Le mouvement de « résistance » anti-Trump prétend que le gouvernement russe a tenté d’« influencer » les élections américaines. Il insinue que Trump a « conspiré »
avec les Russes dans cette entreprise. Il n’a aucune preuve à apporter à
l’appui de la moindre de ces allégations. L’objectif de la campagne
anti-Trump est de nuire à son administration autant que possible, et
d’empêcher que les relations avec la Russie ne s’améliorent.
Michael Flynn, gauche, avec Jared Kushner au bureau ovale le 20 janvier 2017 le jour d’investiture de Trump. (Evan Vucci/AP) |
On assiste à
une chasse aux sorcières où l’enquête
Mueller sur la prétendue manipulation électorale ainsi que les audiences du
Congrès servent à jeter le plus d’immondices possible sur l’administration
Trump pour voir ce qui restera collé sur elle au bout du compte.
Pendant que
le général à la retraite Michael Flynn travaillait à la campagne
électorale de Trump, il était également le lobbyiste d’un riche proche du
gouvernement turc. Il a gagné 600.000 dollars avec ce petit boulot. Ceux qui
travaillaient à la campagne de Trump n’en savaient rien. Flynn a également
assisté à une célébration d’anniversaire de Russia Today à
Moscou. Il a donné ce jour-là une conférence rémunérée que son agence a
facturée 40.000 dollars à RT.
Flynn a été
renvoyé du poste de conseiller à la sécurité nationale 24 jours après
l’investiture de Trump. Il
avait été assez stupide pour annoncer qu’il voulait réformer la CIA et les
autres agences de renseignement. Ces agences ont fait en sorte que cela
n’arrive pas.
Flynn a été
interrogé par le FBI dans le cadre de l’enquête Mueller sur l’influence
présumée de la Russie sur la campagne électorale de 2016. Il a menti au FBI au
sujet de certains contacts diplomatiques qu’il avait eu à la demande de
l’administration Trump de l’époque. Le FBI a réussi à prouver qu’il avait
menti. Aux États-Unis mentir au FBI est un crime sérieux. (Je ne crois pas
qu’aucun autre pays ait une règle aussi stupide), Flynn a accepté de négocier
sa peine. En échange d’une
moindre peine pour son « crime » de mentir au FBI, il doit dire à Mueller
ce que Mueller veut entendre.
Mais faites
bien attention aux vrais événements sur lesquels Flynn a
menti :
L’ancien
conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn a plaidé coupable vendredi sur
le fait de mentir au FBI au sujet de ses contacts avec l’ambassadeur russe Sergey Kislyak,
et des officiels ont indiqué à la Cour qu’il agissait sous la direction de
hauts responsables de la transition Trump dans ses rapports avec le diplomate.
Flynn a
contacté le haut diplomate russe à Washington. Il était sûrement conscient que
la NSA et la CIA savaient tout et écoutaient tout ce qu’il faisait. Flynn
n’avait aucune raison de penser que ces contacts étaient répréhensibles parce
qu’ils ne l’étaient pas. Les nouvelles administrations ont besoin de ces
contacts pour préparer leurs politiques.
Flynn a
contacté l’ambassadeur russe pour parler de deux choses différentes :
Dans l’une
des conversations décrites dans les documents de la Cour, les deux hommes ont
discuté d’un futur vote
du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la condamnation de la construction
des colonies israéliennes. À l’époque, l’administration Obama se préparait à
autoriser un vote du Conseil de sécurité sur la question.
(…)
Les enquêteurs
de M. Mueller ont appris par des témoins et des documents que le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahou a demandé à l’équipe de transition de Trump de faire pression sur
d’autres pays pour aider Israël, selon deux personnes bien informées. Les
enquêteurs ont appris que M. Flynn et le gendre et conseiller principal de M. Trump, Jared
Kushner, avaient organisé ces tentatives de pression. L’équipe de M.
Mueller a des courriels dans lesquels M. Flynn dit qu’il va travailler à tuer
le vote, selon ces mêmes personnes.
