Lorsqu’en cette fin de quatorzième siècle,
les troupes de Tamerlan déferlent des steppes d’Asie centrale vers le Proche et Moyen-Orient, les victoires éclair sont dues
aussi bien à une parfaite maîtrise de l’art militaire qu’à un usage déjà
savamment scénarisé de la terreur. Les « montagnes de cranes » que
sème sur sa route le conquérant mongol sont à l’époque ce que la Covis-19 est pour le bon peuple d'aujourd'hui. Et comme les terroristes islamistes d'aujourd’hui, Tamerlan
se présente comme un Musulman fervent, qui assassine
des hommes non pas pour ce qu’ils font mais pour ce qu’ils sont ou ce qu'ils ne sont pas. Comme les Islamistes d'aujourd'hui, Tamerlan
entreprend une vaste opération de destruction des villes, des monuments, et tout ce qui peut représenter un témoignage de l’héritage
culturel des nombreuses civilisations qui se sont succédées dans cette région
fertile en la matière.
Le sultan mamelouk d’Égypte, terrorisé à l’idée de voir son crane orner bientôt
le sommet de la pyramide, envoie alors à la rencontre du guerrier mongol… le
savant, l’intellectuel, l’historien tunisien Ibn Khaldoun, qui avait accepté la mission! Le tête-à-tête se
déroule quelque part près de Damas et personne ne donne cher de la peau du
savant diplomate. La discussion dure pourtant 35 jours sous la tente de Tamerlan. Il y
est question de l’histoire des différentes dynasties musulmanes et de leur
apport, des diverses interprétations de la religion, des structures du pouvoir.
Au bout de ces 35 jours, Ibn Khaldoun est libre de retourner au Caire avec la
promesse que la ville de Damas sera épargnée. La promesse ne sera pas
respectée.
Cependant, Ibn Khaldoun a obtenu que Tamerlan n’attaque pas l’Égypte (donc mission accomplie avec succès),
ni ne s’aventure au Maghreb dont il a pourtant été grandement question lors de son singulier dialogue avec Ibn Khaldoun. Tamerlan fait demi-tour et
meurt quelques années plus tard sans jamais avoir vu les rives du Nil. Le credo d’Ibn
Khaldoun est le suivant : une force devient irrépressible si elle possède deux
atouts : un esprit de corps supérieur à celui de ses adversaires – la fameuse
açabya – et une idéologie capable d’attirer vers elle un nombre suffisant de personnes
déterminées à la faire triompher. Il professe également que cette force ne peut
pas s’inscrire dans la durée et qu’immanquablement, elle décline au bout de
quelques décennies, une fois l’esprit pionnier évaporé au soleil des réalités.
Pour contrer une telle force, il est par conséquent nécessaire d’affaiblir
l’esprit de corps et le prestige du conquérant à court terme mais surtout
d’opposer à l’idéologie portant le nouvel envahisseur, une idéologie plus
puissante et plus mobilisatrice, une idéologie de vie et non une doctrine de
mort.
En diplomatie comme dans les relations
humaines, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour.
Les idéologies qui ont structuré le monde
arabo-islamique depuis la fin du 19e siècle – Nahda, indépendance arabe,
nassérisme, baasisme, cause palestinienne et même wahhabisme et panislamisme
saoudien – sont en faillite. Seul subsistent encore un dessein
« chiite » autant assis sur la conscience iranienne d’être une grande
nation que sur un instinct de survie inhérent aux groupes minoritaires. Ce n’est donc pas un
hasard si aussi bien en Syrie, qu’en Irak, il apparaît que l’Iran et ses alliés, dont le régime syrien et le Hezbollah libanais demeurent les seuls acteurs encore crédibles face à Daech et aux islamo-terroristes sunnites.
Tous les autres Arabes du Moyen-Orient sont en échec. Preuve en est leur course effrénée pour aller se prosterner, non pas devant Allah et son Prophète, mais devant Israël et les USA.
Hannibal Genséric
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1.Un grand
instant de l’histoire de la pensée
Observer
le déroulement des grands évènements qui ont traversé notre planète tout en
s’observant soi-même, les voir, les revoir et les réinterpréter, nous permet de
mieux comprendre l’évolution du monde, de mieux nous comprendre nous-mêmes et,
par voie de conséquence, de mieux agir. C’est le cas, me semble-t-il, lorsque
nous examinons avec un nouveau regard les rencontres au sommet qui ont lieu à
Damas, entre le 10 janvier et le 14 février 1401. Face-à-face, l’abîme sépare
alors deux lectures de la conquête : par la réflexion, la méditation et la
prière, Ibn Khaldoun a conquis les processus mentaux de la personne humaine,
alors que Tamerlan entend dominer le monde par l’épée.
