La participation du Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahou à la fête de la victoire comme invité d’honneur de Vladimir Poutine, la longue rencontre d’une journée et
les bombardements répétés contre les positions iraniennes en Syrie dans la même
nuit ont
changé la vision de la communauté des médias alternatifs sur les relations
russo-israéliennes.
Jusqu’au Jour de la Victoire 2018 à
Moscou, la communauté des médias alternatifs était encore soumise à un lavage
de cerveau autour du fait que la Russie était
« contre » Israël malgré des années de preuves contraires, y
compris plusieurs
citations du président Poutine à ce sujet sur le site officiel du Kremlin.
Tout cela a changé au début de la semaine
lorsque le président Poutine a invité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à assister à la célébration comme l’un
de ses deux invités
d’honneur,
l’autre étant le président serbe Aleksandar Vucic. Ce ne devrait pas être une
surprise que cela soit arrivé parce que, après tout, la Russie et Israël sont des alliés, comme je l’ai expliqué
en septembre 2017.
Andrew Korybko
L’essentiel
de cette affirmation se résume aux liens ethnico-religieux qui unissent les
deux parties et jettent les bases d’un partenariat global, que la Russie a
habilement cherché à utiliser comme élément fondamental de sa
stratégie d’« équilibrage ». Comment
cela fonctionne-t-il dans la pratique ? La Russie, dont le mandat militaire en Syrie est strictement de
combattre le terrorisme et n’est pas de protéger l’Armée arabe syrienne,
permet passivement à Israël de bombarder ce qu’il prétend être des positions
iraniennes en République arabe syrienne parce qu’il croit que le « retrait
progressif » du Corps des gardiens de la révolution islamique
(CGR) de Téhéran et de leurs alliés du Hezbollah après la défaite de Daech est
un « compromis
nécessaire » pour « assurer
la paix régionale ».
Cette
observation « politiquement
incorrecte » ne doit pas être considérée comme l’approbation
personnelle de l’auteur de cette politique, mais simplement comme un reflet de
la réalité telle qu’elle existe objectivement. De plus, au cas où les dizaines de frappes
israéliennes qui se sont déroulées sans intervention russe depuis le début de
l’opération antiterroriste de Moscou en septembre 2015 n’étaient pas
suffisantes pour convaincre le lecteur que les deux parties coordonnent leurs
activités, l’ambassadeur de Russie en Israël l’a ouvertement
reconnu lui-même lorsqu’il a déclaré le mois dernier : « Nous nous coordonnons et nous nous mettons mutuellement à
jour au sujet de la Syrie (…) Jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’incident entre
nous, ni même d’allusion d’incident, et j’espère qu’il n’y en aura pas.
»
Tout cela
crée une toile de fond pour les 24 heures du 8 au 9 mai 2018.
Israël a
lancé une autre attaque surprise
contre la Syrie dans la nuit du 8 mai, une heure à peine après que Trump a
retiré les États-Unis de l’accord nucléaire iranien, tuant apparemment plusieurs
Iraniens dans le processus. Ce raid audacieux a été rendu d’autant plus
sensible qu’il s’est produit quelques heures avant l’arrivée de Netanyahou à Moscou, l’un
des deux invités d’honneur du président Poutine pour fêter les
événements du Jour de la Victoire. Alors qu’il se trouvait dans la capitale
russe, le Premier ministre israélien a eu l’honneur de se tenir à deux sièges
de son hôte et a été vu bavardant aimablement avec lui durant tout le séjour.
Après avoir
regardé le défilé, les deux dirigeants ont marché vers le jardin d’Alexandre
pour rendre hommage au tombeau du soldat inconnu, pendant lequel Netanyahou a
fièrement dressé le portrait d’un ancien combattant juif de la Seconde Guerre
mondiale. Puis il a participé au défilé du Régiment
immortel russe, une tradition relativement nouvelle qui est déjà considérée
comme presque sacrée et dans laquelle les Russes marchent dans les rues portant
des photos des membres de leur famille qui ont servi et se sont sacrifiés
pendant la guerre. Pendant tout ce temps, Netanyahou portait fièrement le ruban de Saint
George pour commémorer les plus de 26 millions de citoyens soviétiques
qui sont morts dans la guerre contre le fascisme.
