mercredi 31 octobre 2018

Théorème du renard


Combien de parents ont-ils payé l'ordinateur et l'abonnement Internet, sous la pression de la marchandise, du collectif (les enfants veulent avoir ce qu'ont leurs copains), quand ce n'est pas celle de l'école qui les incite à aller chercher ceci ou cela sur le Web ? (Dans le même temps, il a fallu leur acheter des baladeurs qui les rendront sourds et des téléphones portables qui leur flanqueront le cancer au cerveau.) Bref : non seulement, selon une formule célèbre, le renard exerce sa liberté dans le poulailler, mais en plus nous payons le renard !

A l’origine du modèle appelé « proie-prédateur » il y a un grand mathématicien italien, Vito Volterra (1860-1940) et une histoire de poissons.  Pendant la première guerre mondiale, Volterra fut très engagé comme militaire (malgré son âge) et comme directeur de « l’Ufficio Invenzioni e Ricerche ». Il fut l’un des mathématiciens italiens les plus actifs d’un point de vue scientifique et institutionnel : pendant les années 20, il fonda le « Consiglio Nazionale delle Ricerche » (CNR)  (l’équivalent du CNRS français) avec la conviction que les mathématiques étaient de plus en plus indispensables aux autres sciences.  Dans une série de leçons données à l’Institut Henri Poincaré à Paris en 1928-29 (Leçons sur la théorie mathématique de la lutte pour la vie), Volterra rappelle les raisons qui l’ont amené à s’occuper de l’interaction entre les formes biologiques qui vivent dans un même écosystème : « A la suite de conversations avec monsieur D’Ancona, qui me demandait s’il était possible de trouver quelque voie mathématique pour étudier les variations dans la composition des associations biologiques, j’ai commencé mes recherches sur ce sujet à la fin de 1925. » Le biologiste Umberto D’Ancona (1896-1964) était le beau-fils de Volterra et sa question, à la fois scientifique et commerciale, était très simple : comment interpréter certaines statistiques qui montraient la fluctuation des poissons de la mer Adriatique en relation avec l’activité de pêche.  L’idée géniale de Volterra fut de distinguer les habitants de la mer en deux grandes catégories : les proies et les prédateurs, deux quantités variables en fonction du temps. En introduisant des hypothèses simplificatrices, Volterra trouva une formule qui lie la variation des proies à celle des prédateurs. Cette équation dépend de plusieurs facteurs, par exemple les taux de natalité et mortalité, ou encore le nombre initial d’individus des deux populations.----------------------------------.Encore un sondage, la semaine dernière, sur les dangers auxquels Internet expose nos enfants, au premier rang desquels la pornographie, suivie par les douteuses propositions de rendez-vous, l'incitation aux jeux d'argent, les « chats » sur les avantages du suicide, j'en passe et des meilleures. Même les réseaux sociaux (fesse-bouc) sont dans le collimateur, dans la mesure où les adolescents renseignent ingénument n'importe qui sur leur vie personnelle. Un trait intéressant de notre société consiste à dénoncer vertueusement les périls de ce qu'elle a elle-même prôné et instauré avec la dernière virulence et par tous les moyens. Combien de parents depuis une dizaine d'années ont-ils payé l'ordinateur et l'abonnement Internet, sous la pression de la marchandise, du collectif (les enfants veulent avoir ce qu'ont leurs copains), quand ce n'est pas celle de l'école qui les incite à aller chercher ceci ou cela sur le Web ? (Dans le même temps, il a fallu leur acheter des baladeurs qui les rendront sourds et des téléphones portables qui leur flanqueront le cancer au cerveau.) Bref : non seulement, selon une formule célèbre, le renard exerce sa liberté dans le poulailler, mais en plus nous payons le renard ! Abonnement au renard ! Accès illimité au renard ! Après quoi les parents n'ont plus qu'à sécréter du conflit familial, le soir après le travail, pour conjurer les risques induits par ce qu'ils ont dû financer ! C'est beau, non ? Par ailleurs, je trouve les adultes assez hypocrites. Les sites pornographiques, que je sache, ne sont quand même pas visités que par les mineurs. Et on connaît le nom et l'adresse des sociétés qui les proposent. Or, je n'ose pas imaginer les cris de putois que l'on entendrait sur le « retour à l'ordre moral », si un gouvernement proposait d'interdire la pornographie ! Bref : tout le monde trouve le renard fort dangereux, mais dites un mot contre lui et vous êtes un assassin de la liberté. Une association lance un concours réservé aux adolescents, qui doivent imaginer un spot de prévention contre les périls d'Internet. Le concours (je vous le donne en cent) est organisé sur Internet (en partenariat avec Dailymotion). Les participants enverront leur spot (je vous le donne en mille) sur Internet, où ils se seront préalablement inscrits. Et ils devront relater (je vous le donne en cent mille) « une expérience vécue sur Internet ». Si je dis « cherchez l'erreur », je sais bien ce qu'on me répondra : c'est la condition de l'efficacité. Oui. En effet. Et ça montre comment nous sommes bien enfermés.A l’origine du modèle appelé « proie-prédateur » il y a un grand mathématicien italien, Vito Volterra (1860-1940) et une histoire de poissons. Pendant la première guerre mondiale, Volterra fut très engagé comme militaire (malgré son âge) et comme directeur de « l’Ufficio Invenzioni e Ricerche ». Il fut l’un des mathématiciens italiens les plus actifs d’un point de vue scientifique et institutionnel : pendant les années 20, il fonda le « Consiglio Nazionale delle Ricerche » (CNR) (l’équivalent du CNRS français) avec la conviction que les mathématiques étaient de plus en plus indispensables aux autres sciences. Dans une série de leçons données à l’Institut Henri Poincaré à Paris en 1928-29 (Leçons sur la théorie mathématique de la lutte pour la vie), Volterra rappelle les raisons qui l’ont amené à s’occuper de l’interaction entre les formes biologiques qui vivent dans un même écosystème : « A la suite de conversations avec monsieur D’Ancona, qui me demandait s’il était possible de trouver quelque voie mathématique pour étudier les variations dans la composition des associations biologiques, j’ai commencé mes recherches sur ce sujet à la fin de 1925. » Le biologiste Umberto D’Ancona (1896-1964) était le beau-fils de Volterra et sa question, à la fois scientifique et commerciale, était très simple : comment interpréter certaines statistiques qui montraient la fluctuation des poissons de la mer Adriatique en relation avec l’activité de pêche. L’idée géniale de Volterra fut de distinguer les habitants de la mer en deux grandes catégories : les proies et les prédateurs, deux quantités variables en fonction du temps. En introduisant des hypothèses simplificatrices, Volterra trouva une formule qui lie la variation des proies à celle des prédateurs. Cette équation dépend de plusieurs facteurs, par exemple les taux de natalité et mortalité, ou encore le nombre initial d’individus des deux populations.
A l’origine du modèle appelé « proie-prédateur » il y a un grand mathématicien italien, Vito Volterra (1860-1940) et une histoire de poissons.  Pendant la première guerre mondiale, Volterra fut très engagé comme militaire (malgré son âge) et comme directeur de « l’Ufficio Invenzioni e Ricerche ». Il fut l’un des mathématiciens italiens les plus actifs d’un point de vue scientifique et institutionnel : pendant les années 20, il fonda le « Consiglio Nazionale delle Ricerche » (CNR)  (l’équivalent du CNRS français) avec la conviction que les mathématiques étaient de plus en plus indispensables aux autres sciences.  Dans une série de leçons données à l’Institut Henri Poincaré à Paris en 1928-29 (Leçons sur la théorie mathématique de la lutte pour la vie), Volterra rappelle les raisons qui l’ont amené à s’occuper de l’interaction entre les formes biologiques qui vivent dans un même écosystème : « A la suite de conversations avec monsieur D’Ancona, qui me demandait s’il était possible de trouver quelque voie mathématique pour étudier les variations dans la composition des associations biologiques, j’ai commencé mes recherches sur ce sujet à la fin de 1925. » Le biologiste Umberto D’Ancona (1896-1964) était le beau-fils de Volterra et sa question, à la fois scientifique et commerciale, était très simple : comment interpréter certaines statistiques qui montraient la fluctuation des poissons de la mer Adriatique en relation avec l’activité de pêche.  L’idée géniale de Volterra fut de distinguer les habitants de la mer en deux grandes catégories : les proies et les prédateurs, deux quantités variables en fonction du temps. En introduisant des hypothèses simplificatrices, Volterra trouva une formule qui lie la variation des proies à celle des prédateurs. Cette équation dépend de plusieurs facteurs, par exemple les taux de natalité et mortalité, ou encore le nombre initial d’individus des deux populations.----------------------------------.Encore un sondage, la semaine dernière, sur les dangers auxquels Internet expose nos enfants, au premier rang desquels la pornographie, suivie par les douteuses propositions de rendez-vous, l'incitation aux jeux d'argent, les « chats » sur les avantages du suicide, j'en passe et des meilleures. Même les réseaux sociaux (fesse-bouc) sont dans le collimateur, dans la mesure où les adolescents renseignent ingénument n'importe qui sur leur vie personnelle. Un trait intéressant de notre société consiste à dénoncer vertueusement les périls de ce qu'elle a elle-même prôné et instauré avec la dernière virulence et par tous les moyens. Combien de parents depuis une dizaine d'années ont-ils payé l'ordinateur et l'abonnement Internet, sous la pression de la marchandise, du collectif (les enfants veulent avoir ce qu'ont leurs copains), quand ce n'est pas celle de l'école qui les incite à aller