Le vote du
Conseil de sécurité a eu lieu le 23 décembre 2016. Le gouvernement israélien a
fait pression sur la nouvelle administration pour qu’elle influence ce vote
dans l’intérêt du gouvernement israélien. L’administration Trump, qui n’était
pas encore au pouvoir, ne pouvait pas influencer l’administration Obama qui
avait décidé de s’abstenir. Elle a contacté
l’ambassadeur de Russie pour demander aux Russes de bloquer le vote au Conseil
de sécurité. Les Russes ne l’ont pas fait.
S’il y a eu « collusion », elle
était entre le gouvernement israélien et ceux qui ont mené la campagne de
Trump. Il y a
deux volets à cette « influence ». Le premier, est la
tentative israélienne couronnée de succès pour influencer la nouvelle
administration Trump et le second, est la tentative infructueuse des
collaborateurs de Trump pour influencer le vote russe à l’UNSC. Tout cela n’a
absolument rien à voir avec l’élection américaine.
Maintenant
voyons la seconde question :
Dans l’autre
cas, selon les documents de la Cour, M. Flynn a demandé à M. Kislyak que Moscou
s’abstienne d’exacerber la situation en réponse aux sanctions annoncées par
l’administration Obama ce jour-là contre la Russie pour son ingérence dans
l’élection présidentielle. Et M. Kislyak a dit à M. Flynn que la Russie
« avait décidé de modérer sa réponse », selon les documents.
Le jour
suivant, le président russe Vladimir V. Poutine a déclaré que Moscou ne ferait
pas de représailles contre les États-Unis en réponse aux sanctions.
1. Trump a
félicité le leader russe dans un post Twitter.
« Excellente
réaction (par V. Poutine) – J’ai toujours su qu’il était très
intelligent ! » a écrit M. Trump.
Tout au long
de sa campagne électorale, Trump a plaidé pour de meilleures relations avec la
Russie. Il a dit qu’il
serait plus facile de résoudre les problèmes internationaux si les États-Unis
et la Russie coopéraient.
L’administration
Obama a eu une attitude généralement hostile envers la Russie. Elle a fait
évoluer les relations vers une nouvelle guerre froide. L’échec de Clinton à
l’élection, qu’elle a imputé sans la moindre preuve à la Russie, a accéléré ce
mouvement. Selon le livre « Shattered » qui relate
la campagne de Clinton, la décision d’accuser la Russie de l’échec a été prise le lendemain de la victoire de Trump :
Cette
stratégie avait été mise au point dans les vingt-quatre heures qui ont suivi
son discours de défaite. Mook et Podesta ont rassemblé leur
équipe de communication à Brooklyn pour monter un dossier pour dire que
l’élection n’avait pas été entièrement loyale. Pendant deux heures environ,
avec des boîtes de burgers Shake Shack partout dans la pièce, ils ont
travaillé sur le texte qu’ils allaient communiquer à la presse et au public. Le piratage russe était déjà la
pièce maîtresse de l’argumentaire.
Fin 2016, Obama a sanctionné des officiels russes pour
avoir prétendument influencé la campagne américaine. Aucun élément n’a jamais
été apporté comme preuve qu’une telle « influence » ait été effectuée,
ni même tentée. C’est Obama qui s’est
évertué à détériorer purement et simplement les relations avec la Russie.
La nouvelle
administration a tenté d’empêcher que la situation ne s’aggrave encore plus
entre les États-Unis et la Russie en contactant l’ambassadeur russe. C’était
une mesure intelligente et bien pensée. Il n’y avait pas la moindre « collusion »
là-dedans. S’il y a eu « influence », elle a eu lieu en sens
inverse, ce sont les directeurs de campagne de Trump qui ont voulu influencer
le gouvernement russe. Et cela n’a rien à voir non plus avec l’élection.
Les fans de
Clinton semblent satisfaits que Flynn soit obligé d’accepter de négocier sa
peine, et s’inquiètent de ses contacts avec l’ambassadeur de Russie. Mais on ne
voit pas comment tout cela va permettre de démontrer que quelque chose de
répréhensible a eu lieu. En quoi les questions à propos desquelles Flynn a
menti (pour une raison stupide) sont-elles supposées prouver « l’influence
russe » sur l’élection ou la « collusion » de Trump avec les
Russes pendant la campagne électorale ? Tout cela n’a absolument aucun
sens…
le
Traduction : Dominique Muselet
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