De toute
évidence, les
bombardements israéliens sur la Syrie la nuit précédente n’ont eu aucun impact
sur la façon chaleureuse dont le président Poutine a traité son invité
d’honneur ni sur l’engagement de Netanyahou à observer les événements du
Jour de la Victoire.
Lors de la conférence de presse
Poutine-Netanyahou, ce dernier a révélé que l’ancien combattant qui se
trouvait entre lui et le président Poutine était l’un des hommes qui a libéré
Auschwitz, ce qui n’était évidemment pas une coïncidence et faisait clairement
partie de la planification méticuleuse du Kremlin de cet événement. Cette observation a servi de
préambule au Premier ministre israélien pour comparer l’Iran à l’Allemagne
nazie et laisser entendre que ces derniers préparaient un « deuxième
holocauste », justifiant le besoin de le « contenir »
en Syrie. On ne peut que spéculer sur ce que les deux hommes se sont dits à
huis clos avant cela, mais Netanyahou a
dit avant son voyage qu’il s’agirait précisément de l’Iran et de la Syrie.
Quelques
heures après le départ de Netanyahou de Moscou et dans les 24 heures qui ont suivi le dernier bombardement
israélien de la Syrie, un autre s’est produit, bien que cette fois-ci
apparemment plus
large que le précédent.
À ce stade,
il n’y a plus aucune raison pour les médias alternatifs de le nier, la Russie et Israël sont en effet
alliés, et ce qui s’est passé dans ces 24 heures du 8 et 9 mai était une
démonstration de « diplomatie
militaire » chorégraphiée avec en point d’orgue le « show syrien ».
Parfois, les événements sont aussi simples qu’ils en ont l’air, ce
qui signifie − que l’on y soit favorable, opposé ou indifférent − que la Russie et Israël ont
coordonné les derniers mouvements de Tel Aviv en Syrie au plus haut niveau de
leurs dirigeants et que ce qui s’est passé après le départ de Netanyahou de
Moscou était apparemment avalisé par le président Poutine.
Les
théories réelles de conspiration d’une explication autour d’une stratégie
sophistiquée ou le slogan superficiel de « garder
vos ennemis » que les démagogues des médias alternatifs
continuent à utiliser pour maintenir leur campagne
militarisée de désinformation que la Russie est en quelque sorte « contre »
Israël, est en train de perdre de son lustre car il devient de plus en plus
impossible de continuer à réprimer les faits sur la vraie relation entre les
deux pays. Le président
Poutine a invité Netanyahou à Moscou pour célébrer le Jour de la Victoire comme
l’un de ses deux invités d’honneur afin de montrer au monde qu’Israël est un
allié de la Russie tout autant que la Serbie, dont le président a
également été personnellement invité.
Un point décisif pourrait donc
avoir été atteint après que le Jour de la Victoire 2018 ait dégrisé l’esprit de
beaucoup dans la Communauté des médias alternatifs et leur ait révélé que le
dogme vendu par certaines sources et personnalités pendant des
années à propos de la Russie
et Israël est un mensonge complet.
Titre original : Le jour de la victoire 2018 a changé pour toujours la vision de la Russie et d’Israël dans les médias alternatifs
Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik.
Traduit
par Hervé, relu par Cat pour le Saker
Francophone
VOIR AUSSI :
C'est clair
RépondreSupprimerque nenni......la stabilité regionale et la paix.....veut dire compromis......maintiens de bashar el assad et son régime contre une diminution de l'influence iranienne......ca c'est clair
RépondreSupprimerC'est la "Real Politik" de Poutine. Il a ses objectifs et surtout besoin d'un allié dans un camp adverse jusqu’au-boutiste.. Il joue à l'équilibriste en faisant la part du feu, pour épargner la paix mondiale. Poutine a oublié d'être un crétin. Je lui fais confiance...
RépondreSupprimerUN PEU PLUS DE COHESION S'IL VOUS PLAIT !!!!!!
