L’occupation
par la Turquie de certaines régions du nord de l’Irak se heurte à quelques
problèmes, tout comme l’occupation américaine du nord-est de la Syrie.
La Turquie a
depuis un certain temps pris position au nord de l’Irak pour empêcher les
combattants kurdes du PKK de s’infiltrer en Turquie. Elle utilise également des
drones pour frapper les positions du PKK. Le leader corrompu du clan kurde au
pouvoir dans le nord de l’Irak, Masoud Barzani, n’a aucun problème à ce que la
Turquie chasse ses frères tant que la Turquie lui achète du pétrole. Mais le
gouvernement irakien à Bagdad considère chaque intrusion turque comme une
attaque contre la souveraineté irakienne.
La Turquie a rapporté
aujourd’hui qu’elle avait « neutralisé 7 terroristes du PKK dans le
nord de l’Irak ». Ce n’est pourtant pas
tout à fait le cas :
BAGHDAD
-- Un drone turc a tué deux hauts responsables de la sécurité irakienne, a
déclaré mardi l'armée irakienne, indiquant pour la première fois que
l'opération turque visant à déloger les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak
avait aussi fait des victimes parmi le personnel irakien de haut rang.
Le
drone visait un véhicule appartenant aux gardes-frontières dans la région de
Bradost, au nord d'Irbil, a indiqué le communiqué militaire, causant la mort de
deux commandants et du chauffeur du véhicule.
Le
général Mohammed Roshdi, commandant de la 2e brigade des gardes-frontières et
le brigadier Zubaïr Hali, commandant du 3e régiment, ont été tués lors de
l'attaque, a déclaré le maire de Bradost, Ihsan Chelebi, à Associated Press.
Il a déclaré qu'ils avaient créé de nouveaux postes dans la région. ...
L'opération
a attiré la colère des officiels irakiens qui, à deux reprises, ont convoqué
l'ambassadeur de Turquie à Bagdad pour lui remettre une note de protestation.
L'assassinat de ces hauts fonctionnaires irakiens devrait mettre à rude épreuve
les relations entre l'Irak et la Turquie.
Cela va ajouter
une autre nation hostile à la collection toujours grandissante des ennemis
d’Erdogan.
Un autre
problème impliquant le PKK est l’occupation américaine du nord-est de la Syrie,
entre la frontière turque et l’Euphrate. Les forces proxy américaines sont des
combattants locaux du PKK sous les ordres de Mazloum Kobani Abdi qui se sont
rebaptisés Forces démocratiques syriennes (FDS) afin que les États-Unis
puissent prétendre qu’ils ne sont pas des ennemis de leur allié de l’OTAN, la
Turquie. Mazloum a récemment rencontré Barzani, que le PKK considère comme un
élément plus ou moins hostile.
Il y a eu récemment
de nouveaux incidents qui ont montré Mazloum et les FDS sous un très mauvais
jour. Les combattants d’État islamique et leurs familles qui sont emprisonnés
dans des camps gardés par les FDS ont été relâchés par des gardes lourdement
soudoyés. Un cheikh d’une tribu arabe de l’est du gouvernorat de Deir Ezzor a été assassiné
par des membres des FDS. La tribu s’est rebellée et a lancé un ultimatum aux
FDS pour qu’ils lui livrent les meurtriers.
Ensuite, il y a
le pétrole que Trump prétend garder. Mazloum a d’abord essayé de le vendre à
une société israélienne. Cela n’a pas fonctionné, mais fin juillet un
accord a été signé entre Mazloum et une petite société américaine. Cela a
non seulement mis en colère la Syrie et la Turquie, mais a maintenant conduit
au rejet de Mazloum par le PKK lui-même.
Aujourd’hui, Cemîl Bayik, l’un des cinq
fondateurs du PKK, a condamné
l’accord pour le pétrole (traduction automatique) :
Le
haut dirigeant du PKK, coprésident du KCK, Cemil Bayık, concernant l'accord
pétrolier signé avec la société américaine à Rojava, a déclaré : "La
Syrie est un État reconnu au niveau international. C'est pourquoi toutes les
ressources souterraines et en surface de la Syrie appartiennent à son peuple,
et à personne d’autre. Personne ne peut faire ces choses."
S'adressant
aux médias proches du PKK, Cemil Bayık a déclaré que les Forces démocratiques
syriennes (FDS) ont signé un accord pétrolier avec une entreprise américaine, "Nous
suivons également certaines choses par la presse. Je ne sais pas exactement
quelle est la réalité. Par exemple, on dit qu'une alliance a été conclue par le
biais d'une compagnie pétrolière, et même le régime syrien a dit qu'il ne
l'acceptait pas, que c'est illégal, il dit des choses comme "ils sont en
train de voler notre pétrole"".
En
disant que "la Syrie est un État reconnu internationalement",
Bayık veut dire : "C'est pourquoi toutes les ressources souterraines et
en surface de la Syrie appartiennent au peuple, et à personne d’autre. Donc
personne ne peut se les approprier. Nous affirmons que l'administration
autonome syrienne, le pétrole, les richesses souterraines et en surface
appartiennent tous aux peuples de Syrie..."
L’accord
pétrolier de Mazloum est illégal, dit le leader du PKK. Il semble que Mazloum
ait du coup perdu son autorité.
Aujourd’hui
encore, les tribus arabes de Deir Ezzor ont tenu une autre réunion qui s’est
terminée par une demande adressée aux États-Unis et aux FDS de quitter
leurs terres :
Les
chefs tribaux d'Al-Akidat exigent, comme le cite l'agence Spoutnik, que "l'administration
de la région soit au bénéfice de notre peuple. Exclusivement pour les Arabes,
en insistant sur l'unité et l'indépendance de la Syrie".
L'agence
de presse a cité des sources locales, vivant dans la région de Deir Ezzor,
selon lesquelles près de 5 000 personnes, dont un grand nombre de notables
et de cheikhs de la tribu Al-Akidat et d'autres tribus, ont tenu une grande
réunion dans la maison du général en chef de la tribu, Ibrahim Khalil al-Hafl,
dans le village de Dheban et ont donné aux États-Unis - aux forces de la
coalition dirigée par les États-Unis – juste un mois pour satisfaire aux
exigences formulées lors de la réunion, dont les plus importantes sont de
donner le nom des auteurs des assassinats, libérer les détenus et retirer les
troupes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et de ses affiliés.
Le
journaliste a ajouté que lors de la réunion les tribus ont condamné l'état de
chaos sécuritaire, la corruption administrative et militaire, et les
assassinats, dont le dernier en date est celui du cheikh Mutashar Al-Hafil et
de sa parente, Dara Mikhlif Al-Khalaf, dont la tribu Al-Akidat tient les FDS et
la coalition américaine pour responsables.
Les troupes
américaines en Syrie et leurs mandataires des FDS pourraient bientôt assister à
une rébellion totale contre eux. Ceci alors que l’autorité de Mazloum sur les
Kurdes du nord de la Syrie est sérieusement affaiblie. L’instinct de Trump qui
lui disait de retirer les troupes de Syrie était juste. Après avoir rencontré
la résistance du Pentagone et des sénateurs va-t-en-guerre, il avait trouvé la
bonne excuse de « garder le pétrole » pour justifier son
manque d’autorité. Cette excuse va maintenant revenir le hanter. Perdre des
troupes en Syrie pendant la campagne pourrait bien lui coûter des voix.
Par Moon of Alabama – Le 11 août 2020 Via le
Saker Francophone
Cest ptetr exactement ce que Trump a voulu obtenir?...
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