Il est vrai
que dans ma seconde jeunesse, après que j’ai eu commencé dans ce métier et
fermement pris l’orientation des affaires d’étrangères, – il y a un demi-siècle
de cela, – on appelait notre-camp “l’Ouest”. Je croyais par habitude et sans
vraiment y croire, parce que le courant m’y poussait, que mon choix était le
bon. Aujourd’hui, le dégoût et la nausée sont les deux pensées, – oui, je dis bien
“pensées”, – qui s’expriment principalement lorsque je rêvasse au souvenir de
“l’Ouest” devenu “bloc-BAO” par la grâce de dedefensa.org.
Passons au
plat de résistance : la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique a donc
un Justice de plus, pour amener ses effectifs à la normale
(neuf). Brett Kavanaugh a prêté serment comme 114èmeJustice après
le vote du Sénat 50-48. La bataille fut rude et enfin “on-a-ga-gné” comme on
scande dans les stades ; les conservateurs vont reprendre le dessus contre
la marée libérale-progressiste, jurent certains, et Trump est un grand
président... Mais laissons cela, il ne faut pas s’attacher à de telles
sornettes. On ne se sort pas comme ça, par un vote, d’un tel capharnaüm
privé de lumières, encombré de débris et parcouru de cris furieux, tanguant et
plongeant comme un Titanic ivre, verrouillé pour que nul ne
s’échappe à chacune de ses extrémités par une grille de prison de haute
sécurité comme l’est un tunnel sans fin. Ainsi en est-il de
“D.C.-la-folle”,– stay tuned pour la suite.
Que prenne
connaissance tout de même, “pour la suite”, du thème de la nouvelle période qui
s’ouvre fut exposé : les démocrates estiment, c’est leur nature et c’est
leur considérable vertu, que la Cour Suprême est délégitimée par l’élection
de Kavanaugh. C’est un thème, disons, déjà légitimé et qui ouvre de vastes
horizons...
Je suis par
conséquent conduit à croire, sans source autorisée ni raisonnement très élaboré
pour me justifier, je dirai par
instinct sinon par intuition, que l’opposition, marxiste-culturelle,
féministe, LGTBQiste, tout ce que vous voulez, va devenir encore plus
contestataire, encore plus radicale, encore plus violente, devant le “coup de
force” de leurs adversaires. Les élections midterm, que les
républicains vont tenter de remporter en arguant du “succès” qu’ils ont
remporté, vont être un champ de bataille sanglant où deux conceptions
des restes décomposés du monde s’affronteront éventuellement pour se préparer à
en venir aux mains après les élections. Envisager autre chose n’a guère de
sens et croire que l’un a raison et l’autre tort dans cette mêlée est tout
aussi dépourvu de sens.
Passons à
autre chose... J’ignore précisément pourquoi du point de vue de l’enchaînement
logique je poursuis par ce qui suit, mais je me comprends mieux si je
parle d’un point de vue symbolique qui embrasse deux aspects de la production
du Système, et du point de vue de la logique devenue folle après tout. En
effet, je change aussitôt de sujet, estimant d’ailleurs que l’essentiel est dit
sur les frasques de “D.C.-la-folle”.
Je vais ici
et de ce pas vous dire quelques nouvelles sur les événements déjà évoqués dans ce Journal dans un
pays (est-ce le mot juste ?) dont je ne sais exactement le nom, – à
propos duquel justement l’on votait : “Macédoine-siumulacre”,
“Macédoine-postmoderne”, “Macédoine-à-la-sauce-Otan”, “Macédoine du
Nord” ? Comme l’on sait, le bloc-BAO a, sans interférer en rien, dénoncé
les interférences massives de la Russie dans le processus électoral du vote sur
le nouveau nom du machin, ouvrant ainsi les portes émouvantes et grandioses de
l’UE et de l’OTAN au susdit machin ; dénonciations vertueuses, notamment
avec les visites dans le pays, pour faire campagne, parlant de la nécessité de
faire “le bon choix”, des Mattis, Merkel, Soltenberg & Cie... Ce sont
toutes des personnes vertueuses et de la catégorie dite
non-interférentes, simplement passant par là et soudain, secouées d’indignation
devant le forfait, incapables de résister à leur soif de justice, se
précipitant dans le pays en question pour dénoncer fort justement les
machinations poutiniennes.
Patatras, il
se trouve que ce fut une “embarrassing-defeat”, comme l’écrit Alexandar Pavic, c’est-à-dire
avec seulement 36,91% de votant alors qu’il faut 50% +
1 voix pour qu’un référendum soit constitutionnellement valide. L’hystérie
OTAN-UE a été alors considérable, comme l’expose un autre commentateur suspect
et d’ores déjà condamné et symboliquement passé par les armes , Andrew Korybko :
« Près
des deux tiers des électeurs macédoniens ont boycotté le faux référendum pour
changer le nom constitutionnel de leur pays et faciliter son entrée dans
l’OTAN. Pourtant, la véhémence avec laquelle le bloc tente toujours de [transformer
cette défaite en victoire] expose la guerre hybride [qu’il
mène] et son modus operandi anti-démocratique. »
Pourquoi
rapprocher ces deux événements ? Parce qu’ils sont deux faces et deux
aspects de ce même “Ouest”, ce bloc-BAO, ce pue-la-mort qui agit dans tous les sens en violant
tous les principes qu’il prétend défendre et en s’embourbant dans le
désordre qu’il produit comme une diarrhée immonde où rode l’odeur épouvantable
de la mort et de l’entropisation. Ils sont là comme deux signaux, deux schémas,
deux “modèles” de ce que ce pue-la-mort est capable de produire pour mener son
entreprise à bien. (Curieux oxymore de rencontre et de simulacre : “mener
à bien son entreprise productrice de Mal”.)
