Trump a annoncé lundi soir vouloir révéler sa
décision sur l'accord nucléaire (PGAC, NDLR) signé avec l'Iran en 2015 dès
mardi 8 mai. Al Quds al-Arabi, qui
parait à Londres, publie un article signé Assam Noman où il promet "trois
surprises iraniennes" à Trump, si ce dernier décidait de se retirer du
PGAC.
"Trump se prend pour un auteur de romans à suspens. Il
joue avec les mots et évite de dévoiler clairement ses intentions. Son
conseiller pour la sécurité affirme que son retrait ne fait pas de
doute tandis que pour d'autres, sa décision n'a pas encore été prise. Dans le
camp d'en face, les Iraniens, eux, savent au moins ce qu'ils ont à faire. Ils
se retireront du PGAC très rapidement si Washington le quitte et refusent
catégoriquement toute renégociation de l'accord. Mais anticipons un peu les
positions de chaque partie pour voir où en sera le monde au lendemain de
l'annonce de Trump."
Les trois options de Trump
Le président américain pourra rester dans l'accord pour satisfaire
ses alliés britanniques, français et allemands. Ou alors il pourra se retirer
du PGAG, refuser de prolonger la suspension des sanctions et vouloir renégocier
le texte. Mais il y a un troisième cas de figure selon lequel Trump quitterait
à la fois le PGAC et annoncerait de nouvelles sanctions contre l'Iran.
Pour chacune de ces trois options, l'Iran a sa réponse :
Il se peut que Téhéran accueille à bras ouverts le retrait US
de l'accord nucléaire, ce qui est peu probable. Ou alors il condamnera le
refus américain de prolonger la suspension des sanctions et sa décision
d'établir de nouvelles restrictions. Mais il y a également une troisième
option : les Iraniens ont la possibilité de condamner le retrait
US de l'accord tout en en faisant le fondement d'une stratégie
d'endiguement anti-américaine en Syrie où Washington cherche à faire face à
l'Iran.
Entre temps, il y a Israël qui souffle malicieusement sur les
braises, quitte à obtenir à la fois le retrait américain du PGAC et le
durcissement des sanctions anti-iraniennes. Mais ce ne serait peut-être pas la
meilleure des choses que Tel-Aviv aura à faire dans toute cette histoire. Le PM
israélien cherche à réaliser un triple objectif : en Syrie, il veut contrer
l'Iran et marginaliser la Russie. Face au Hezbollah, c'est le soutien politique
et militaire de l'Europe dont il veut s’assurer. Et puis ses convoitises en
Syrie le poussent à en chercher le démembrement à base de critère confessionnel
et à écarter de la sorte une bonne fois pour toutes la menace d’une Syrie arabe
et souveraine.
Or, sur ce triple terrain, Israël se heurte à l'Iran : les Iraniens
disent ne vouloir à aucun prix lâcher le Hezbollah ou la Résistance
palestinienne, ni d'ailleurs la Syrie dans sa guerre contre le terrorisme.
Quant à l'accord, leur intransigeance est intégrale. C'est là alors que les
événements pourraient prendre une fâcheuse tournure et nuire en fin
de compte à leur protégé israélien. Comment?
Le retrait américain décidera l'Iran à reprendre son enrichissement
d'uranium à 20% voire à 60% ou à 100%. Après avoir décrété la mort d'un accord
internationalement reconnu, les Américains ne pourraient reprocher à l'Iran ce
retour de bâton. Or, la perspective d'un Iran doté d'uranium enrichi est la
pire des choses qui puisse arriver à Israël et à ses amis islamistes
sunnites arabes. En second lieu, la fin de l'accord sonnera le glas de toute
possibilité de l’entente et dès lors, il n'y aurait plus aucun obstacle à ce
que l'Iran franchisse une nouvelle étape et mobilise les composantes irakienne,
syrienne, libanaise et palestinienne de l'axe de la Résistance en vue d'un
face-à-face total avec le camp américano-israélien. Et qui en pâtira le
premier? Évidemment, Israël. Et cette guerre aura aussi une face bien "
cachée" : Israël et les institutions qui s'en réclament ne resteront
pas à l'abri d'une "softwar". Après tout, il s’agirait d’une
« défense bien légitime » puisque ce sera l’Amérique qui a
déclaré le premier la guerre à l'Iran et non l’inverse.
Source : Press.tv
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