RépondreSupprimerA lire cet article par rapport à celui que vous avez publié en date du 16 MAI 2018 et intitulé NETANYAHOU A MOSCOU on se demande si vous n'auriez pas des pro et anti-POUTINE dans votre redaction ?????
l'analyse de l'article du 16 MAI 2018 tient tres bien si on considere POUTINE comme un bon stratège.
POUTINE pourrait-il proteger ISRAEL en tournant le dos à tout ce qui a fait sa popularité , en tournant le dos même au grand projet de LA ROUTE DE LA SOIE ,en mettant en peril la securité de son pays et de ses compatriotes.Car à mon avis ,soutenir ISRAEL veut dire cela.
Il serait bon à envoyer dans un asile.
J'espere qu'il a le temps de lire SPUTNIK .
La publication d'un article écrit par quelqu'un d'autre ne signifie pas que j'y adhère. Comme nous tous, je cherche la vérité. Pour le moment, je ne comprend pas le jeu de Poutine.
SupprimerCe n'est pas pour poutine mais la Russie qui est avec Israël et depuis toujours.
RépondreSupprimerMoscou a été la première capitale à reconnaître Jérusalem comme capital d'israhell.
Les États-Unis et la Russie ne font que jouer le rôle du bon flic et du mauvais flic.
Il ne faut pas oublier que la Russie n'aime pas les musulmans, si il soutienne la Syrie c'est uniquement pour leur base et pour protéger leurs propres frontières.
D'ailleurs les S400 ne sont en Syrie que pour protéger la Russie
De toute façon ces gens-là déteste les musulmans jusqu'à qu'ils rejette leur religion et ça ne changera jamais jusqu'à la fin des temps.
Ah bon? N'aime pas les musulmans? Et ces musulmans Tatarsatn, de bachkirie, et j'en passe... qui représentent presque 10% de la population totale de la federation de russie??Les bons/mauvais flics? Vous avez été bien docile en ingurgitant les films hollywoodiens?Au lieu de lancer des parlottes à la hate, relisez l'histoire!La reconnaissance d'israel n'a rien à voir avec la russie d'aujourd'hui, cherchez dans les annales de l'après-guerre 1939-45, et pourquoi staline l'avait fait.Et pour un complément de conte, alllez regarder du cote de l'OCS- organisation de coopération de Shangai! Que sont le Kirghizstan,le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, qui en sont membres en plus du kazakhstan, de la russie et de la chine ? Ne sont ils pas musulmans?..
SupprimerCe jeu russe viole leurs propres lignes rouges en Syrie: la mort de soldat russe n'est plus un mythe pour personne, il en faudrait des centaines de conteneurs pour évacuer les corps jusqu'à Moscou. Les USA,les turcs, les israeliens et leurs sbires ont prit gout a tuer du russe et Poutine lui fait passer sa fierté avant son peuple et la vie des ses militaires. Que gagne Poutine de ce jeu? Sans ses allié (Damas-hezbollah-Iran-milice)peut faire l'armée russe en Syrie Hannibal GENSERIC?
RépondreSupprimerPoutine et Trump derrière le miroir ===>
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c'est du bleuf clair et net; ou la ''croisade'' contre les moulins, pire que chez cervantes ! En plus, c'est trop décevant de partager de telles sotises ! Si c'est ainsi, en quoi tiendrait-il,Poutine à sa confrontation avec les atlantistes Us/Uk,en premier lieu? Allons semer le doute partout, et ça en ressort une uniformisation du monde incroyable, qui fait que toute sa politique contre l'agression OTAN, n'est qu'un jeu de ,et que la géopolitique alors a été, reste et sera toujours aux mains d'israel;et c'en est fini avec ce monde...??? Mais quand meme, soyons sérieux ! C'est ça les medias alternatifs? Une visite le jour de la victoire à Moscou, et ça y est?;ce sont des alliés? -Et que dire alors des saoudiens, des turcs,et de tous les autres,avec qui Poutine se rencontre mais dont leurs politiques ne se conforment pas toujours avec celle de la Russie?? Si on ne comprend pas lapoulitique des Russes, vaut mieux se taire!
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