L’Irak d’après-guerre est
un pays, qui non seulement doit affronter de sérieux problèmes tels que la
destruction de villes, la corruption, la lutte contre ce qui reste du groupe
terroriste État Islamique, les contradictions ethno-religieuses
incompréhensibles aux yeux de la majorité du public occidental, mais il présente
aussi des opportunités qui peuvent se concrétiser, si l’on joue correctement
ses cartes.
Malgré leur forte
présence sur place, les États-Unis ne sont pas capables d’apaiser véritablement
la situation en Irak, préférant gérer par à-coups les crises et les problèmes
plutôt que de chercher des solutions durables. Cela s’explique en parie par l’influence
grandissante de l’Iran en Irak, et qui contrecarre les projets américains. Le
dernier exemple en date est la fermeture du consulat américain à Bassora. Les Américains
pensaient que les menaces croissantes de l’Iran et des forces alliés mettaient
en danger la vie de leurs diplomates, et ce malgré l’assurance des autorités
irakiennes quant à leur capacité à garantir la sécurité du consulat.
Jusqu’à présent la Russie
ne fait qu’observer la confrontation américano-iranienne et la direction
qu’elle pourrait prendre. Mais elle pourrait entrer au bon moment dans le jeu
politique faisant à Bagdad de nombreuses propositions alléchantes, dont l’achat à crédit d’armes russes
modernes.
De nombreux observateurs
estiment depuis longtemps que si l’Irak achète le système russe de missile
S-400, cela marquerait un tournant psychologique décisif dans le rapprochement
entre l’Irak et la Russie.
Lors des rencontres qui
se sont tenues ces dernières années avec leurs homologues russes, un certain
nombre de haut-fonctionnaires irakiens ont répété leur désir de renforcer la
coopération économique avec la Russie.
Des raisons existent pour
cela.
Historiquement, la Russie
a été un allié traditionnel de l’Irak dans plusieurs domaines depuis l’époque
soviétique, et cela est toujours vrai aujourd’hui.
L’Irak représente un
centre d’intérêt pour la Russie pour deux raisons: en tant qu’un des principaux
producteurs de pétrole au monde et en tant que bon client d’armements russes.
Lukoil, Rosneft et Gazprom, les trois piliers
du secteur pétrolier russe, font des affaires en Irak depuis longtemps.
Pour ce qui est des armes
russes, les premières livraisons commencèrent dès les années 1960. En 1989,
immédiatement après la guerre Iran-Irak, l’URSS concluait des contrats
militaires importants avec Bagdad pour la provision et la maintenance d’une
large gamme d’armements dont les systèmes de missile « Luna »,
« Kvadrat » et autres. Ces contrats furent résiliés après
l’opération « Tempête du désert » en janvier 1991.
Le nouveau gouvernement
irakien, quel qu’il soit, n’a pas de raison d’ignorer la Russie. Au contraire,
la façon avec laquelle la Russie est revenue au Moyen-Orient après une longue
absence, a vraisemblablement eu une influence sur l’élite irakienne, dont de
nombreux représentants gardent encore à l’esprit la présence soviétique dans la
région dans les années 1970-80.
La Russie contribuera à
renforcer le potentiel militaire de l’Irak, a déclaré la semaine dernière le
vice-ministre des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov alors qu’il recevait le
prix du renforcement du dialogue russo-irakien, publiait le journal RIA
Novosti.
Moscou et Bagdad ont
forgé une amitié solide et une coopération mutuellement bénéfique. De plus,
l’Irak est un des principaux partenaires de la Fédération russe dans la région,
a ajouté Bogdanov.
L’Irak fait face
aujourd’hui à deux taches majeures : la reconstruction après-guerre et la préservation de sa
souveraineté.
La Russie a indiqué, lors
du forum sur la reconstruction de l’Irak qui s’est tenu à Koweït en février
dernier, qu’elle était prête à travailler sur de grands projets
d’infrastructure irakiens. Quant à la souveraineté, la position de la Russie
est connue de tous. Après l’échec du référendum sur l’autonomie du Kurdistan
irakien en septembre 2017, le ministère des affaires étrangères russe a demandé
aux différents acteurs de développer une formule de coexistence qui serait
acceptable par tous, dans le cadre d’un état irakien.
En ce moment, l’influence
russe en Irak n’est pas très forte en comparaison avec d’autres, mais Moscou
n’est pas pressé. Cela dit, la Russie ne laissera pas un pays comme l’Irak hors
de sa zone d’intérêt.
Par Azer Ahmadbayli (revue
de presse : Trend – 3/10/18)*
Bakou (Azerbaïdjan) -Source : Trend news
agency
Traduction et
Synthèse : Z.E pour France-Irak Actualité
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