Devant
le Temps qui observe les candidatures, deux hommes postulent à l’éternité. Je
voulais regarder d’un peu plus près les deux curriculum vitae, mais dans un cas
comme dans l’autre, ma plume a été incapable de rassembler les pensées qui la
traversent.
J’ai
malgré tout des circonstances atténuantes : en effet, la sagesse d’Ibn
Khaldoun est une lumière qui éblouit les yeux, et la cruauté de son
interlocuteur provoque une telle défense que l’être humain est incapable de
l’observer ou de la décrire sans frémir et trembler.
Faute
de pouvoir tracer le portrait d’Ibn Khaldoun ou de Tamerlan, esquissons
quelques traits des deux postulants.
2. L’approche
d’Ibn Khaldoun
Outre
la sensation physique (الحس) que
l’homme partage avec l’animal, la vision d’Ibn Khaldoun considère dans la
personne humaine deux autres composantes que sont la pensée et la spiritualité.
Explorateur
de la pensée, Ibn Khaldoun a classé le savoir humain en deux branches. Deux
branches dans lesquelles les sciences dites cognitives (ou rationnelles
selon certaines traductions العلوم
العقلية) se distinguent des sciences transmises. Les premières
s’appréhendent sans l’intercession des ancêtres alors que les secondes relèvent
du patrimoine, en l’occurrence islamique[1].
Conquérant
de la vie intérieure, il sait aussi que les cœurs (au sens figuré du terme), en
tant que pluriel de cœur (أفئده pluriel
de فؤاد), désignent en un seul mot trois
types de pensées qui fonctionnent en symbiose : la pensée différentielle, la
pensée expérimentale et la pensée théorique. A leur intersection, l’esprit
humain se fait une opinion en enlevant les idées à leur contexte et en les
posant dans une nouvelle construction intellectuelle (الانتزاع و التركيب), opérations qui ont été
traduites, approximativement à mon sens, par « analyse » et
« synthèse ».
Pensée et transdisciplinarité, d’après
Ibn Khaldoun
(Extraits)
Sache que Dieu (…) a distingué les humains de
tous les animaux par la pensée qu’il a rendue le début de sa perfection et le
degré ultime de sa grâce (la fin de sa grâce نهاية
فضله ) (…) La pensée procède à différents niveaux (مراتب ), le (premier)
niveau saisit les choses ordonnées à l'extérieur d'un ordre naturel ou
propositionnel pour en déterminer la résonance par ses propres moyens,
procédure qui relève de l'entendement différentiel. Le (deuxième) niveau de
pensée est celui qui profite aux opinions et à la littérature dans la
manière d'agir avec les autres et de se comporter selon leur politique. Ce
deuxième niveau approuve ce qui avait été pressenti et se conforte petit
à petit par l'expérience jusqu'au profit complet. Il s'agit là de l'entendement
expérimental. Le (troisième) niveau de la pensée est celui qui parfait la
connaissance d'une donnée qui est au-delà des sensations et qui n'est pas
associée à une action : c’est l'entendement théorique qui se compose de
spéculations mentales et d'assertions qui se structurent conformément à des
conditions spécifiques. Il enrichit alors une discipline de sa propre espèce
dans la spéculation et dans l'approbation des pressentis. Ensuite, il
s'accorde avec un autre savoir et profite à d'autres sciences de la même
manière. Le but de cet apport étant s'imaginer l'existence humaine conformément
à ce qu'elle est par ses catégories, ses saisons, ses causes et ses données
initiales. C'est alors qu’il se complète par la pensée dans la réalité et
devient un entendement pur et un esprit conscient, et c'est là le sens de
la vérité humaine. [2]
Particulier et général chez Ibn Khaldoun
Conformément
à la logique d’Aristote, Ibn Khaldoun sait qu’il n’est de science que des
généralités. Aussi, lorsqu’il devra expliquer à Tamerlan les raisons pour
lesquelles les empires sont durables, il procèdera conformément à la
méthodologie de la statistique, dans laquelle on traite du particulier dans le
contexte du général.
« Je
suis homme de science » dira-il
à Tamerlan ; et comme tout homme de science, il traite d’une conjecture
particulière dans le contexte des lois qui régissent les faits sur le long
terme et à divers endroits.
