vendredi 4 mai 2018

Washington et Tel Aviv se dirigent vers une guerre contre l’Iran

Les événements des derniers jours ont montré que l’impérialisme américain – en étroite collaboration avec son principal allié au Moyen-Orient, Israël – se dirige vers un affrontement militaire direct avec l’Iran.

A peine une semaine et demie avant la date butoir du 12 mai où le président Donald Trump doit annoncer s’il allait ou pas revoir la suspension des sanctions unilatérales des États-Unis contre l’Iran inscrite dans l’accord nucléaire iranien de 2015, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a organisé une présentation théâtrale prétendant avoir « la preuve » que «l’Iran a menti » sur son programme nucléaire. Il a ensuite exprimé sa confiance que Trump «ferait le bon choix», c’est-à-dire celui de saborder l’accord nucléaire – l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, ou JCPOA – conclu entre l’Iran et cinq grandes puissances: les USA, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, la Chine et la Russie.
Trump a salué la présentation théâtrale de Netanyahou comme une confirmation qu’il avait eu « raison à100 pour cent » en dénonçant l’accord nucléaire comme un «horrible accord».
En réalité, les experts nucléaires internationaux, les représentants européens et même les anciens responsables du renseignement israélien ont tous rejeté la performance de Netanyahou comme une farce. Le gouvernement israélien, qui prétend avoir volé des centaines de milliers de dossiers à l’Iran, n’a produit aucune preuve que l’Iran ait participé à une forme quelconque de programme d’armes nucléaires depuis 15 ans, et encore moins qu’il ait violé les termes du JCPOA. Des rapports répétés de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont un datant de février, ont établi que Téhéran respectait les restrictions sévères sur l’enrichissement d’uranium et le régime d’inspections intrusives imposées par l’accord.
La performance de Netanyahou rappelait la mise en scène de Colin Powell en 2003 où ce dernier présenta ce qu’il a décrit comme une «preuve, pas une conjecture» d’«armes de destruction massive» irakiennes – inexistantes – dont on se servit pour justifier la guerre d’agression américaine contre l’Irak un mois plus tard. Powell raconta du moins des mensonges qui prétendaient étayer les fausses allégations américaines de méfaits irakiens; Netanyahou n’a rien présenté du tout.
La présentation israélienne, délivrée en anglais, a été orchestrée en concertation directe avec Trump, à qui Netanyahou avait parlé peu de temps avant sa diffusion, et avec le nouveau secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo qui l’avait rencontré, avec d’autres responsables, à Tel Aviv la veille.
Derrière tout le chaos et les scandales de l’administration Trump, ce qui a clairement émergé à Washington c’est un gouvernement de guerre avec la nomination de John Bolton au poste de conseiller à la sécurité nationale et la confirmation de Pompeo par le Sénat – avec l’indispensable soutien des démocrates – en tant que secrétaire d’Etat. Tous deux sont de fervents défenseurs d’une guerre avec l’Iran.
Bolton a décrit l’accord nucléaire de 2015 comme une « erreur stratégique massive », insistant sur le fait que la politique américaine devait être de « mettre fin à la révolution islamique de 1979 en Iran avant son quarantième anniversaire » en février prochain. Le changement de régime à Téhéran, selon le nouveau conseiller à la sécurité nationale, devrait être réalisé par une action militaire directe. « Pour arrêter la bombe de l’Iran, attaquez l’Iran. » fut le titre d’un article qu’il avait écrit pour le New York Times peu de temps avant l’accord sur le JCPOA.
La guerre américano-israélienne contre l’Iran a déjà commencé. Les frappes menées par les avions de combat israéliens F-15 fournis par les Etats-Unis contre les bases militaires syriennes dimanche soir ont tué plus d’une vingtaine d’Iraniens. Cela porte à cinq le nombre d’attaques israéliennes contre la Syrie depuis septembre. Toutes ont pris pour cible les forces de l’Iran. Avec la Russie, Téhéran est le principal allié du gouvernement Assad, que Washington et ses alliés ont cherché à renverser par une guerre de changement de régime qui dure depuis sept ans.
