dimanche 15 mars 2020

La Résistance irakienne révèle comment les troupes américaines seront retirées de son pays

Avant-hier, les États-Unis ont attaqué cinq sites en Irak et ont tué trois soldats irakiens de la 19e division, deux policiers et un civil. Ces attaques ont eu lieu après que plus de 10 roquettes, tirées par des inconnus, aient touché la base commune de Camp Tali et tué 2 soldats américains et un britannique.
Hier, les États-Unis ont pris leur revanche sur ces frappes.
Mais les États-Unis en Irak n’ont aucun moyen de protéger leurs troupes de ces volées de roquettes imprévisibles. Ils n’ont aucun moyen de dissuader ou même de gagner contre les forces qui s’efforcent maintenant de les expulser d’Irak ainsi que d’autres endroits du Moyen-Orient.
Ils devraient enfin le reconnaître et partir.

Le Commandement Central US avait fait valoir que la « frappe défensive de précision » contre les cinq sites avait un effet dissuasif, c’est-à-dire qu’elle empêcherait d’autres attaques :
« Nous pensons que cela aura un effet dissuasif – sur de futures frappes de cette nature. Nous avons vu dans le passé ce qui se passe quand on ne répond pas. Maintenant, les gens savent que nous n’allons pas — nous n’allons pas tolérer ces attaques directes contre des membres des services américains ou de la coalition, et nous sommes disposés et capables de réagir ».
Même les analystes hawkishs trouvent que l’argument est absurde.
Les États-Unis affirment que le groupe Kataeb Hezbollah (KH), qui fait partie des Unités de Mobilisation Populaire (UMP) et qui est sous le commandement du gouvernement irakien, a tiré les missiles. Mais les positions que les États-Unis ont touchées n’étaient pas celles du Kataeb Hezbollah. Les renseignements américains en Irak ne sont pas à jour en ce qui concerne les lieux où sont stationnées les unités du Kataeb Hezbollah ou celles de plus de 20 autres groupes des UMP.
Après avoir interrogé une source militaire de la 19ème division commando sur les installations d’Al-Atheer et la présence de « missiles iraniens », la réponse que j’ai obtenue est que le KH s’est retiré du site il y a plus de 7 jours et que l’unité a pris sa place… Donc oui, le site de Mussayib était sous le contrôle de l’armée irakienne.
Les forces britanniques étaient censées se joindre à l’attaque américaine d’hier, mais le Wall Street Journal rapporte que les Britanniques ont été rappelés par leur gouvernement parce que l’attribution de la frappe initiale des roquettes au Kataeb Hezbollah était louche et parce qu’il n’y avait aucune justification légale aux frappes.
Le gouvernement irakien a annoncé qu’il allait protester auprès des Nations Unies contre la violation de sa souveraineté par les États-Unis. L’Ayatollah Sistani a condamné l’attaque américaine et même le Commandement Opérationnel Conjoint Irakien, qui comprend des officiers américains coordinateurs, a protesté contre les frappes.
Le parlement et le gouvernement irakiens ont dit aux États-Unis de quitter l’Irak. L’administration Trump n’est pas disposée à le faire. En conséquence, davantage de soldats américains devront mourir en Irak.
Le fait que les frappes « dissuasives » n’aient rien empêché a été prouvé hier lorsqu’une autre salve de roquettes a été tirée sur le camp Taji en plein jour :
« Une pluie de roquettes a atterri sur une base militaire abritant des troupes américaines et d’autres troupes de la coalition au nord de Bagdad samedi matin, blessant trois soldats de la coalition et deux soldats irakiens.
La même base, le Camp Taji, a été la cible d’une attaque à la roquette mercredi qui a tué trois militaires, dont deux Américains et un Britannique ».
Les États-Unis en Irak ne combattent pas certains groupes « soutenus par l’Iran » mais sont une force d’occupation et donc une cible légitime pour les forces gouvernementales irakiennes :
« Nous ne pouvons pas oublier que les UMP sont une entité reconnue au sein des forces de sécurité irakiennes ; elles ne sont pas isolées des forces de sécurité et sont souvent co-localisées sur les mêmes bases ou utilisent les mêmes installations », a déclaré Sajad Jiyad, un chercheur et ancien Directeur Général du Bayan Center, un groupe de réflexion basé à Bagdad.
« Maintenant, les groupes (soutenus par l’Iran) qui ont ouvertement soutenu la première frappe à Taji, se sentent obligés, autorisés, voire même légitimés à réagir, en apparence pour protéger la souveraineté irakienne mais en réalité pour maintenir la pression sur les Américains », a-t-il ajouté.
« Il n’y a plus de lignes rouges », a déclaré M. Jiyad ».
(Je parie 10 dollars que le « soutenus par l’Iran » dans cette citation n’est pas de Sajad Jiyad mais a été ajouté par l’écrivain ou le rédacteur de NBC/AP. Sajad Jihad précise souvent que ces groupes ont des motifs et des moyens d’agir par eux-mêmes).
(Ajouté : Sajad Jihad m’a maintenant confirmé que les mots politisés entre parenthèses ne sont pas de lui mais ont été ajoutés par les écrivains de NBC/AP).
La police irakienne a trouvé le site de lancement d’où a été tirée la roquette d’hier. Ses images en disent long sur la façon dont ce combat va se poursuivre jusqu’à ce que les forces d’occupation américaines quittent l’Irak.


