L’Arabie
saoudite a pour projet de couper le Qatar de ses attaches continentales, en
creusant un canal tout au long de leurStatistiques frontière commune.
Le projet saoudien envisage également le dépôt de déchets radioactifs au sud de l‘île que fabriquerait ses
futures centrales nucléaires [1], sur des
territoires où l’Arabie saoudite est souveraine, et d’y construire en sus une
base militaire. Ce projet radical est justifié par le Royaume comme moyen de
connectivité entre les deux parties de ses zones côtières sur le Golfe, et est
vendu comme un investissement économique « Vision 2030 » sans
précédent dans la région. En réalité, les racines du projet sont probablement
des considérations symboliques derrière l’isolement du Qatar de la péninsule
Arabique et de son groupe d’intégration, le GCC, avec lequel le pays s’est
récemment brouillé.
Ce projet
semble indiquer que Riyad ne croit pas en une « solution viable »
et s’attend plutôt à une « guerre froide du Golfe » prolongée. Cela
n’est pas difficile à comprendre, si l’on se souvient que les puissances
régionales que constituent l’Iran et la Turquie ont accouru à l’aide du Qatar
quand la crise s’est présentée, et qu’à présent la souveraineté du pays
conditionne leurs intérêts économiques et stratégiques, chose que l’Arabie
saoudite souhaiterait voir disparaître dans sa vision de la « résolution »
de cette crise. Le drame estival d’une invasion conjointe saoudo-émirienne du pays, ou
de sa déstabilisation par un coup d’État soutenu par le GCC s’est largement
dissolu, d’où l’action symbolique, spectaculaire et « sauvant la
face ».
L’Arabie Saoudite projette de creuser un canal pour faire du Qatar une île |
L’Arabie
saoudite compte également que la pression psychologique, constituée par la
perspective de se voir insularisé, additionnée au stockage de déchets
radioactifs à proximité et de la construction d’une base militaire, constitueront
une menace pour le Qatar, même si cela pourrait bien provoquer un retour de
flamme, déclenchant une « mentalité de siège » dans la
population − ce qui concerne aussi bien les Qataris natifs que les
travailleurs étrangers − qui pourrait augmenter la résilience du pays face
à la guerre hybride, et augmenter encore les
sympathies envers les puissances multipolaires que constituent l’Iran et la
Turquie. Une autre conséquence à ne pas négliger est que la prolongation dans
le temps de la « guerre froide du Golfe » est également au bénéfice de l’Amérique, en ce
qu’elle lui permet de continuer à diviser pour mieux régner sur ses alliés
arabes, tout en continuant de tirer les bénéfices juteux engendrés par les
ventes d’armes à chacun d’entre eux.
Les
conséquences géopolitiques du percement de ce canal pourraient donc être
mitigées, et leur impact final restera à constater.
Cet article
est une retranscription partielle du programme radio CONTEXT COUNTDOWN, diffusé sur Sputnik News le vendredi 20 avril
2018
Par Andrew Korybko
− Le 26 avril 2018 − Source orientalreview.org
Traduit par
Vincent, relu par Cat pour le Saker Francophone
[1] Selon le ministre russe de l'Energie, Aleksandr Novak, la société d'Etat
russe Rosatom est intéressée par la construction de l'infrastructure nucléaire
de l'Arabie saoudite.
"L'industrie
nucléaire est un élément important de notre coopération", a déclaré Novak
lors d'une réunion de la commission intergouvernementale, ajoutant que
"Rosatom pourrait participer à la création d'un cluster nucléaire en
Arabie Saoudite, y compris la construction de 16 réacteurs nucléaires
modernes".
Moscou et
Riyad ont signé un accord sur l'énergie et le climat et un mémorandum d'accord
et de coopération dans le secteur de l'énergie.
Le Fonds
russe d'investissement direct (RDIF) et le Fonds d'investissement public (FIP)
d'Arabie saoudite envisagent d'investir dans plus de 20 projets d'une valeur de
plus de 10 milliards de dollars, a indiqué M. Novak. À ce jour, plus de 1
milliard de dollars ont été dépensés pour neuf projets conjoints.
qu'est-ce qu'on attend de tels despotes
RépondreSupprimerHum seul notre seigneur nous sauvera Amen
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