Donald
Trump n’a pas déchiré l’accord sur le nucléaire
iranien par inadvertance. Cette répudiation mûrement réfléchie – annoncée en
2016 pendant sa campagne à la présidence – démontre bien l’ineptie des pseudos
analystes politiques – taxant ce polichinelle de l’establishment et de l’État
profond – d’imprévisible et de girouette ingouvernable – ridicule
épithète qui ne convient pas à ce grand capitaliste de l’immobilier étasunien.
Comme le dompteur de lion Trump n’est pas parvenu à reconstituer l’armada
occidentale pour semer la guerre, le chaos et l’insécurité des
approvisionnements en provenance du Golfe persique, le petit maréchal de l’OTAN
doit se rabattre sur ses affidés arabes faisant face à l’Iran de l’autre côté
du Détroit d’Ormuz stratégique. Non pas pour bloquer
ce détroit vital pour l’Europe mais pour menacer de le bloquer.
Il y a peu à
dire à propos de cette nouvelle tentative agressive américaine dans cette
partie du monde, sinon qu’elle vise à maintenir l’insécurité des
approvisionnements en hydrocarbures et ainsi maintenir élevé le prix du
carburant assurant la rentabilité de l’exploitation et de la commercialisation
du pétrole et du gaz de schiste américain et ainsi à maintenir l’hégémonie des
pétrodollars sur les marchés mondiaux. L’Iran a bon dos quand il s’agit de
mettre au pas les « alliés et concurrents »
commerciaux occidentaux comme vous le lirez dans les articles qui suivent qui
expliquent en détail la manœuvre commerciale étatsunienne .
UNE OTAN ANTI-IRAN – OU UNE OTAN ANTI-EUROPÉENNE?
Alors que le dernier sommet de l’OTAN a sonné,
selon de nombreux analystes, le glas de l« Alliance militaire
euro-américaine à vocation anti-russe », l’administration Trump repart en
guerre contre l’Iran avec l’idée à mainte reprise exploitée mais jamais
réalisée d’une OTAN anti-Iran. Cette alliance dite « sécuritaire et
politique » au Moyen-Orient devra inclure les six pays arabes du Conseil
de coopération du golfe Persique (CCGP) qui n’est plus que l’ombre de lui-même
plus l’Égypte et la Jordanie. Les analyses occidentales sur la vocation de
cette OTAN convergent tous : il s’agit de contrer l’Iran mais les experts
occidentaux qui tentent souvent à cacher les vrais enjeux de ce genre de projets
restent atones sur les chances réelles d’une OTAN arabe à voir
un jour le jour.
Pour l’éditorialiste de Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan, l’objectif de cet
organisme consiste surtout à faire chanter les pays arabes vu que Trump a échoué à
soustraire de l’argent à ses alliés non-arabes. L’OTAN arabe, ainsi que le
dit la Maison Blanche devra renforcer les coopérations US avec les
pays arabes en matière de « défense balistique », d’ « exercices
militaires », de « lutte contre le terrorisme », à quoi
devraient s’ajouter des coopérations économiques et diplomatiques. Un
sommet devant se tenir les 12 et 13 octobre à Washington devra consacrer cette
alliance qui serait nommé « l’alliance stratégique du
Moyen-Orient ».
Mais quelles sont les chances de succès de ce
projet?
Pour les analystes qui suivent le cours des
relations USA/monarchies arabes, l’idée est loin d’être prometteuse : d’abord
en raison des divergences qui déchirent le Conseil de Coopération du Golfe et qui ont poussé Riyad et Abou Dhabi
de s’en dissocier et de créer un tandem lequel peine, lui aussi, à s’imposer au
Yémen. Trump aura une lourde tâche puisque le prince héritier saoudien qui
devra être le vecteur de l’OTAN arabe, s’est mis déjà sur le dos Manama, Le
Caire, voire Abou Dhabi. Il faudrait donc que M. Trump offre sa médiation. Une
fois que cette médiation aura été faite, le président US devrait penser à
réconcilier ces 5 pays avec le Qatar et là, la tâche risque d’être beaucoup
plus difficile. Surtout qu’une réconciliation pourrait s’avérer coûteuse pour
l’Amérique : la crise saoudo-qatarie a poussé Doha à signer de gros contrats
avec les Américains dont l’un d’un montant de 12 milliards de dollars. Si tout
le monde se réconciliait, comment surfer alors sur la peur d’autrui et s’en
servir pour remplir les caisses d’État US? Et puis à qui accorder la direction
de cette OTAN arabe? À l’Égypte ou à l’Arabie saoudite? Une chose
est sûre : il serait difficile pour la Maison Blanche de réconcilier les deux
éternels frères ennemis qui se disputent le leadership du monde arabe.
De nombreux analystes relèvent des
arrière-pensées qui animent cet organisme, qui pourraient ne pas être
uniquement « iranophobes ». La Turquie se montre en effet de plus en
plus récalcitrante vis-à-vis des Américains et des alliés arabes de ces derniers
et l’OTAN arabe pourrait un jour se retourner contre Ankara.
La décision américaine de forger une alliance
arabe sur le modèle de l’OTAN semble avoir été prise après l’échec du
gouvernement Trump à isoler l’Iran sur la scène internationale dans la foulée
de son retrait de l’accord nucléaire de 2015. Mais rien n’assure pour
l’heure M. Trump du succès de sa nouvelle entreprise qui semble
bien hasardeuse.
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