Ce lundi
matin, la "presse maintstream" ne parle presque plus du nouveau "coup
d'Etat au palais des Salmane" qui s'est soldé, non pas tant
par l'arrestation des princes et roitelets que par la mise en taule des dizaines d'officiers de l'armée, de la garde
nationale et du Renseignement. Ce silence n'est pas sans raison : au
moment où s'écrivent ces lignes, Ansarallah est sur le point de changer
définitivement le rapport des forces dans la région stratégique de la Mer Rouge
où trois événements viennent de sonner le glas de la coalition" : d'abord
la frappe du 14 février de la Résistance contre Yanbu, frappe
passée sous silence par l'axe US/Riyad, ensuite la
chute d'al-Jawf, cette région stratégique qui selon le numéro deux du clan
hadiste a été offert sur un plateau d'argent à Ansarallah pour le
grand malheur de la coalition " parfaitement atomisée par des querelles
internes". Cette région pétrolifère où Aramco a pris ses quartiers depuis longtemps
et qui, à la faveur d'un ralliement total des tribus, vient de tomber
entre les mains de la Résistance.
Selon
Al-Masirah, les forces armées yéménites ont repris aux mercenaires à la solde
du régime de Riyad la majeure partie de la localité stratégique d’al-Yatima
située dans le district de Khab wal-Shaaf, à al-Jawf. Ce domino
de revers militaires a commencé la semaine dernière dès la libération de la ville
d'al-Hazm, chef-lieu de la province d’al-Jawf, qui est intervenue
au terme de violents combats opposant les amis terroristes islamistes (Islah)
de Ben Salmane aux combattants d'Ansarallah. Or al-Jawf,
limitrophe du sud saoudien ne veut plus de Riyad.
C'est d'ailleurs la première région yéménite où un Tornado british a été abattu
et dont le ciel, grâce à la DCA d'Ansarallah, est devenu dangereux pour les
avions de la Coalition. Or la perte d'al-Jawf, que Salmane fait
incomber à la "trahison" des "amis d'Ansarallah" qui
seraient au sein même de l'armée
saoudienne voire dans la sphère la plus haute placée du pouvoir, pourrait
précéder à une autre, encore plus catastrophique, celle de Maarib,
ultime bastion de Riyad et de ses alliés US et british au nord du Yémen.
« La
chute d’al-Jawf pourrait faire basculer le rapport de force dans notre
lutte déterminée contre les Houthis. Si nous traitons cette question
avec le même niveau d’échanges et d'interactions que pour la chute de
Nehm, il est probable que la bataille tourne en faveur des Houthis en interne
et au profit de l'Iran sur la scène régionale. Et le rôle de la coalition au
Yémen prendra alors fin », tweetait Ahmed Ben Dagher, conseiller
d’Abd Rabbo Mansour Hadi il y a deux jours avant de qualifier la chute
d'al-Jawf de coup d'état et de poursuivre : « ...Les divergences nous ont conduit à la
chute d’al-Jawf en faveur d’Ansarallah et de l’Iran dans cette lutte historique.
»
Au fait, cette
lutte est effectivement "historique". Car Maarib, qu'Ansarallah a
presque sous son emprise, n'abrite pas seulement des sites d'exploration pétro-
gazière comme al-Jawf mais des installations des pétroliers américain et
britannique, BP et Chevron et Cie qui y travaillent aux côtés d'Aramco au
détournement du pétrole yéménite! Rai al Youm affirme que si
Maarib tombe entre les mains de la Résistance, ce qui est une question de jours,
alors : "Ansarallah aura
du pétrole raffiné par les Américains et Britanniques pour exporter via
Hudaydah vers où il le voudrait"!
C'est cette
terrifiante perspective qui aurait visiblement poussé l’envoyé spécial de l’ONU
pour le Yémen, Martin Griffiths à aller à la rencontre du gouverneur
Sultan al-Arada, à Maarib. Lors de
ce tête-à-tête le responsable onusien et pantin US/GB a appelé à ce
que Maarib reste "hors du conflit" car elle accueille les
compagnies pétrolières américano-britanniques. C'est qu'aurait dit
Dominic Raab, en visite catastrophe la semaine dernière à Oman au nouveau
sultan omanais. Mais c'est trop tard.
Ce dimanche 8 mars,
la "coalition" dont les avions devront avoir désormais bien peur de
faire des apparitions intempestives dans le ciel yéménite se sont acharnés
sur le port de Hudaydah en violation de la trêve sur fond de ce que la presse
pro Riyad qualifie de "grande offensive contre la cote ouest". Enfin
un semblant de grande offensive car par les temps qui courent, l'armée
saoudienne et émiratie soumise à une purge féroce, n'a ni la capacité ni
l'envie de jouer de grands spectacles. Les observateurs estiment que la chute
de Maarib est propre à ouvrir une nouvelle voie "pétrolière"
pro-Résistance en mer Rouge...
Source : PressTv
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