chercher ceci ou cela sur le Web ? (Dans le même temps, il a fallu leur acheter des baladeurs qui les rendront sourds et des téléphones portables qui leur flanqueront le cancer au cerveau.) Bref : non seulement, selon une formule célèbre, le renard exerce sa liberté dans le poulailler, mais en plus nous payons le renard ! Abonnement au renard ! Accès illimité au renard ! Après quoi les parents n'ont plus qu'à sécréter du conflit familial, le soir après le travail, pour conjurer les risques induits par ce qu'ils ont dû financer ! C'est beau, non ? Par ailleurs, je trouve les adultes assez hypocrites. Les sites pornographiques, que je sache, ne sont quand même pas visités que par les mineurs. Et on connaît le nom et l'adresse des sociétés qui les proposent. Or, je n'ose pas imaginer les cris de putois que l'on entendrait sur le « retour à l'ordre moral », si un gouvernement proposait d'interdire la pornographie ! Bref : tout le monde trouve le renard fort dangereux, mais dites un mot contre lui et vous êtes un assassin de la liberté. Une association lance un concours réservé aux adolescents, qui doivent imaginer un spot de prévention contre les périls d'Internet. Le concours (je vous le donne en cent) est organisé sur Internet (en partenariat avec Dailymotion). Les participants enverront leur spot (je vous le donne en mille) sur Internet, où ils se seront préalablement inscrits. Et ils devront relater (je vous le donne en cent mille) « une expérience vécue sur Internet ». Si je dis « cherchez l'erreur », je sais bien ce qu'on me répondra : c'est la condition de l'efficacité. Oui. En effet. Et ça montre comment nous sommes bien enfermés.
Encore un sondage, la semaine dernière, sur les dangers auxquels Internet expose nos enfants, au premier rang desquels la pornographie, suivie par les douteuses propositions de rendez-vous, l'incitation aux jeux d'argent, les « chats » sur les avantages du suicide, j'en passe et des meilleures. Même les réseaux sociaux (fesse-bouc) sont dans le collimateur, dans la mesure où les adolescents renseignent ingénument n'importe qui sur leur vie personnelle. Un trait intéressant de notre société consiste à dénoncer vertueusement les périls de ce qu'elle a elle-même prôné et instauré avec la dernière virulence et par tous les moyens. Combien de parents depuis une dizaine d'années ont-ils payé l'ordinateur et l'abonnement Internet, sous la pression de la marchandise, du collectif (les enfants veulent avoir ce qu'ont leurs copains), quand ce n'est pas celle de l'école qui les incite à aller chercher ceci ou cela sur le Web ? (Dans le même temps, il a fallu leur acheter des baladeurs qui les rendront sourds et des téléphones portables qui leur flanqueront le cancer au cerveau.) Bref : non seulement, selon une formule célèbre, le renard exerce sa liberté dans le poulailler, mais en plus nous payons le renard ! Abonnement au renard ! Accès illimité au renard ! Après quoi les parents n'ont plus qu'à sécréter du conflit familial, le soir après le travail, pour conjurer les risques induits par ce qu'ils ont dû financer ! C'est beau, non ? Par ailleurs, je trouve les adultes assez hypocrites. Les sites pornographiques, que je sache, ne sont quand même pas visités que par les mineurs. Et on connaît le nom et l'adresse des sociétés qui les proposent. Or, je n'ose pas imaginer les cris de putois que l'on entendrait sur le « retour à l'ordre moral », si un gouvernement proposait d'interdire la pornographie ! Bref : tout le monde trouve le renard fort dangereux, mais dites un mot contre lui et vous êtes un assassin de la liberté. Une association lance un concours réservé aux adolescents, qui doivent imaginer un spot de prévention contre les périls d'Internet. Le concours (je vous le donne en cent) est organisé sur Internet (en partenariat avec Dailymotion). Les participants enverront leur spot (je vous le donne en mille) sur Internet, où ils se seront préalablement inscrits. Et ils devront relater (je vous le donne en cent mille) « une expérience vécue sur Internet ». Si je dis « cherchez l'erreur », je sais bien ce qu'on me répondra : c'est la condition de l'efficacité. Oui. En effet. Et ça montre comment nous sommes bien enfermés.
Source : Clovis Simard
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Hannibal GENSÉRIC

2 commentaires:

  1. Tiens ce n'est plus possible de partager ? Ca me marque erreur Facebook chaque fois.

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    Réponses
    1. Facebook nous censure, comme il censure tout site ou blog anti sioniste. Pour partager, évitez Facebook, faites-le par email ou par d'autres moyens. Facebook est un outil qui travaille pour le Mossad israélien. Son PDG est un sioniste de la pire espèce. Beaucoup d'autres lecteurs se sont plaints de cette censure, mais elle fait des ravages dans tous les moyens de communication aux mains des sionistes.

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