L’administration
Trump réagit au stress de la pandémie en s’attaquant à ses ennemis,
internes et externes. Le secrétaire d’État Mike Pompeo dirige
l’assaut contre l’extérieur.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé
à un « cessez-le-feu mondial immédiat » pour se concentrer
sur la lutte contre la Covid-19. Il a appelé à « la levée des
sanctions qui peuvent saper la capacité des pays à répondre à la
pandémie ».
Mais Washington
fait la sourde oreille.
Les demandes du
Venezuela et de l’Iran pour des prêts d’urgence du FMI afin d’acheter des
fournitures médicales ont été bloquées par les interventions américaines.
Il y a tout
juste un mois, Pompeo a annoncé
une augmentation des sanctions contre l’Iran. Les sanctions bloquent les
transferts d’argent. Ils empêchent l’Iran d’importer le matériel médical dont
il a un besoin urgent pour lutter contre l’épidémie.
Alors que les
États-Unis ont renouvelé la dérogation à la sanction qui autorise l’Irak à
importer de l’électricité et du gaz d’Iran, la dérogation est maintenant limitée
à seulement 30 jours. Un tiers de l’électricité irakienne dépend de ces
importations en provenance d’Iran et, si la dérogation n’est pas renouvelée,
ses hôpitaux seront dans le noir juste au moment où l’épidémie atteindra son
zénith.
Certaines
parties de l’administration Trump font même pression pour une guerre
plus large contre les prétendues forces iraniennes par procuration en
Irak :
Le
Pentagone a ordonné aux commandants militaires de planifier une escalade des
combats américains en Irak, en publiant la semaine dernière une directive pour
préparer une campagne afin de détruire un groupe de milices soutenu par l'Iran
qui a menacé de nouvelles attaques contre les troupes américaines.
Mais
le haut commandant des États-Unis en Irak a averti qu'une telle campagne
pourrait être sanglante et contre-productive en risquant de provoquer une
guerre avec l'Iran. ...
Certains
hauts responsables, dont le secrétaire d'État Mike Pompeo et Robert C. O'Brien,
le conseiller à la sécurité nationale, ont fait pression pour une nouvelle
action agressive contre l'Iran et ses forces par procuration - et voient une
opportunité d'essayer de détruire les milices soutenues par l'Iran en Irak, les
dirigeants iraniens étant distraits par la crise de la pandémie dans leur pays.
Les
chefs militaires, y compris le secrétaire à la Défense Mark T. Esper et le
général Mark A. Milley, le président des chefs d'état-major interarmées, sont
inquiets d'une forte escalade militaire, avertissant qu'elle pourrait
déstabiliser davantage le Moyen-Orient à un moment où le président Trump a
déclaré qu'il espérait réduire le nombre de troupes américaines dans la région.
Ce plan est
dingue. On ne peut pas « détruire » le Kataib Hezbollah et
d’autres groupes chiites irakiens que l’Iran a aidé à construire pendant la
guerre contre État islamique. Ces groupes sont liés à de partis politiques
profondément enracinés dans la société irakienne.
La France,
l’Italie et la République tchèque ont commencé à se retirer d’Irak. Le Danemark
part également, et le Royaume-Uni retire 50% de ses forces. Il y a moins de
5 000 soldats américains en Irak et une guerre contre le Kataib Hezbollah
pourrait mobiliser des centaines de milliers d’Irakiens pour lutter contre
l’occupation américaine. Une telle guerre impliquerait également l’Iran et les
États-Unis la perdraient certainement.
Les États-Unis ont
actuellement deux groupes de porte-avions dans les mers arabes
pour menacer l’Iran. Mais ces navires ne sont d’aucune utilité pour le moment.
Ce sont des «navires de croisière armés». Les porte-avions, à cinq
milliards de dollars l’unité, sont maintenant des bouillons de culture
pour le nouveau coronavirus. Deux groupes de ces navires américains
dans le Pacifique sont déjà hors
service car ils ont à bord d’importantes épidémies. Ce n’est qu’une
question de temps pour que les autres navires suivent.
Ce n’est pas
seulement l’Irak et l’Iran que les États-Unis visent. Le Département d’État
américain a réduit ses contributions aux soins de santé au Yémen juste au
moment où les besoins étaient les plus criants :
Des
responsables de l'Agence des États-Unis pour le développement international ont
déclaré que la décision de suspendre le financement, annoncée plus tôt par le Washington Post, incluait des exceptions pour "des activités vitales, y compris le traitement de la
malnutrition ainsi que des programmes d'eau, d'assainissement et d'hygiène
visant à maintenir les personnes en bonne santé et éviter la maladie."
Mais
les responsables humanitaires ont déclaré que les exceptions de l'agence ne
prévoyaient pas le financement continu des programmes de soins de santé de
base, qui dépendent fortement de l'aide étrangère, et ne semblaient pas tenir
compte de ce qui pourrait se produire lorsque le coronavirus commencera à se
propager.
Non content de
mettre la pagaille au Moyen-Orient, le Département d’État a également
renouvelé son attaque contre le Venezuela. Jeudi, le ministère de la Justice a
annoncé des accusations
de «Narco-terrorisme, corruption, trafic de drogue et autres crimes»
contre le président Nicolas Maduro et 14 anciens ou actuels responsables. Il a
offert une récompense de 15 millions de dollars pour l’arrestation de Maduro.
