« La
proposition d’un nouveau mandat présidentiel pour Vladimir Poutine est
apparemment la dernière mesure susceptible de maintenir la stabilité en Russie.
Dans une Russie où l’élite est aux prises avec des conflits internes, seuls le
prestige et l’autorité de Poutine ont pu jusqu’ici maintenir le calme dans le
pays ».
La Cour
constitutionnelle russe a donné son accord lundi à la vaste réforme voulue par
le président Vladimir Poutine, une réforme qui lui donnerait notamment le droit
d’effectuer deux mandats supplémentaires après la fin de son actuel mandat en
2024. Cette réforme doit encore être validée par un « vote
populaire » le 22 avril.
Le journal
russe Nezavissimaïa Gazeta relate les résultats de sondages effectués en
Russie d’après lesquels 57 % des personnes questionnées ont affirmé être
prêtes à voter pour l’actuel président en 2024.
Le président
russe souhaiterait se réserver le droit à la candidature pour un futur mandat
présidentiel afin de pouvoir réaliser complètement ses plans de développement,
bien qu’il n’ait pas encore annoncé s’il allait utiliser le droit que la Cour
constitutionnelle doit lui garantir, écrit le journal.
« En fait, Vladimir Poutine ne se voit pas vraiment dans l’obligation de
quitter le poste de présidence. Ce qui s’est produit en 2008, c’est qu’il a
transmis son poste à Dmitri Medvedev, tout en gardant son autorité et son droit
au retour. »
Les réformes
constitutionnelles sur la légitimité de « deux mandats consécutifs »,
sans un alinéa particulier permettant un « redémarrage » applicable
spécialement pour la personne de Vladimir Poutine, lui retireraient ce droit,
ne lui laissant aucun nouvel atout sur la scène de la politique interne pour
rester, ajoute l’article.
« Cela signifie que Poutine n’est pas tout à fait sûr du comportement de
l’élite de la société russe à l’horizon 2024. L’élite russe est aux prises
avec les différends internes et les lois actuelles, même après, les
réformes en phase d’étude en Cour constitutionnelle, ne pourront pas garantir
la “loyauté” du remplaçant de M. Poutine sur le plan idéologique.
Jusqu’ici, Poutine a joué le rôle de l’arbitre dans les différends internes et
maintenu le calme. Il est difficile de deviner comment se comporteraient les
groupes politiques ayant un rôle déterminant sur la scène politique interne,
s’ils savaient que Vladimir Poutine était véritablement en train de quitter la
présidence de la Fédération de Russie. Et c’est un pari risqué que Poutine
préfère éviter. »
« (…) Plus d’une fois, Vladimir Poutine a affirmé que “l’Histoire” est l’un de
ses sujets de prédilection. Et l’histoire en général, et l’histoire de la
Russie, en particulier, nous apprennent que le pouvoir d’un leader quelconque,
au sein d’un ordre ou idéologie au pouvoir dans une société quelconque, ne peut
pas se renforcer automatiquement pour de longues années. Dans de telles
circonstances, si le leader part, le système au pouvoir se réforme, en fonction
de la nouvelle donne qui se présente, avec une révision complète des concepts
du passé. Il est exclu que Poutine n’ait pas compris cette réalité, surtout
qu’après 20 années d’exercice d’un pouvoir personnel, les pronostics politiques
en période de transition de pouvoir deviennent de plus en plus compliqués. (…) »
Source : Presstv
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