Cette
méthodologie s’observe notamment dans le récit (particulier) du soulèvement d’an-Nâçiri, dont la narration a été précédée de
considérations générales sur le passage graduel des États à un stade de
grandeur et de domination puis à l’affaiblissement et au déclin[3].
Mais
les décrets de Dieu se réalisent toujours, poursuit-il modestement dans
l’introduction du récit précité.
Face
à un être des plus sanguinaires que l’humanité ait jamais connus, les qualités
intellectuelles et spirituelles d’Ibn Khaldoun vont concourir à la maîtrise de
soi et prédisposer un comportement adéquat accompagné d’un discours où la
politesse n’a d’égal que la pondération.
3. L’approche de
Tamerlan
Était-ce
bien raisonnable ! six siècles avant que Tamerlan ne campe aux portes de
Damas, le poète syrien Abou Tammam (803-945) faisait l’éloge de la
pointe de l’épée au détriment des livres ! Cette épée,
disait-il, donne des nouvelles plus justes que celles des livres, car dans sa
pointe on distingue le sérieux du plaisantin !
السَّيْفُ أَصْدَقُ إِنْبَاءً مِنَ الكُتُبِ
في حدهِ الحدُّ بينَ الجدِّ واللَّعبِ
في حدهِ الحدُّ بينَ الجدِّ واللَّعبِ
Tamerlan n’est est pas loin de penser
comme Abou Tammam et son curriculum vitae
l’atteste. S’il était possible d’emprunter à la statistique un adjectif qui
serait susceptible de qualifier le conquérant mongol, ce serait sans doute le
caractère « monodimensionnel » de sa réflexion. Bien
qu’il soit amoureux des lettres persanes, Tamerlan n’a qu’un objectif, celui de
« conquérir » le monde extérieur ; et cet objectif le ronge
tellement qu’il finit par oublier le monde intérieur, et à s’oublier lui-même.
Du même coup il oublie le bonheur que procure la retrouvaille avec soi dans le
calme, la prière et la réflexion.
Originaire
de Samarkand, Tamerlan s’est proclamé « Khan » en 1370. Malgré un
handicap physique,-un genou droit ankylosé qui le contraint à se faire assister
pour monter sur son cheval,- il a pu asservir Ispahan (1387) puis Bagdad, et le
voici qui se dirige, en 1400, vers la Syrie dominée par les mamelouks d’Égypte.
Ses
exploits : comme elles l’avaient fait en Irak et en Iran, ses troupes
décapitent les êtres humains, brûlent les écoles, violent les femmes, et
déportent à Samarkand les professionnels qualifiés. Réfugiés à la mosquée des
Omayyades, une foule de femmes et d’enfants trouveront la mort brûlés vifs[4].
S’informer
sur le Maghreb est un des grands soucis de Tamerlan. Sans doute est-ce pour
augmenter des conquêtes où la quantité de terres prime sur la qualité des
fruits acquis à la sueur du front.
4.
Les
face-à-face
En
ce 10 janvier 1401 a lieu le premier face-à-face entre Tamerlan et Ibn
Khaldoun. Aux portes de Damas où campent ses troupes, le Sultan des Mongols et
des Tatars est semi allongé et appuyé sur son coude. Tamerlan tend sa main à
baiser par l’illustre invité, et le savant de le faire avec une modestie non
feinte. Mieux encore, dès cette première rencontre avec le maître des lieux,
l’admiration est de mise : « Que Dieu t’assiste Sire, cela fait
aujourd’hui trente ou quarante ans que j’espérais te rencontrer ».
Gonflé
d’orgueil, Tamerlan s’engage dans des échanges à caractère culturel, politique
et familial. Ses serviteurs offrent à Ibn Khaldoun un plat de « ar-rishta » que les Tatars confectionnent à
la perfection. Confiance assurée (Sécurité : aman),
le dialogue est installé entre les deux personnalités pour trente-cinq jours.
La açabiyya (عصبيّه) ou force
de cohésion
Selon
les propos d’Ibn Khaldoun, Tamerlan est le roi le plus admirable depuis la
création d’Adam. Pour argumenter cet avis, les prévisions d’astrologues et des
soufis ne suffisent pas. Le savant étaye son raisonnement par une philosophie
de l’histoire où l’évènement particulier n’a de sens que par les généralités.
Le voici donc expliquer à Tamerlan que les empires universels s’opposent aux
empires individuels. Seuls les premiers (arabe, perse et byzantin) sont basés
sur une force de cohésion (açabiyya) qui les rend
capables de perdurer.
