« Tous les peuples de la Terre seront enchaînés au trône d'Israël, à la suite d'une guerre mondiale atroce où les trois quarts des populations seront décimées. Il faudra trois cents ânesses pour porter les clefs du Trésor. »
Le Talmud
samedi 4 août 2018
Pasteur et grandes oreilles
Les semaines passent, les planètes tournent, une chose demeure :
l'inexorable détricotage de l'empire américain. Et ce ne sont pas les
événements de ces derniers jours qui montreront le contraire...
Dans les tuyaux
depuis le putschinho
de juillet 2016 et le rapprochement russo-turc subséquent, le divorce entre Ankara
et l'Occident US semble chaque jour plus criant. Derrière les murailles du
Kremlin, Vlad l'empaleur a manœuvré de main de maître, éloignant la toupie
sultanesque du camp atlantique, usant même parfois de stratégies difficiles à avaler - y compris pour votre serviteur -
comme la vente des fameux S-400.
Mais force est de
le constater, le résultat est là : l'OTAN est divisée, le Congrès et le Pentagone sont furieux tandis
que les coups de pression de Washington n'ont servi qu'à creuser un peu plus le
fossé. Le très net refus turc de couper les ponts (pétroliers) avec l'Iran
ajoute encore du piment à la relation déjà compliquée entre les
"alliés" otanesques. C'est dans ce contexte qu'intervient l'affaire
du pasteur Brunson...
Dans le classique
cinématographique de David Lean, lorsque le général britannique renâcle
à détacher Lawrence chez les tribus arabes, le rusé Dryden du Foreign Office, lui
rétorque : "Bien des
grandes choses commencent petitement". Il n'est en effet pas
impossible que l'obscur évangéliste soit, bien malgré lui, au départ d'un
bouleversement géopolitique.
Résumons la partie
de ping pong :
1.Brunson,
pasteur états-unien vivant en Turquie depuis 23 ans, est arrêté après le coup
de 2016 et accusé sans rire d'espionnage.
2.Il
y a quelques jours, la justice turque refuse de le libérer, ce qui provoque
l'ire de Washington.
3.L'administration
Trump réagit en sanctionnant deux ministres turcs en exercice, ce qui
provoque la colère d'Ankara.
Bagarre de cour de
récré entre deux petits garnements ? Pas si sûr... Chaque camp est en réalité prisonnier de la situation et n'a pas beaucoup de marge de
manœuvre. Du côté ottoman, le pasteur devait sans doute servir de monnaie
d'échange contre l'extradition de Fetullah Gülen ; Erdogan, qui a
patiemment construit son image d'homme fort, ne peut se permettre de perdre la
face en se soumettant aux injonctions américaines. Quant au Donald, en guerre
perpétuelle contre le Deep
State, il doit fortifier ses soutiens, notamment au sein du
grand courant isolationniste-conservateur-religieux... pour qui
l'emprisonnement de Brunson est un casus
belli.
On le voit, aucun
des deux ne peut reculer et l'on ne sait à quel point cette affaire va encore
détériorer un peu plus les relations turco-américaines. Pour beaucoup, la
rupture est irréversible et le sultan a lui-même poussé à la roue en
demandant officiellement l'intégration de son pays au sein des BRICS, fer de
lance de la multipolarité et antichambre de l'OCS.
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