Dieu sait,
et Il le sait bien – et même oserais-je dire Il le sait diablement, –
qu’il n’y a là-dedans rien de construit, d’élaboré, de pensé, absolument
rien d’un complot ni d’un immense dessein venu du fond de la vilenie du sapiens ;
certes non, rien qu’une mécanique impitoyable que le Mal démoniaque qui
a investi notre époque a mis en marche et que les zombies-Système à son
service s’emploient aveuglément à opérationnaliser. Ne leur en
veuillez pas trop, les pauvres, rudes travailleurs du Mordor.
Mais
quoi ! Brisons-là dans l’exposé olfactif de l’extraordinaire puanteur
de mort qui exsude de “l’Ouest”, alias bloc-BAO, et je passe à
la conclusion qui n’étonnera sans doute personne...
Dans son
dernier article, James Howard Kunstler aborde ce problème de
notre effondrement qui est bien entendu derrière tout cela. On, dira
“encore une fois”, et l’on n’aura pas tort. Certes, nous parlons tous de cela,
parce que nous pensons, nous savons et nous voulons que cela survienne, car
vraiment la puanteur-décomposée de “l’Ouest” devenu bloc-BAO devient
insupportable.
Kunstler
décrit donc, le 5 octobre, le
spectacle courant du pouvoir dans sa normalité qui est celle de la folie,
en prenant évidemment Washington D.C., ditto“D.C.-la-folle”, comme
sujet de thèse. Il décrit à partir de la demi-lecture d’un livre le spectacle
de l’affolement de l’équipe Trump découvrant peu à peu, non pas le complot, –
choses courantes, les complots, – mais bien différemment l’état formidablement
incontrôlable des moyens du pouvoir, et cette équipe Trump s’enfonçant
elle-même dans cette incontrôlabilité, en en devenant l’un des combustibles les
plus efficaces. L’analyse de Kunstler est simple et claire, bien qu’elle
concerne un océan sans fin de désordre et de complexité émanant de la seule
machinerie qui assure le fonctionnement de ces pouvoirs, en aveugle,
surpuissante et autodestructrice à la fois...
« Mais
quelque chose d'autre ressort de cette histoire, peut-être involontairement :
que les complexités du gouvernement sont maintenant désespérément ingérables,
peu importe qui en est responsable, et que le cheminement réel de cette
complexité toujours croissante mène à des défaillances critiques et à
l'effondrement... [...]
» [....L]es
affaires humaines du XXIe siècle sont entrées dans une période dangereuse de
changements désordonnés en grande partie à cause de ce piège séculaire qui
consiste à faire des investissements toujours plus complexes avec des
rendements décroissants. C’est exactement ainsi que les sociétés s'effondrent
et c'est là où en sont les choses au moment où Trump arrive. On pourrait même
penser que la simplicité d'esprit de M. Trump est une sorte de vertu face à
cette complexité insaisissable. Son instinct, au moins, lui dicte de repousser
la situation devant lui.
» Mais
au niveau macro, ce système et ses sous-systèmes sont hors de contrôle et se
déchaînent. Le gouvernement a tenté de les soutenir par des stratagèmes qui équivalent à du racket
d'une sorte ou d'une autre - la manipulation et la représentation malhonnêtes
de l'argent - et maintenant l'argent lui-même est en révolte, comme en témoigne
la hausse soudaine des taux d'intérêt, en particulier les bons du Trésor
américain à dix ans au-dessus de 3,2 % juste avant l'ouverture des marchés
aujourd'hui... [...]
» Vous
pouvez être sûr que ce trouble finira par se propager des marges vers le
centre, les États-Unis. C'est déjà en marche avec nos politiques, qui peuvent
être considérées comme un système d'alerte précoce de la situation dans son
ensemble. Dans ma longue
vie, ayant passé les 70 ans, je n'ai jamais vu un fiasco politique aussi dément
que le processus de confirmation de Kavanaugh, qui renvoie aux hystéries
sociales médiévales et à des exercices étourdissants de mauvaise foi.
» Ce
fascinant spectacle d'horreur a également distrait la nation - et les médias se
sont pleinement investis dans l'aggravation du psychodrame - des grands
mouvements tectoniques du système monétaire mondial, en train de s'écrouler.
Entre autres choses, il fera exploser le fantasme que M. Trump a magiquement
orchestré d'un nouveau miracle économique. Mais cela mettra aussi un terme
abrupt aux machinations pornographiques de ses adversaires de Marais-ville.
Ensuite, nous nous attellerons sérieusement à la véritable tâche de la longue
urgence - prendre de nouvelles dispositions, aussi difficiles soient-elles -
pour échapper à ce fouillis mortel de notre hyper-réalité hypercomplexe
construite par nous-mêmes. (*)
Note
(*) Le Sakerfrancophone m’a
gratifié de son aide complète pour la traduction de la chose, qui lui est
entièrement due. Qu’il en soit remercié, comme l’on salue un camarade de
combat.
Source : http://www.dedefensa.org/article/louest-qui-pue-la-mort
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