Combien
de parents ont-ils payé l'ordinateur et
l'abonnement Internet, sous la pression de la marchandise, du collectif (les
enfants veulent avoir ce qu'ont leurs copains), quand ce n'est pas celle de
l'école qui les incite à aller chercher ceci ou cela sur le Web ? (Dans le même
temps, il a fallu leur acheter des baladeurs qui les rendront sourds et des
téléphones portables qui leur flanqueront le cancer au cerveau.) Bref : non
seulement, selon une formule célèbre, le renard exerce sa liberté dans le
poulailler, mais en plus nous payons le renard !
A l’origine du modèle appelé « proie-prédateur » il y a un grand
mathématicien italien, Vito Volterra (1860-1940) et une histoire de poissons. Pendant
la première guerre mondiale, Volterra fut très engagé comme militaire (malgré
son âge) et comme directeur de « l’Ufficio Invenzioni e Ricerche ». Il fut l’un
des mathématiciens italiens les plus actifs d’un point de vue scientifique et
institutionnel : pendant les années 20, il fonda le « Consiglio Nazionale delle
Ricerche » (CNR) (l’équivalent du CNRS français) avec la conviction que les
mathématiques étaient de plus en plus indispensables aux autres sciences. Dans
une série de leçons données à l’Institut Henri Poincaré à Paris en 1928-29
(Leçons sur la théorie mathématique de la lutte pour la vie), Volterra rappelle
les raisons qui l’ont amené à s’occuper de l’interaction entre les formes
biologiques qui vivent dans un même écosystème : « A la suite de conversations
avec monsieur D’Ancona, qui me demandait s’il était possible de trouver quelque
voie mathématique pour étudier les variations dans la composition des
associations biologiques, j’ai commencé mes recherches sur ce sujet à la fin de
1925. » Le biologiste Umberto D’Ancona (1896-1964) était le beau-fils de
Volterra et sa question, à la fois scientifique et commerciale, était très
simple : comment interpréter certaines statistiques qui montraient la
fluctuation des poissons de la mer Adriatique en relation avec l’activité de
pêche. L’idée géniale de Volterra fut de distinguer les habitants de la mer en
deux grandes catégories : les proies et les prédateurs, deux quantités
variables en fonction du temps. En introduisant des hypothèses simplificatrices,
Volterra trouva une formule qui lie la variation des proies à celle des
prédateurs. Cette équation dépend de plusieurs facteurs, par exemple les taux
de natalité et mortalité, ou encore le nombre initial d’individus des deux
populations.
Encore un sondage, la semaine dernière, sur les dangers auxquels
Internet expose nos enfants, au premier rang desquels la pornographie, suivie
par les douteuses propositions de rendez-vous, l'incitation aux jeux d'argent,
les « chats » sur les avantages du suicide, j'en passe et des meilleures. Même
les réseaux sociaux (fesse-bouc) sont dans le collimateur, dans la mesure où
les adolescents renseignent ingénument n'importe qui sur leur vie personnelle.
Un trait intéressant de notre société consiste à dénoncer vertueusement les
périls de ce qu'elle a elle-même prôné et instauré avec la dernière virulence
et par tous les moyens. Combien de parents depuis une dizaine d'années ont-ils
payé l'ordinateur et l'abonnement Internet, sous la pression de la marchandise,
du collectif (les enfants veulent avoir ce qu'ont leurs copains), quand ce
n'est pas celle de l'école qui les incite à aller chercher ceci ou cela sur le
Web ? (Dans le même temps, il a fallu leur acheter des baladeurs qui les rendront
sourds et des téléphones portables qui leur flanqueront le cancer au cerveau.)
Bref : non seulement, selon une formule célèbre, le renard exerce sa liberté
dans le poulailler, mais en plus nous payons le renard ! Abonnement au renard !
Accès illimité au renard ! Après quoi les parents n'ont plus qu'à sécréter du
conflit familial, le soir après le travail, pour conjurer les risques induits
par ce qu'ils ont dû financer ! C'est beau, non ? Par ailleurs, je trouve les
adultes assez hypocrites. Les sites pornographiques, que je sache, ne sont
quand même pas visités que par les mineurs. Et on connaît le nom et l'adresse
des sociétés qui les proposent. Or, je n'ose pas imaginer les cris de putois
que l'on entendrait sur le « retour à l'ordre moral », si un gouvernement
proposait d'interdire la pornographie ! Bref : tout le monde trouve le renard
fort dangereux, mais dites un mot contre lui et vous êtes un assassin de la
liberté. Une association lance un concours réservé aux adolescents, qui doivent
imaginer un spot de prévention contre les périls d'Internet. Le concours (je
vous le donne en cent) est organisé sur Internet (en partenariat avec
Dailymotion). Les participants enverront leur spot (je vous le donne en mille)
sur Internet, où ils se seront préalablement inscrits. Et ils devront relater
(je vous le donne en cent mille) « une expérience vécue sur Internet ». Si je
dis « cherchez l'erreur », je sais bien ce qu'on me répondra : c'est la
condition de l'efficacité. Oui. En effet. Et ça montre comment nous sommes bien
enfermés.
Source : Clovis
Simard
VOIR AUSSI :
- Théorème de la Grenouille
- Théorème du Corbeau
- Théorème du singe
- Théorème du Rat
Hannibal GENSÉRIC
Tiens ce n'est plus possible de partager ? Ca me marque erreur Facebook chaque fois.
RépondreSupprimerFacebook nous censure, comme il censure tout site ou blog anti sioniste. Pour partager, évitez Facebook, faites-le par email ou par d'autres moyens. Facebook est un outil qui travaille pour le Mossad israélien. Son PDG est un sioniste de la pire espèce. Beaucoup d'autres lecteurs se sont plaints de cette censure, mais elle fait des ravages dans tous les moyens de communication aux mains des sionistes.
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