Il s’agit d’une position fixe camouflée sous un toit. Elle a probablement été bâtie il y a des mois, voire des années. Les caisses de lanceurs ont été creusées dans le sol d’un abri. Elles étaient déjà ajustées dans la direction de frappe prévue. Pour lancer les roquettes, il suffisait de dégager le haut du camouflage, de tirer le lance-roquettes par l’avant et de régler le manche de réglage de la hauteur vers le haut. Un seul homme pouvait faire cela en quelques minutes. La commande électrique du lancement se faisait alors à distance par un fil ou un téléphone portable.
La configuration de la position rappelle les positions similaires que le Hezbollah libanais a construites au Liban et le Hamas à Gaza. Les personnes qui ont mis en place cette position de lancement en Irak semblent avoir reçu une certaine formation de la part d’un personnel expérimenté.
S’il y a une position bien préparée comme celle-ci visant le camp Taji, combien d’autres y en a-t-il ? Dix ? Une centaine ? Ou même un millier ? Combien y en a-t-il autour d’autres sites en Irak où sont stationnées des troupes américaines ?
Les précédentes frappes provenaient de plateformes mobiles. Que la résistance en Irak ait maintenant révélé l’un de ses sites de lancement fixes camouflés est intentionnel. Il s’agit d’un avertissement aux États-Unis de réfléchir aux questions ci-dessus et aux conséquences potentielles.
Ces sites de lancement secrets sont une véritable dissuasion. En 2006, Israël a attaqué le Hezbollah au Liban avec l’intention de désarmer le groupe. Mais les défenses du Hezbollah ont été tenaces et des centaines de roquettes ont été tirées chaque jour contre les positions israéliennes. Les bombardiers israéliens ont alors essayé de trouver les sites de lancement mais ceux-ci étaient cachés et non détectables du haut des airs. En fin de compte, c’est Israël qui a dû déposer une demande de paix. Depuis lors, ses forces n’ont pas osé entrer à nouveau au Liban.
Les États-Unis en Irak n’ont aucun moyen de protéger leurs troupes de ces volées de roquettes imprévisibles. Ils n’ont aucun moyen de dissuader ou même de gagner contre les forces qui s’efforcent maintenant de les expulser d’Irak ainsi que d’autres endroits du Moyen-Orient.
Ils devraient enfin le reconnaître et partir.
L’armée américaine a commencé à être envoyée à Idlib, contournant les barrages routiers russes, via la Turquie
À Idlib, on a remarqué des militaires américains et les militants qu’ils contrôlaient.
Selon des informations fournies par les médias syriens, Washington a décidé d’intervenir dans les provinces syriennes d’Idlib et d’Alep, en envoyant ici ses mercenaires, ses instructeurs militaires et ses combattants contrôlés du groupe Magavir al-Saura. Ce dernier devra assurer la prévention d’une percée de l’armée syrienne et la capture de la région par les militaires syriens et russes.
« Les troupes américaines envoient des combattants contrôlés par eux en dehors de la zone de 55 kilomètres autour de leur base à Al-Tanf, y compris dans la province d’Idlib ».
Cela a été rapporté par l’ancien colonel des forces armées syriennes, le sultan Aid Abdella Souda, arrêté pour désertion. Il a dit qu’il avait rejoint les militants du groupe Magavir al-Saura et avait été formé aux activités subversives par des experts américains.
« Après une formation avec des instructeurs américains, ils ont été envoyés vers l’est, dans l’Euphrate, pour effectuer des sabotages, principalement dans des installations pétrolières et des infrastructures contrôlées par le gouvernement, afin d’intimider les gens et de leur causer du tort », a ajouté Souda, ajoutant que des terroristes avaient été envoyés, notamment dans la province de Hasek », – rapporte en référence la publication « Lenta.ru ».
Il convient de noter que les États-Unis ont réellement promis à la Turquie de fournir un soutien dans les provinces d’Idlib et d’Alep, ce qui n’exclut pas la possibilité que, pour le moment, le soutien se limitera à la fourniture de militants, d’armes et de munitions. Cependant, Washington a également annoncé sa volonté de fournir à la Turquie l’assistance nécessaire en Syrie, ce qui pourrait entraîner une augmentation des tensions dans la région.

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