La
Russie vient de livrer trois batteries de missiles S-300PM équipées de
huit lanceurs chacune à l’armée syrienne. Ces systèmes étaient auparavant
déployés dans l’un des régiments des forces aérospatiales russes, qui utilise
désormais les systèmes S-400 Triumph. Les systèmes S-300 ont
fait l’objet de réparations majeures dans des entreprises de défense russes,
sont en bon état et sont capables d’exécuter des tâches de combat. Cette info a
tout pour inquiéter Israël et les États-Unis, qui viennent d’envoyer un navire
de combat au large d’Ashdod.
Les
sources proches des milieux du renseignement de l’armée israélienne,
elles, disent en savoir encore plus. À les croire, la Russie aurait décidé que ces
engins, qui devraient débarrasser le ciel syrien mais aussi libanais de
l’encombrante présence des objets volants israéliens, soient maniés par les
conseillers militaires iraniens. Aucune source fiable n’a confirmé
cette information, mais c’est largement suffisant pour qu’Israël s’en empare et
en fasse un nouveau motif d’escalade des tensions.
DEBKAfile
affirme ainsi : « À la grande surprise de Tel-Aviv et de Washington,
Moscou a décidé presque en catimini que les missiles S-300 fournis à la
Syrie soient maniés par les conseillers iraniens. » C’en
est visiblement trop pour Israël, qui reproche aussi à la Russie d’avoir
livré ces batteries à Damas « gratuitement » et sans aucun engagement
financier.
Le S-300
est un système de missile de défense aérienne capable d’éliminer les avions
disposant de technologie avancée, y compris les avions utilisant la technologie
furtive, les missiles balistiques à moyenne portée, les missiles tactiques et
de croisière, ainsi que les avions de contrôle et d’alerte avancée aéroportés
(AWACS/AEW & C), ainsi que les systèmes de reconnaissance et de frappe.
Avec tout cela, il ne reste plus à Israël qu’une seule et unique option :
frapper les S-300. Mais là aussi les risques sont énormes. Les F-22 et les F-35
que les Américains viennent de réactiver en Méditerranée risquent d’échouer une
fois mis à l’épreuve des faits.
Source : Press.tv
Les missiles livrés sont capables de suivre des
dizaines de cibles simultanément et à des centaines de kilomètres de distance.
Le fabricant national Almaz-Antey a déclaré qu'ils pouvaient
également abattre des missiles de croisière et des missiles balistiques.
Israël et le lobby judéo-russe [1] ont cherché depuis longtemps à empêcher la
livraison des S-300 à l'Iran et à la Syrie. L’Iran a acheté le système en 2007,
mais il n’a été livré qu’en 2016.
M. Poutine a jusqu'à présent réussi à maintenir de
bonnes relations et un haut niveau de coopération avec la Syrie, la Turquie et
Israël [2], en dépit de leurs
objectifs contradictoires en Syrie.
L'enjeu est plus vaste que les futures opérations
aériennes israéliennes au-dessus de la Syrie. La puissance militaire américaine
au nord du Moyen-Orient - notamment en Syrie et en Irak - découle
principalement de la puissance de destruction massive de ses forces aériennes
et de sa capacité à utiliser ses avions et ses missiles à sa guise.
La Syrie espère qu'Israël sera moins libre à l'avenir
de mener des attaques aériennes sur le territoire syrien. Le vice-ministre
syrien des Affaires étrangères, Faysal Mekdad, a déclaré: "Israël,
habitué à mener des attaques sous divers prétextes, va maintenant peser et
repenser avant d’attaquer à nouveau."
Les missiles
S-300 rendront à tout le moins Israël plus prudent et moins enclin à prendre
pour acquis l'acquiescement acquis par la Russie aux opérations israéliennes
contre l'Iran en Syrie. La Russie a également déployé les batteries de missiles
S-400, encore plus avancées, sur ses propres bases en Syrie.
Israël avait
l’habitude d’avertir à l'avance les Russes de l'une quelconque de ses actions
aériennes en Syrie ou à proximité de celle-ci, ce qui lui a permis la
réalisation de quelque 200 attaques depuis le début
de l'année 2017 en toute sécurité, avec l’acquiescement des Russes [3].
Depuis la
fin de l'année 2016, le président Bashar al-Assad a repris les plus importants
fiefs aux terroristes islamistes cornaqués par l’Occident, Israël, et les
roitelets corrompus arabes (Alep-Est, Ghouta-Est et Deraa), laissant une seule grande
enclave à Idlib, sous la responsabilité
turque. Il peut maintenant consacrer plus de temps à repousser les opérations
militaires israéliennes affectant la Syrie.
Israël et
les États-Unis continuent de parler de la montée en puissance de l'influence
iranienne, directement ou par l'intermédiaire de représentants locaux en Syrie,
en Irak et au Liban. Mais l'influence iranienne a probablement atteint son
apogée en Syrie et en Irak en 2015, alors que les gouvernements des deux pays
étaient soumis à une pression militaire intense d'ISIS/Daech et avaient besoin
de toute l'aide étrangère possible. Les attaques israéliennes ne cesseront pas,
mais elles seront plus risquées.
[2] Le
Jared Kuchner du Kremlin: le juif qui épouse la fille de Poutine puis devient
milliardaire...
Hannibal GENSÉRIC
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