Alors
qu’une guerre sans merci fait rage à Alger entre les différents clans à
coup d’intox et d’informations parfois fantaisistes, Paris demeure au
centre d’intérêt des uns et des autres. La France constitue en effet un
enjeu de taille dans une course à la survie entre les « survivants » du
clan Bouteflika-Mediène et les réseaux du nouvel homme fort du pays, le
général Ahmed Gaïd Salah.
Selon des informations recueillies à
Alger par Maghreb-intelligence, le candidat Emmanuel Macron aurait
bénéficié, lors de sa campagne pour les dernières élections
présidentielles françaises, d’un financement de 7 millions d’euros en
provenance d’hommes d’affaires algériens. Les principaux bailleurs de
fonds seraient des oligarques algériens proches du régime déchu
d’Abdelaziz Bouteflika. Selon nos sources, il s’agirait essentiellement
de la famille Kouninef et du controversé ancien patron du FCE, Ali
Haddad aujourd’hui incarcérés.
Pour participer à la campagne électorale
d’Emmanuel Macron, les Haddad et Kouninef auraient utilisé leurs
réseaux parisiens qui comptent plusieurs personnalités politiques
françaises. Les noms de Jean-Louis Guigou et de sa femme Elisabeth
Guigou, très proches de Haddad, ainsi que celui de Yasmina Benguigui et
de plusieurs membres influents du Medef sont évoqués par nos sources.
Des membres du patronat français auraient établi des connexions entre
les oligarques algériens et l’entourage du candidat Macron. À signaler
enfin que seul Issad Rebrab, la plus grosse fortune en Algérie, ne
serait pas passé par Said Bouteflika pour contribuer à la campagne de
Macron. Le patron de Cevital se serait appuyé sur les réseaux de son ami
et conseiller François Touazi, devenu aujourd’hui l’un des plus proches
conseillers d’Emmanuel Macron.
Gaïd Salah remet en cause les intérêts français
Le pouvoir militaire à l’œuvre en Algérie a ordonné à la wilaya
d’Alger d’annuler l’accord tripartite avec la région Ile-de-France et
les ateliers Jean Nouvel pour la réhabilitation de la casbah d’Alger,
classée depuis 1992 par l’Unesco patrimoine mondial de l’humanité. Les
Turcs qui s’étaient proposés compte tenu de leur expertise en
architecture mauresque ont été également éconduits.
Finalement le projet de rénovation de la casbah d’Alger a été confié à
« des experts cubains » qui jouissent, d’après la presse algérienne,
d’une longue expertise dans le domaine.
Il faut rappeler que la signature de l’accord tripartie avec la
France avait fait, en décembre 2018, l’objet d’un grand tapage
médiatique.
Autre pique lancée par Gaïd Salah à la France, la convocation par la
brigade de recherche de la gendarmerie de Bab Jedid, de l’ancien
ministre algérien de l’Industrie et des Mines Abdeslam Boucouareb ne
devrait pas tarder. En s’en prenant à un homme politique très proche
d’Emmanuel Macron, le patron de l’armée voudrait faire comprendre aux
autorités françaises que c’est lui le patron à Alger.
Abdeslam Bouchouareb, l’ancien ministre de l’Industrie qui incarnait
le « Hibz França » (le « Parti de la France ») et à ce titre était un
interlocuteur régulier pour Emmanuel Macron, doit être entendu par la
gendarmerie pour rendre des comptes su sa gestion passée comme ministre
très contesté de l’Industrie.
Détesté par les uns, adulés par les autres, Abdeslam Bouchouareb ne
laisse aucun algérien indifférent. Le fis de la commune d’Aïn-Mlila
située dans la Wilaya (Préfecture) d’Oum-El-Bouaghi dans le pays chaoui,
a grimpé les échelons à un rythme effréné. Tout a débuté par une
réussite indéniable dans le secteur agro-alimentaire algérien, des
marchés florissants dans une économie qui importe encore la majorité de
ses produits alimentaires, notamment le blé, l’huile et le sucre.
Durant les années 80, Bouchouareb se lance dans la fabrication
des chips et pommes mousselines. Classiquement, le businessman exploite
les réseaux dont il dispose au sein de l’institution militaire, qui à
l’époque contrôle étroitement la distribution des marchés. Or, coup de
chance, les deux frères d’Abdeslam étaient officiers dans l’Armée. Le
premier, feu le colonel Slimane Bouchouareb, était directeur central du
Personnel et de la Justice Militaire (DPJM) au ministère de la Défense
Nationale. Le second, feu le colonel Karim Bouchouareb, était un haut
cadre de la Sécurité Militaire, l’ancêtre du DRS, sous le rêgne du
général Betchine.
Sources : Maghreb-Intelligence et Mondafrique
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