Agissant
comme le veut le proverbe biblique selon lequel « Le sage cache sa science » (Proverbes
12 :23), Ibn Khaldoun peut alors affirmer (feindre de croire) que Tamerlan
et ses troupes possèdent la plus grande force de cohésion.
Pour
épargner la mort précipitée d’êtres humains, Ibn Khaldoun accepte ainsi de
simuler l’ignorance.
En
effet, le sens de la force de cohésion dépend de l’environnement de la phrase
et supporte plus d’une acception: celle de l’Islam Premier dans lequel les
fidèles étaient unis autour d’un noble idéal avant de l’être physiquement n’a
rien à voir avec celle d’un musulman comme Tamerlan qui ordonne la mort de ses
coreligionnaires dans les mosquées !
Un descendant de Nabuchodonosor
Par
certains liens de sang, Tamerlan insinue qu’il descend de Nabuchodonosor (6ème
siècle av. J.-C.). Le Sultan remonte ainsi à l’histoire d’il y a vingt siècles,
mais comme il va bientôt l’avouer implicitement, il ne connait pas l’histoire,
bien plus récente, de sa propre religion.
Ibn
Khaldoun ne soulignera pas ces contradictions. Même si, dans son esprit,
Nabuchodonosor est inférieur aux Turcs du point de vue de sa « açabiyya », il réitère son admiration pour
Tamerlan du fait même de cette descendance. Mieux encore, pour justifier de son
admiration au descendant de Nabuchodonosor, il va jusqu’à souscrire avec le
Sultan contre la thèse de l’historien et traditionnaliste de l’Islam, Tabari[5]
(9ème siècle), qui rattachait Nabuchodonosor aux derniers rois de
Babylone !
Un faux Hadith
Parmi
les paradoxes du guerrier, on notera enfin que Tamerlan ne sait pas distinguer
un vrai d’un faux Hadith ; handicap d’autant plus fâcheux que les
décisions afférentes à ses fonctions exigent cette compétence. En effet, lors
d’une autre rencontre d’Ibn Khaldoun avec Tamerlan, un homme qui prétendait
descendre du calife abbasside al-Hakim (dont la lignée ne règne plus en Égypte
à l’heure des faits) venait voir le Sultan, en arguant d’un Hadith qui le
rendait successeur légitime des califes d’Égypte. Après audition de cadis et de
muftis, et sur invitation du guerrier mongol, Ibn Khaldoun répond aux arguments
de ce prétendant avec un cours magistral d’histoire dans lequel il démontre que
la prétention de cet homme repose sur un faux Hadith!
La science du Hadith
Dans la classification d’Ibn Khaldoun, les
sciences du hadith permettent d’examiner l’authenticité d’un dire attribué au
Prophète de l’Islam et, le cas échéant, de rejeter le copiste (Prolégomènes.
Tome 2. Page 395). A l’opposé des sciences cognitives qui se découvrent de
manière innée, les sciences du « hadith » font partie des « sciences
transmises ».
Voilà
qui permet à Tamerlan de garder tête haute, de refouler le prétendant et de
donner ainsi un verdit qui lui permet de jouer au maître éclairé entouré de
sages :
« tu as entendu la sentence des cadis et
des muftis, d’où il apparaît que tu n’as aucun droit à revendiquer. Va-t’en, te
voilà éclairé »
5. Tamerlan, Ibn
Khaldoun, et nous
Par
une humilité et une politesse qui manquent tant à notre monde moderne, et par
l’éloquence de son discours, Ibn Khaldoun a ravi le cœur de Tamerlan tout en
limitant le nombre de morts parmi les Syriens.
Il
est donc permis de dire que la simulation d’imprécisions en vue de protéger des
humains d’un massacre, loin de s’apparenter au mensonge, sont un moindre mal
qui s’apparente au choix optimal. Et comme un Père des Lumières aussi célèbre
que Wilhelm Gottfried Leibniz (1646 – 1716) l’expose dans sa philosophie
optimiste, un mal qui évite un plus grand mal est une espèce de bien [6].
La
lettre tue, l’esprit vivifie : tel est à vrai dire l’esprit de
l’optimalité mentale au-delà de la lettre des calculs algébriques. A l’heure de
la transdisciplinarité, il urgeait de le souligner.
Historisation et coordination
Aujourd’hui
que l’aménagement du changement (« change management ») est
à l’ordre du jour, une science politique adaptée aux progrès doit
maîtriser l’ordinateur comme Œuvre de la mémoire humaine sans se laisser
dominer par une technologie séparée des aspirations humaines. Dans ce contexte,
nul n’est plus important que d’agir conformément au verbe « historiser »
qui est né avec les systèmes d’information [7].
