Aux dires de nombreux néo-conservateurs, Israël et les Etats-Unis,
marcheraient main dans la main au Moyen-Orient à cause de leurs intérêts
stratégiques identiques mais cela est démenti par le fait que les
Israéliens s’empressent d’ignorer Washington dès que cela leur convient.
L’argument des intérêts identiques – mis en avant principalement par
les médias sionistes et un Congrès sous l’emprise des lobbies – a
toujours été trompeur et ne sert qu’à rendre plus acceptable aux yeux du
public américain la relation bancale que son pays entretient avec ce
régime d’apartheid raciste. Dans le contexte des tueries de Gaza et de
la législation en voie d’être adoptée par la Knesset, qui autorisera les
communautés israéliennes à exclure les résidents non-juifs, cet
argument manque totalement de crédibilité.
La plupart des amis d’Israël en Amérique seraient probablement
surpris d’apprendre que le Premier ministre Benjamin Netanyahou est déjà
venu trois fois en visite à Moscou cette année, dans le même temps où
la Russie faisait quotidiennement l’objet d’une campagne de calomnies de
la part des médias dominants. Les raisons de cette russophobie
sont à chercher au-delà du rôle que Moscou aurait, ou n’aurait pas joué
dans les élections de 2016. Ce pays est devenu la cible de l’hostilité
d’un nombre croissant de fondations néo-conservatrices, qui ont en
commun d’être liées à Israël, et de recevoir leurs subventions de
marchands d’armes, conditionnant ainsi leur survie financière à la
puissance de leur ennemi. Cette capacité de double jeu dont font preuve
Israël et ses supporters, au détriment des intérêts américains, est un
sujet qui doit nous préoccuper.
L’importance de l’engagement de l’armée américaine en Syrie est en
partie due aux pressions exercées par Israël, qui cherche à destituer
l’actuel président Bachar al-Assad et à substituer à l’État syrien
unifié un pouvoir émietté, sous forme de juridictions locales
fragmentées, représentant différentes communautés tribales et
religieuses. Israël est persuadé qu’une Syrie éclatée menacerait moins
la poursuite de sa politique d’accaparement de terres sur le plateau du
Golan et lui offrirait même l’opportunité d’élargir cette occupation.
Dans le droit fil des intérêts israéliens, les États-Unis ont cherché
à provoquer un changement de régime en Syrie et se sont amusés à créer à
l’intérieur du pays des mini-Etats contrôlés par les Kurdes et des
groupes « rebelles » soi-disant modérés. Un jeu qui aurait dû signer la
fin de la Syrie en tant que nation, objectif poursuivi par Israël depuis 1967.
Israël ne s’est pas privé d’attiser le feu dans la guerre en
s’attaquant à des cibles à l’intérieur même de la Syrie – visant
généralement des forces «iraniennes» ou du «Hezbollah » – mais qui ont
aussi visé des installations de l’Armée gouvernementale syrienne. Une de
ces attaques a eu lieu la semaine dernière (1ère semaine de juillet 2018, Ndlr), en riposte à la prétendue incursion d’un drone au-dessus du territoire israélien.
Israël a également collaboré avec des groupes « rebelles » en Syrie,
dont certaines ramifications d’al-Qaïda et de l’État Islamique, ce qui
embarrasse Washington dans la mesure où la défaite de l’État Islamique
et des autres groupes terroristes est la raison prioritaire invoquée par
l’Administration pour justifier sa présence en Syrie. Au cours d’un
épisode rocambolesque, l’État Islamique s’est littéralement excusé auprès d’Israël pour s’être attaqué sans le vouloir à des positions israéliennes sur le plateau du Golan.
La détermination d’Israël à jouer sur les deux tableaux dans le
conflit syrien l’amène à attribuer à la Russie plutôt qu’aux États-Unis
un rôle décisif dans l’issue politique du conflit qui se dessine. En
plus d’affaiblir et de fragmenter la Syrie, l’objectif clairement assumé
d’Israël a été de réduire, voire d’éliminer, la présence iranienne dans
la région, objectif que, de façon hyperbolique, Netanyahou qualifie de
« très important pour la sécurité nationale de l’État d’Israël ».
Les visites de Netanyahou en Russie peuvent être interprétées comme
autant de tentatives d’obtenir le soutien des Russes pour repousser
l’Iran. Une tâche considérée comme digne de Sisyphe dans la mesure où
l’Iran est, au même titre que la Russie, présent en Syrie parce qu’il y a
été invité par le gouvernement légitime de ce pays et que son
intervention a également été décisive dans la réussite de la
contre-offensive menée par Damas. Mais leurs rôles restent clairement
distincts : l’engagement de Moscou a été limité et essentiellement
technologique, alors que l’Iran a apporté 80 000 de ses fantassins dans
le conflit. La Russie préfèrerait que la Syrie ne devienne pas un
territoire sous contrôle iranien à la fin des hostilités.
