Quand un groupe nationaliste s’attaque à un bus
d’opposants, il n’y a de silence dans les médias main stream que si cela
se passe où cela doit se passer. Car toutes les oppositions ne se
valent pas, seules celles permettant, sous couvert de faux nationalisme,
l’avènement de la globalisation sont sacralisées. Comme en Biélorussie.
Or, en Ukraine, quand des membres du "Corpus national" de Biletsky,
protégé par l’indéboulonnable ministre de l’Intérieur Avakov, tirent sur
un bus d’opposants des "Patriotes pour la vie", en pleine rue, et les
poursuit une batte de baseball à la main, rien. Pas d’indignation
internationale, pas de grandes déclarations pour protéger la liberté
d’expression. Rien. Silence, on frappe. Silence, on terrorise. Et c’est
bien. La gouvernance par la peur, faute de ne plus pouvoir convaincre.
L’Ukraine est décidément l’avenir de l’Europe.
Le 27 août, un bus des membres d’un groupe de
l’opposition ukrainienne "Les patriotes pour la vie", dirigé par Ilya
Kiva, après leur assemblée générale à Poltava, ont repris la route et se
dirigeaient vers Kharkov. Dès la sortie de la ville, ils se sont fait
suivre, notamment par une voiture ayant une plaque lituanienne. A une
quarantaine de kilomètre de Kharkov, deux véhicules les ont bloqué, en
pleine route, et obligé à s’arrêter. Une quinzaine d’hommes a alors
attaqué le bus, tiré dessus avec des armes traumatiques, des balles en
caoutchouc ont également été retrouvées, des pierres ont été lancées
contre le bus et ceux qui en sortaient se sont fait frapper au sol. Dans
le bus, des fusées de feux d’artifice ont été lancées pour y mettre le
feu, alors que les gens étaient couchés au sol à l’intérieur.
Une vidéo des faits a été difusée par un véhicule passant à proximité au moment de l’attaque :
De son côté, la police ne parle pas des coups portés,
est évasive sur l’enchaînement des faits, a tout d’abord voulu limiter
l’agression à du vandalisme, avant de devoir quand même envisager la
tentative de meurtre. Quant aux attaquants, pourtant interpellés et tous
liés au groupe nationaliste "Corpus national" de Biletsky, la police ne
voit pas de liens ... Il faut dire que la plainte des "Patriotes pour
la vie" contre le "Corpus national" suite aux menaces qu’ils avaient
antérieurement reçues n’a conduit à aucune réaction de la police.
Si la police ne parle que de 4 blessés légers, Kiva a
annoncé la disparition de deux politiciens et la mort de trois
personnes, en plus des blessés.
De son côté, le ministre de l’Intérieur, Avakov, tente
de minimiser les faits en présentant cette attaque contre un groupe
d’opposition comme une bagarre entre des bandes rivales, voulant éviter
toute dimension politique.
Il faut lire les déclarations de Biletsky pour avoir confirmation de la dimension politique de cette attaque, ignoble, en plein jour, en pleine rue :
"Ce qui s’est passé sur la route
près de Kharkov est la conséquence de l’inaction des services spéciaux
et du ministère de l’Intérieur. Si l’on n’arrête pas les bandes
séparatistes de Kiva maintenant, alors demain nous aurons des "LNR" à
Kiev et à Kharkov"
Autrement dit, il s’agit bien d’une agression politique,
volontairement tournée contre ceux qui osent remettre en cause le cours
politique de l’Ukraine post-Maïdan, de cette Ukraine pro-OTAN, pro-UE,
désintégrée dans la globalisation et instrumentalisée dans un combat qui
la dépasse.
Ainsi, seule la
terreur permet à l’Ukraine de maintenir le cours post-Maîdan. Sans elle,
les gens reprendraient leurs esprits ... et leur vie. Ils risqueraient
de vouloir reconstruire leur pays ... et en reprendre le contrôle. Ce
qui serait absolument inacceptable pour le monde global. Ce monde global
qui faute de pouvoir convaincre, maintenant, ne peut plus que gouverner
par la peur et par la terreur.
Par Karine Bechet-Golovko
samedi 29 août 2020
samedi 29 août 2020
A la place de Poutine, vu la désintégration de l'Occident je ferais une intervention armée en Ukraine, déjà pour rétablir le président légitime qui a manqué de se faire tuer. Il faut mettre un frein aux actes illégaux des Occidentaux et retenir la leçon avec un certain Adolf. Les nazis ne sont pas tous morts.
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