enfants, qui est défini ainsi par le Dictionnaire
Anglais des Bas-Fonds : « Voleur d'êtres humains, spécialement
d'enfants ; à l'origine destinés à être exportés vers les plantations
d'Amérique du Nord. »]
Curieusement, on entend fréquemment, concernant cet épisode de l’histoire du peuple irlandais, le terme juridique indentured servant
[« domestiques sous contrat »]. En effet, vivant dans la plus grande
misère, ou plus souvent afin d'échapper à une peine de prison, quelques
Irlandais se livrèrent volontairement aux esclavagistes sous promesse
d'être affranchi au bout de quelques années et ainsi de tenter leur
chance dans le Nouveau Monde [1]. Hélas, le climat des Antilles et du sud-est du continent Nord-Américain,
ajouté aux conditions de vie d'un esclave, n'offraient que rarement la
chance aux Irlandais de démarrer une nouvelle vie une fois affranchis.
Esclaves ou indentured servants n’étaient en fait rien de plus que du bétail humain.
Le
fort pourcentage de décès des esclaves européens amena les trafiquants
d'esclaves à se fournir désormais en Afrique. Beaucoup de données et de
témoignages tendent à montrer que les esclaves africains, qui n’étaient
pas marqués du stigmate catholique et qui étaient plus chers, étaient
souvent mieux traités que leurs homologues irlandais. À la fin du XVIIe
siècle, un esclave africain était assez cher (50 Sterling), l’achat d’un
esclave irlandais ne coûtait pas plus de 5 Sterling. Si un planteur
fouettait ou battait à mort un esclave irlandais, ce n’était pas un
crime, sa mort était un revers financier, mais moindre que celle d’un
Africain plus cher.
Les
maîtres anglais décidèrent assez vite de prendre des Irlandaises pour
leur plaisir personnel et cela à leur plus grand profit, en effet les
enfants d’esclaves étaient eux-mêmes des esclaves, ce qui augmentait le
volume de la main d’œuvre gratuite. Comme les enfants restaient
esclaves malgré l’éventuel affranchissement de leurs mères, ils étaient
rarement abandonnés par celles-ci, qui restaient donc esclaves.
À
un certain moment, les Anglais trouvèrent un meilleur emploi pour ces
femmes esclaves (souvent des filles à partir de 12 ans) : les colons les
croisèrent avec des Africains pour produire des esclaves d’une
complexion particulière. Ces « mulâtres » se vendaient plus cher que les
Irlandais et permettaient d’économiser de l’argent puisque avec eux il
n’y avait plus besoin de s’approvisionner sur le marché en Africains.
Cette
pratique du croisement d’Irlandaises et d’Africains se poursuivit
pendant plusieurs décennies, et était si répandue qu’en 1681, une loi
fut passée qui « interdisait d’accoupler des esclaves irlandais avec des
esclaves africains à des fins commerciales ». Bref, il s’agissait de ne
pas nuire aux profits des grandes compagnies de transport d’esclave.
L’Angleterre continua à acheminer des dizaines de milliers d’esclaves
irlandais pendant plus d’un siècle. Des documents prouvent qu’après la
Rébellion Irlandaise de 1798, des milliers d’esclaves irlandais furent
vendus en Amérique et en Australie. Les abus commis contre les captifs
africains et irlandais étaient terrifiants. Il est arrivé qu’un navire
britannique se délestât de 1302 esclaves dans l’océan atlantique, afin
que l’équipage se nourrisse mieux.
En
1839, la Grande-Bretagne décida d’arrêter sa participation à
l’autoroute vers l’enfer et cessa de transporter des esclaves. Mais
cette décision n’engageait pas les pirates et trafiquants étrangers qui
continuèrent cette activité. Aucune des victimes irlandaises n’a pu
revenir dans sa patrie pour décrire ce calvaire. Ce sont des esclaves
perdus, ceux que l’époque et les livres d’histoire ont confortablement
oubliés.
Il
est incontestable que les Irlandais ont vécu les horreurs de
l’esclavage autant (sinon plus au XVIIe siècle) que les Africains. Mais
la politique s’en est mêlée et les esclaves blancs sont devenus des
domestiques.
[1] Précision au sujet des "indentured servants" aux Amériques :
il s’agissait d’un esclavage à durée déterminée (l’"endenture", vieux terme français, signifiait un document recopié à l’identique sur la même feuille de parchemin, lequel était ensuite séparé par un découpage en zigzag ; on pouvait donc réunir les deux et déterminer qu’ils n’avaient pas été modifiés, cette technique servait aussi pour le recrutement de mercenaires), généralement de cinq à sept ans. Ainsi le "servant" s’acquittait d’une peine de prison, parfois même d’une peine capitale commuée en service (il y avait 200 motifs de peine capitale en GB au XVIIe-XVIIIe siècle). Il pouvait aussi payer son passage par ce moyen.
il s’agissait d’un esclavage à durée déterminée (l’"endenture", vieux terme français, signifiait un document recopié à l’identique sur la même feuille de parchemin, lequel était ensuite séparé par un découpage en zigzag ; on pouvait donc réunir les deux et déterminer qu’ils n’avaient pas été modifiés, cette technique servait aussi pour le recrutement de mercenaires), généralement de cinq à sept ans. Ainsi le "servant" s’acquittait d’une peine de prison, parfois même d’une peine capitale commuée en service (il y avait 200 motifs de peine capitale en GB au XVIIe-XVIIIe siècle). Il pouvait aussi payer son passage par ce moyen.
Hannibal GENSERIC
Demande d’information relative au phénomène dit « troll », adressée à Monsieur Thierry Meyssan du site voltairenet.org de la part de Michel Dakar, et en copie à d’autres sites :
RépondreSupprimerhttp://aredam.net/demande-publique-d-information-relativement-au-phenomene-dit-troll-adressee-a-monsieur-thierry-meyssan-du-site-voltairenet-org-de-la-part-de-michel-dakar-et-en-copie-a-d-autres-sites.html
Illustration :
http://aredam.net/le-metier-de-troll-pour-mettre-fin-a-leur-impunite-coupons-leurs-les-doigts.pdf
Exposé en trois dessins de l’état mondial des forces au 15 juin 2020 :
http://aredam.net/expose-en-trois-dessins-de-l-etat-mondial-des-forces-au-15-juin-2020-par-michel-dakar.pdf
Pour ceux qui savent lire l'anglais ?
RépondreSupprimerhttps://en.reseauinternational.net/the-irish-slave-trade-the-forgotten-white-slaves/