La Journée de la marine arrive en Russie et, au milieu des
festivités, la marine russe s’apprête à recevoir ses cadeaux. Ils sont
vraiment intéressants : six grands navires de combats ont été déposés
dans les chantiers navals russes.
1. Deux nouveaux navires d’assaut amphibies, le Sevastopol et le Vladivostok, du projet 23900,
au quai Zaliv à Kertch, en Crimée. Il s’agit de navires amphibies de 25
000 tonnes de déplacement standard (28 000 à pleine charge), capables
d’emporter 20 hélicoptères d’attaque et autres et deux bataillons
d’infanterie de marine. Ils intègrent des complexes de déni d’accès (AD)
et, en général, sont un signe du mouvement de la Russie vers une
présence beaucoup plus importante en Méditerranée. Poutine (Vidéo)
célèbre l’événement ci-dessus lors de la cérémonie de mise à terre de
ces navires.
Ces navires sont plus grands (de manière significative) que les
navires de la classe Mistral, que la France a refusé de vendre à la
Russie (voir le tout premier article de ce blog) et l’ironie de ces
nouveaux navires d’assaut, construits en Crimée, dont le retour à la
mère patrie est la raison principale pour laquelle la France a refusé de
livrer les Mistral, ne peut être perdue de vue pour quiconque connaît
la question, même de loin.
2. Deux nouveaux navires, beaucoup plus grands et améliorés, ont été
construits. Les frégates de typa 22350M, Amiral Yumashev et Amiral
Spiridonov, n’ont de « frégates » que de nom – il s’agit, de
toute évidence, de navires de déplacement beaucoup plus grands, dotés
d’un plus grand nombre de cellules VLS 3C14 UKSK et qui transportent des
Zircon 3M22 et tout ce qui est disponible ou le sera à l’avenir.
Remarquez que le navire Amiral Golovko de la même série est déjà à flot
et s’équipe.
3. Deux nouveaux bateau du type SSGN 885M, Voronezh et Vladivostok,
sont porteurs non seulement de tous ces jolis Zircons, mais aussi du
3M14 Kalibr amélioré avec une portée de 4500 kilomètres. Cela,
naturellement, s’applique également aux nouvelles frégates.
J’omet bien sûr ici un programme assez dynamique de construction de SSK, de corvettes et de corvettes à missiles dédiés – vous pouvez en voir la liste ici.
Je n’inclus pas non plus ici l’introduction des nouveaux SSBN de
pointe, tels que le Prince Oleg de la classe Borey-M. Il doit encore
faire les essais. Le voici il y a trois jours : Vidéo
Bien sûr, je ne m’attends pas non plus à ce que toute cette cabale d’« analystes » de toutes sortes, qui ont eu l’audace ces dernières années de prédire des « troubles »
pour le programme de construction navale russe, ravalent leurs paroles.
Mais juste une petite remarque : la modernisation de la marine russe,
qui ne se limite pas aux navires de combats, progresse rapidement
maintenant, tant en termes de forces de lutte anti-sous-marine (ASM) que
de relance de facto de ce qu’on appelait autrefois l’Aviation Navale
Porte-Missiles (ARM). Ce rythme permet non seulement une défense fiable
des côtes russes, ce qui a déjà été réalisé, mais aussi une expansion de
la bulle A2/AD jusqu’à la zone océanique, si nécessaire, et de projeter des forces dans ce que j’appelle un « mode pompier ».
Vous pouvez également appeler cela des opérations de stabilisation,
comme cela a été fait en Syrie. Mais là encore, je me répète : la Russie
exporte la stabilité politique et ce produit est chaud, très chaud.
Par Andrei Martyanov – Le 20 juillet 2020 – Source Reminiscence of the FutureVia le Saker Francophone
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