Nous devons donc « historiser » les liens de cause à effet en prenant
en compte l’histoire,- tant événementielle que mentale,- dans la meilleure
approximation que nous en connaissons. L’exercice de l’historisation est un
domaine où l’ascendance présumée de Tamerlan appelle d’importantes
observations.
Telle
qu’elle a été perçue dans le Livre d’Isaïe au 7ème siècle av. J.-C,
la conquête de Nabuchodonosor était déjà prévue comme un instrument de la
Providence divine. Si, dans l’esprit de la prophétie, un conquérant allait
réussir à asservir Israël, ce n’était pas à cause de la force de son armée,
mais en raison de la corruption des agents d’un Etat amateur de cadeaux et
coureur de pots-de-vin, qui viole les droits de l’orphelin et qui est sourd à
la plainte de la veuve (Isaïe 1 :23).
Prévisionniste
avant la lettre, Isaïe est un précurseur de l’analyse causale qu’aucun système
sérieux d’aide à la décision ne peut ignorer.
Sélection naturelle
Parce
que l’Histoire raisonne, sélectionne, coordonne, demain ou dans vingt ans, les
systèmes informatisés d’aide à la décision retiendront que l’Histoire a préféré
la candidature d’Ibn Khaldoun à celle de Tamerlan. Ils retiendront aussi que
l’homme qui respecte l’Histoire en coordonnant son action avec ses messages est
respecté par l’Histoire.
Rien
n’est plus évident dans ces conditions que de voir Ibn Khaldoun siéger
aujourd’hui à la Bibliothèque de la Pléiade et Tamerlan relégué à l’ouvrage
d’Ibn Arabshah qu’aucun prévisionniste ne lit !
Est-il
plus naturel que cette sélection ?
Personnalités
citées
Abou
Tammam
Al-Hakim
Aristote
Isaïe
Ibn
Khaldoun
Ibn
Arabshah
Leibniz
Wilhelm G.
Nabuchodonosor
Tabari
Tamerlan
[1] Prolégomènes. Les citations concernant les
Prolégomènes d’Ibn Khaldoun se rapportent à l’édition de Paris de 1858, en
langue arabe. Par Etienne Marc Quatremère. Librairie du Liban 1992.
(Prolégomènes. Tome 3. Pages 86-87)
Dans les sciences cognitives, Ibn
Khaldoun distingue quatre branches : la logique, les sciences de la
nature, la métaphysique et les sciences de la mesure. Ces dernières se
décomposent à leur tour en quatre sous-catégories : géométrie,
arithmétique, musique et astrologie
[2] Cf. Pages 365-366 du tome II des Prolégomènes d’Ibn
Khaldoun. Réalisation d’Étienne-Marc Quatremère. Depuis l’édition de Paris de
1858. Librairie du Liban. Beyrouth. 1992.
[3] Cf. Pages 189-204 de « IBN KHALDÛN. Le Voyage
d’Occident et d’Orient ». Traduit de l’arabe et présenté par Adbessalam
Cheddadi. Collection Les classiques, dirigée par André Miquel, Professeur au
Collège de France. Actes Sud, 2006. Première publication : Sindbad, 1980
[4] Cité par A.J. Rustum. Histoire de l’Eglise de Dieu,
Antioche la Magnifique. Tome 2. 634 à 1453. Librairie Pauliste. Beyrouth. Page
346. عجائب المقدور في أخبار تيمور.
Par Ibn Arabshah عرب شاه.
Ouvrage disponible en ligne sur
[5] Sauf indication contraire, les citations concernant
les rencontres entre Ibn Khaldoun et Tamerlan sont extraites de la traduction
en arabe par Abdessalam Cheddadi de l’ouvrage d’Ibn Khaldoun « Le voyage
d’orient et d’Occident ». Editions Actes Sud 2006. Première édition
Sindbad 1980. Pages 228 à 239.
[6] Page 220 de « La Monadologie ».
Par Wilhelm G. Leibniz. Edition annotée, et précédée d'une exposition du
système de Leibniz. Avec note terminale sur les principes de la Mécanique dans
Descartes et Leibniz par Henri Poincaré. Par Emile Boutroux. Editions
Delagrave. 1880. Achevé d'imprimer par SAGIM : mars 1998.
[7] Le terme de « historisation » est né avec
l’évolution des sciences et des technologies de l’information.
Cf. « Dictature et
harmonie entre politique et religion ». Juillet 2013.
Avril 2014
VOIR AUSSI :
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