Il prétend que
Maduro a travaillé avec des cartels colombiens pour faire passer la cocaïne en
contrebande par le Venezuela.
Mais voici une
carte des itinéraires de contrebande de la Colombie, un allié américain, où la
majeure partie de la cocaïne est produite. Cela a été montré lors d’une
audience du Congrès. Tout ce qui est passé en contrebande par le Venezuela est
une petite part à côté de l’énorme flux qui traverse le Pacifique.
Celui qui a
écrit et signé l’acte d’accusation a également commis une énorme erreur. Les
accusation concernent Clíver Antonio Alcalá Cordones, un ancien général
des forces armées vénézuéliennes dont la tête est mise à prix 10
millions de dollars.
Alcalá Cordones
n’est pas un ami de Maduro. Il a pris sa retraite en 2013 lorsque Maduro a été
élu après la mort d’Hugo Chávez. Alcalá Cordones s’est enfui en Colombie d’où
il a soutenu le clown choisi par les américains, Juan Guaidó, comme
président autoproclamé du Venezuela.
Après
l’inculpation du ministère de la Justice contre lui, il s’est rebiffé et a révélé
qu’il était impliqué dans des plans de coup d’État en faveur de Juan
Guaidó :
Alcalá est
impliqué dans un récent complot visant à attaquer le gouvernement Maduro. Le 24
mars, les autorités colombiennes ont saisi un camion rempli d'armes et de
matériel militaire, dont 26 fusils d'assaut, d'une valeur de $500 000. Les
services de renseignement vénézuéliens ont trouvé la provenance des armes, ce
sont trois camps en Colombie où des groupes paramilitaires de déserteurs
vénézuéliens et des mercenaires américains s'entraînent pour mener des attaques
contre le Venezuela. Selon le ministre vénézuélien de la Communication, Jorge
Rodríguez, ces groupes prévoyaient de profiter de la pandémie de COVID-19 pour
attaquer des unités militaires et poser des mines. Il a également lié les
groupes à Alcalá.
Ces allégations
sont avérées, car Alcalá, dans une vidéo qu'il a mise en ligne quelques heures
après les actes d'accusation, a admis que les armes étaient sous son
commandement. Il a en outre admis que les armes avaient été achetées avec des
fonds qui lui avaient été remis par Juan Guaidó, avec lequel il
aurait signé un contrat. De plus, Alcalá a affirmé que l'opération était
planifiée par des conseillers américains, qu'il aurait rencontrés
au moins sept fois. Alcalá a également prétendu que Leopoldo López, le
fondateur du parti de Guaidó Voluntad Popular,
sorti de l'assignation à résidence lors de la tentative d'insurrection de Guaidó le 30 avril, avait
pleinement connaissance du complot terroriste.
À la suite de ces
vidéos, le procureur général du Venezuela a ouvert une enquête sur Juan Guaidó pour
tentative de coup d'État.
Les
États-Unis ont fait exploser l’affaire en accusant le seul homme qui
était prêt à aider leur clown, Juan
Guaidó, sans l’informer avant la publication de l’acte
d’accusation. Cet homme a ensuite paniqué et a tout balancé. Cela menace
désormais tout le plan d’opposition que les États-Unis ont concocté avec Guaidó
et les hommes derrière lui.
Vendredi, Alcalá
Cordones a décidé qu’il n’était pas sûr pour lui de rester en Colombie. Il a
« appelé »
la Drug Enforcement Administration des États-Unis et s’est rendu. Il a
été extradé à New York et va maintenant devenir un «témoin» contre
Maduro auquel il s’est publiquement opposé en premier lieu.
Ce chaos a
certainement été créé par Elliott Abrams, le représentant spécial néocon des
États-Unis pour le Venezuela. Abrams a le don de tout gâcher [1]
La politique
étrangère américaine pendant la crise de la Covid-19 est catastrophique.
Les États-Unis ont irrité la Chine, le plus grand producteur de masques et de
médicaments dont le besoin est urgent, en appelant le virus « virus
Wuhan » ou « virus chinois », une pratique qui n’a
cessé qu’après un appel téléphonique entre Trump et Xi Jinping. Il a mis en
colère l’Allemagne en tentant d’acheter des droits exclusifs pour un vaccin qui
y est développé. Les demandes de soutien de plusieurs alliés européens sont
restées sans réponse tandis que la Chine et la Russie se sont mobilisées pour
aider plus de 80 pays.
Pendant ce temps, Pompeo a réprimandé l’Italie pour
avoir accepté des médicaments et des médecins cubains.
Il y aura un
coût élevé à payer pour cela lorsque la pandémie sera terminée.
Les États-Unis
se sont présentés comme des alliés peu fiable, et des crétins
bellicistes, même au pire moment, et comme des gens incapable
d’aider leurs propres citoyens.
La Chine, quant
à elle, a vaincu l’épidémie chez elle et aide désormais à la vaincre partout où
elle le peut. Ce sera son siècle.
Par Moon of
Alabama
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