Courtisé à la fois par l’Iran et par Israël, le président Vladimir
Poutine a reçu la semaine dernière les visites consécutives de
Netanyahou et du principal Conseiller en relations internationales du
Guide de la République Islamique d’Iran, Ali Akbar Velayati.
Netanyahou a ouvertement tenté d’expliquer à Poutine en quoi une
importante présence iranienne dans la future Syrie serait indésirable et
même dangereuse. Il a plaidé en faveur de la restauration d’une zone
démilitarisée supervisée par les Nations Unies le long du plateau du
Golan et d’un retrait complet de l’armée iranienne. Dans leur réponse,
les Russes ont laissé entendre qu’ils soutiendraient une
présence militaire iranienne à des « dizaines de kilomètres » au-delà
de la frontière israélienne, mais Poutine a clairement dit aussi que la
Syrie serait réunifiée sous l’autorité de son propre gouvernement de
Damas, les Iraniens étant appelés à participer à la reconstruction et à
la défense du pays. Netanyahou est reparti sans avoir obtenu ce qu’il
demandait, mais l’échange avec une Russie bien disposée à son égard
devrait se poursuivre. Des visites ultérieures sont à prévoir.
De leur côté, les Iraniens ont à régler une question plus vaste :
empêcher les sanctions américaines à l’encontre de leur industrie
pétrolière. Ils ont obtenu de Poutine la garantie que la Russie
continuera d’investir dans le développement du pétrole iranien et de
coopérer avec eux pour stabiliser la Syrie et en chasser les derniers
prétendus « rebelles ». La Russie exportant de l’énergie, l’achat de
pétrole iranien n’était pas à l’ordre du jour, mais on a appris que
Velayati était en route pour la Chine afin de demander à Pékin de
poursuivre ses achats de pétrole malgré la menace des sanctions
annoncées par Washington à partir du 4 novembre.
Quoi que l’on pense du conflit syrien et de la partition qu’y joue
Washington, son ralliement à la stratégie globale voulue par Israël à
contribué à mettre l’Amérique à l’arrière-plan au profit de la Russie,
«l ‘ennemi du jour ». Dans la nouvelle administration de Washington, les
Israéliens ont trouvé ce que Lénine appelait un « idiot utile » prêt à
soutenir tout ce que Netanyahou propose, tout en lui laissant carte
blanche pour mener ouvertement des négociations avec Moscou, qui à terme
sapent l’influence américaine dans la région.
Le récent commentaire de
Donald Trump annonçant que les États-Unis pourraient quitter
complètement la Syrie d’ici la fin de l’année laisse penser qu’il
envisage de changer la donne et refuse de continuer d’être le pigeon au
service des visées régionales d’Israël. Peut-être bien aussi que la
Maison Blanche a finalement pris conscience que, quelle que soit l’issue
du conflit, la poursuite de son engagement en Syrie ne lui apporterait
rien de bon.
Ancien spécialiste du contre-terrorisme et officier du renseignement
militaire de la CIA, Philip Giraldi a travaillé dix-neuf ans à
l’étranger, en Turquie, en Italie, en Allemagne et en Espagne. Il a été
Chef de l’agence de la CIA pour les Jeux Olympiques de Barcelone en 1992
et a été l’un des premiers Américains à entrer en Afghanistan en
décembre 2001. Il dirige actuellement le Council for the National Interest,
groupe de défense des intérêts américains basé à Washington qui cherche
à encourager et promouvoir une politique étrangère américaine au
Moyen-Orient compatible avec les valeurs et les intérêts du peuple
américain.
Publié le 16 juillet 2018 sous le titre Trump Is Israel’s “Useful Idiot”
Traduit par Sylvie Jolivet pour Arrêt sur info
Med Le BON
RépondreSupprimer16:05
Non ! Ils sont de la meme école, Trump a été sevré très tôt par le KKK (père et mère sont des chevaliers du Klan), quant à israhell, le Talmud falsifié, avec son contenu outrageusement raciste, est leur doctrine de base.
Les deux ont en commun le ''RACISME'' dans le sang, la haine, l'arrogance et la cupidité. Ce qui est certain, l'un finira par baiser et liquider l'autre.
Si Trump avait refusé d'obéir aux sionistes il serait sûrement déjà mort.
RépondreSupprimerHannibal,
RépondreSupprimerOn peut avoir une mère & et un père racistes et ne pas l'être soi-même. Tous les témoignages des gens qui ont travaillé très près de Trump confirment qu'il n'a jamais fait preuve de racisme.
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