Sous
couvert de l’aide humanitaire pour le Liban après la double explosion
du port de Beyrouth qui a tué près de 180 personnes et blessé plus de
6.000, trois navires de guerre de pays de l’Otan ont été dépêché vers
les côtes libanaises. Dans le collimateur : la
résistance, le pétrole… et le spectre de la Chine.
Le premier qui est arrivé au port de Beyrouth en ruines est le navire de guerre britannique de la flotte royale, le HMS Enterprise.
Le vendredi 14 août, c’est le navire français Tonnerre qui a accosté, avec à son bord quelque 700 militaires, dont « un groupement génie de l’armée de terre d’environ 350 hommes » ainsi « qu’un
détachement de plongeurs démineurs de la Marine nationale avec des
compétences de travaux sous-marins et d’investigation de zones
portuaires ». Auxquels s’ajoutent « des capacités de
reconnaissance des accès maritimes et de soutien hydrographie du Service
hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) », selon le ministère français des Armées. Sans oublier les moyens amphibies de débarquement qui sont à bord, ainsi que deux hélicoptères militaires.
Après la France, les États-Unis devraient, eux aussi, envoyer un navire de guerre dans les jours prochains.
Ce
déploiement massif est d’autant plus suspect qu’il a été accompagné par
des visites en boucle de responsables occidentaux au Liban depuis
l’explosion du 4 août. La dernière a été celle de la ministre de la
défense française, Florence Parly, intervenue le jour même de l’arrivée
du porte-hélicoptères français. Le jour même c’est le vice-secrétaire
américain David Hale qui se trouvait dans la capitale libanaise.
Dans
le port de Beyrouth, des équipes occidentales d’investigation se
trouvent déjà sur place, des Français, des Allemands, des Italiens et
des Américains.
Des équipes militaires pour une aide médicale !
Cette mobilisation n’est pas sans étonner de nombreux responsables et observateurs libanais.
C’est
le cas d’un ex-ministre libanais, Hassan Mourad, qui s’est dit surpris
par l’envoi de navires militaires pour procurer de l’aide humanitaire au
Liban.
«
Partout dans le monde lorsqu’il y a des évènements et des catastrophes,
les pays dépêchent des équipes médicales et de secours, en provenance
de leurs ministères de la Santé, des Travaux publics ou des Affaires
étrangères. Sauf au Liban. Ces délégations sont formées de ministres de
la défense, d’assistances à bord de vedettes militaires et de
porte-avions, des armées internationales, des navires de guerre et des
équipes d’enquête », a-t-il tweeté.
Assiéger la résistance
L’expert
stratégique militaire le général à la retraite Amine Hoteit tente pour
sa part de deviner les raisons de ce déferlement : « Cet
attroupement militaire au Moyen-Orient est essentiellement celui des
membres de l’Otan, sous prétexte que sa cause directe est l’explosion
qui a eu lieu dans le port de Beyrouth et pour fournir des secours », a-t-il dit pour l’agence russe Sputnik.
Selon
lui, cette présence militaire est liée au plan du secrétaire d’état
américain Mike Pompeo qui date depuis mars 2019, un plan basé sur des
objectifs bien précis, « celui en particulier d’assiéger la résistance et de prendre en main la décision libanaise ».
Et M. Hoteit de conclure : « l'arrivée
des navires de guerre occidentaux, français, britanniques et américains
sur les côtes libanaises, ne s’inscrit pas dans le contexte de l’aide
humanitaire pour le peuple libanais mais dans le cadre des pressions sur
les protagonistes libanais hostiles à l’occident et qui tournent dans
l’orbite de la résistance ».
Le pétrole et le gaz
Selon
un expert autre libanais, cet attroupement militaire des pays de l’Otan
porte en lui des visées économiques qui ne sauraient être occultées.
«
Nous sommes devant un important marché économique dans la région dont
le titre est le pétrole et le gaz. Il y a un conflit franco-turc et
gréco-turc tacite pour l’hégémonie dans la région, l’Iran aussi est
intéressé », a expliqué Hicham Jaber le président du centre d’études du Moyen-Orient.
Et de poursuivre : «
Les Américains et les Britanniques s’y présentent aussi parce que cette
région est le champ d’action des États-Unis, d’autant qu’il y a des
divergences autour du pétrole entre le Liban et Israël, entre Chypre et
la Turquie et Chypre et la Grèce, et autres… Le sujet est
essentiellement économique, sous couverture humanitaire ».
Le spectre de la Chine
Dans ce contexte économique, le spectre de la Chine n’est pas non plus à exclure dans cet assaut de l’Otan.
Lors d’une interview avec la télévision al-Manar, deux journalistes libanais, Paul Khalifeh qui est le rédacteur en chef de la revue libanaise francophone Magazine,
et Salem Zahrane qui est le directeur du centre d’études médiatiques
ont assuré avoir été contactés par d’innombrables journalistes et
experts occidentaux qui voulaient s’assurer si le Liban voulait
sérieusement se diriger vers l’Est en l’occurrence vers la Chine.
Cette
proposition avait été faite en premier par le SG du Hezbollah, sayed
Hassan Nasrallah, pour sortir le Liban de sa crise économique.
Elle
a été reprise par le chef du gouvernement Hassane Diab, surtout lors de
la visite du ministre des AE français, Jean-Yves Le Drian, dont les
conditions de l’aide étaient impossibles à exécuter. Et ce, une semaine
avant l’explosion du port et la venue du président français Emmanuel
Macron en personne.
Ce dernier devrait retourner au Liban le mois prochain !
par Leila Mazboudi Source : Al Manar
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Hannibal GENSERIC
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