"Ceux qui nous avaient dit que (nos)
attachements devaient être mondiaux, et que (nos) terres et quartiers
appartiennent au monde entier, sont maintenant consignés dans les poubelles de
l'histoire." Srdja
Trifkovic
Des épidémies graves peuvent avoir des
conséquences sociales, culturelles et géopolitiques d'une grande portée. Ainsi en sera-t-il du Covid-19.
La peste qui a dévasté Athènes en 430 avant JC -
au cours de la deuxième année de la guerre du Péloponnèse, alors qu'une
victoire athénienne semblait encore à portée de main - a tué un quart de la
population, quelque 75.000 personnes, dont Périclès. Des doutes
subsistent encore sur la véritable nature de cette épidémie qui sévit de -430 à
-426. L'hypothèse la plus probable est que la ville fut frappée par le typhus ou fièvre typhoïde et qu'elle perdit le tiers de sa
population.
À
propos de la grande peste d'Athènes, la formule de La Fontaine « Ils
n'en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » convient
parfaitement pour résumer les effets délétères de la peste : elle ne tue
pas toute la population, mais affecte, très gravement, toute une communauté,
lorsqu'elle s'abat sur elle.
Périclès
fut une de ses victimes. Les successeurs de Périclès étaient faibles et
incompétents, et Athènes a subi un déclin précipité dans le respect de
"toutes les règles de religion ou de loi", selon Thucydide. Ce
n’est qu’après 415 av.JC qu’Athènes a récupéré
suffisamment pour monter une offensive majeure, mais en raison de la mauvaise
qualité des successeurs de Périclès, l'expédition sicilienne a fini dans une
déroute totale.
La peste antonine (165-180 après J.-C.) était en fait causée par la variole plutôt que par Yersinia pestis.
Elle a coûté la vie à cinq millions de personnes,
soit environ 25% des personnes touchées. Environ un dixième de la population de
l'Empire est décédé, plus d'un tiers dans certaines régions (Gaule, Lombardie,
vallée du Rhin). L'armée romaine a été dévastée, laissant les frontières
vulnérables aux pénétrations barbares. Le premier historien allemand de la Rome
antique, Barthold
Georg Niebuhr, a conclu en 1827 que «le monde antique ne
s'est jamais remis du coup que lui avait infligé la peste qui l'avait visité
sous le règne de Marc-Aurèle». C’était le précurseur de la crise du
troisième siècle et du déclin à long terme qui a suivi du pouvoir et de
l’autorité de Rome.
541 : Peste de Justinien - Elle sera suivie
de près de quinze épidémies jusqu'en 767. Les pertes humaines sont estimées de 25 à 50 millions
d'individus. Lorsque les armées arabes, peu nombreuses, se lancent à la
conquêtes des Empires romain d’Orient et perse, elles rentrent comme un couteau
dans du beurre.
Dans Pourquoi
l’an 536 après JC était la pire année de l'Histoire humaine ? nous avions vu
que lL’Europe, le Moyen-Orient et certaines parties de l’Asie ont été plongés
dans une obscurité totale par un brouillard mystérieux.
Elle
a provoqué des chutes de neige en Chine, des mauvaises récoltes à l’échelle
continentale, une sécheresse extrême, la famine et des maladies dans la majeure
partie de l’hémisphère Nord.
Cette
année noire a été déclenchée par une éruption
cataclysmique islandaise, affirment les scientifiques, et était de
mauvais augure pour un triste siècle de souffrances et de mort.
La
dévastation internationale déclenchée par le brouillard non identifié a donné
lieu à l’appellation “L’âge des ténèbres”
qui a été utilisée pour désigner cette période inquiétante. Puis, c’est en 541,
que la peste de Justinien est apparue, et
tout a encore empiré. À savoir que la peste de Justinien est la toute première
pandémie de peste au monde (les pestes précédentes restent incertaines quant à
leur nature exacte).
Et
la situation de l’humanité aurait ensuite empiré suite à deux nouvelles
éruptions massives en 540 et en 547. Alors qu’une épidémie de peste bubonique
frappait la Méditerranée entre 541 et 543, tuant quelque 100 millions de
personnes, soit la moitié de la population mondiale.
Une conjonction d’événement malheureux qui est probablement à l’origine de l’effondrement de l’Empire
romain oriental.
Pendant les trois siècles suivant les travaux de Boèce,
juste antérieurs à ce changement, on ne constate plus d'activité notable de
traduction des auteurs grecs vers le latin en Europe.
Un
ouvrage de David Keys mentionne parallèlement l'épidémie de peste sous Justinien,
le déclin des Avars,
la migration vers l'Ouest de tribus mongoles,
l'effondrement de l’Empire Gupta, et l'affaiblissement des civilisations sédentaires sassanide et
byzantine
qui va ouvrir une opportunité d'expansion aux nomades arabes fédérés par
l'islam.
La peste noire (1347-1351) a tué 30 à 60% des Européens et a provoqué des perturbations
religieuses, sociales et économiques massives.
Au 17ème siècle, elle a de nouveau frappé, avec une férocité mortelle mais pas la même
portée géographique. Son effet sur la ville de Milan a été présenté avec une
précision impressionnante dans Alessandro Manzoni Promessi sposi (Le
fiancé), l'équivalent italien de "guerre et paix" de Tolstoï.
Conclusion
L'épidémie de COVID-19 a initialement semblé à la
plupart des Occidentaux une épidémie périodique à la manière des grippes porcine
et aviaire, du SRAS ou du virus du Nil occidental: un problème temporaire qui
affecte d'autres personnes, généralement loin. [1]
L’évolution et le coût futurs de la pandémie (réelle ou imaginaire, fabriquée en laboratoire ou non) ne
sont pas prévisibles. Il semble cependant certain que le monde connaît des changements
qui sont probablement irréversibles.
Dans la plupart des pays, les gens du peuple (contrairement aux élites) rejettent massivement la mondialisation, et tous les mécanismes multilatéraux tels que
l'Organisation Mondiale de la Santé ou la Banque Mondiale, et des institutions transnationales -
notamment l'Union européenne - en faveur du sens revitalisé de la cohésion
nationale et des stratégies nationales de survie fondées sur les intérêts qui
sont développées et poursuivies par l'État-nation souverain nouvellement dynamisé.
NOTES
VOIR AUSSI :
Hannibal GENSÉRIC
AH ! ... La, Subtilité des MOtifs et couleurs des Tabriz et Tapis d Isfahan.! ! !
RépondreSupprimerL'Europe de Bruxelles risque la mort politique avec le Coronavirus mais la marche forcée de la planche à billets va engendrer une catastrophe économique très grave.
RépondreSupprimer