Des informations en provenance d’Israël ont également indiqué un redéploiement important de chars, de troupes et des transport de troupes blindés vers les frontières nord du pays avec la Syrie et le Liban.
« Sur la liste de sites potentiels d’éclatement d’hostilités les plus probables dans le monde, le conflit entre Israël et l’Iran en Syrie figure en tête », a déclaré un haut responsable américain à NBC News mardi.
La collaboration intime entre Washington et Tel-Aviv dans la préparation d’une telle guerre a été mise en évidence par l’extraordinaire frénésie de réunions entre les hauts responsables militaires et de sécurité américains et israéliens qui se déplacent entrent les capitales des deux pays. Cela a été complété par l’envoi de Pompeo au Moyen Orient, avant même d’assumer ses fonctions au département d’État, où il a non seulement consulté Netanyahou et d’autres responsables, mais aussi rencontré des responsables saoudiens et jordaniens afin de forger un bloc de régimes arabes monarchiques réactionnaires derrière la campagne de guerre israélo-américaine.
Il n’y a derrière cette course à la guerre aucune inquiétude supposée concernant une menace nucléaire iranienne: Téhéran n’a pas de bombe et n’a jamais lancé de véritable programme pour en produire une, alors que l’arsenal israélien comprend lui, entre 200 et 400 têtes nucléaires. Au contraire, ce qui est en jeu, ce sont de purs intérêts impérialistes.
En tant que puissance régionale, l’Iran constitue un obstacle à la volonté de l’impérialisme américain d’affirmer son hégémonie sur le Moyen-Orient, riche en pétrole et stratégiquement vital.
Les puissances européennes sont de plus en plus en désaccord avec Washington. Après les visites de Macron et d’Angela Merkel, un échec apparemment malgré leur servilité, à persuader le gouvernement Trump de ne pas déchirer l’accord nucléaire iranien, les discussions des dirigeants européens avec la premier ministre britannique May au cours du week-end ont semble-t-il porté sur la possibilité ou non de sauver l’accord sans les États-Unis. Il y a en jeu tant la crainte d’une guerre régionale majeure qui ne déborde sur l’Europe sous forme de violence, de crise politique et d’un nouveau flux de réfugiés, que des intérêts de profit bien précis.
Alors que les banques et les sociétés américaines ont été largement exclues du marché iranien par des sanctions économiques américaines non liées au nucléaire, les intérêts européens, notamment le conglomérat pétrolier français Total, ont signé des accords lucratifs. La plupart d’entre eux ont jusqu’ici rapporté peu de chose à cause de craintes que Washington ne remette en cause l’accord nucléaire et ne commence à pénaliser les entreprises étrangères qui font des affaires en Iran.
Montant dans la brèche, la Chine a tissé des liens économiques importants avec l’Iran, notamment une récente ligne de crédit de 10 milliards de dollars de Pékin pour faciliter le lancement de projets d’infrastructure par les entreprises chinoises, comme des centrales électriques, des barrages et des réseaux de transport. Pékin considère l’Iran comme un élément clé de son mégaprojet «Belt and Road», reliant la Chine à l’Europe et désire qu’une part croissante de ses importations pétrolières ne viennent plus de producteurs comme l’Arabie Saoudite, alignée sur Washington. En 2016, le président chinois Xi Jinping et le président iranien Hassan Rouhani avaient annoncé des projets pour porter le commerce bilatéral à 600 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.
En Iran comme ailleurs, l’impérialisme américain cherche à contrer le déclin de sa domination économique en se tournant vers l’agression militaire. Si les puissances capitalistes européennes se sont associées aux actions militaires américaines, comme le Royaume-Uni et la France lors du bombardement de la Syrie le 14 avril, leurs espoirs de récolter une part du butin de l’intervention impérialiste resteront vains tant qu’elles serviront de queue au chien américain. Inévitablement, elles doivent entreprendre leur propre réarmement pour une lutte de tous contre tous pour le partage du monde. Ce processus est déjà bien engagé.
Dans la mesure où Washington a cherché à apaiser l’Europe en reportant l’imposition de tarifs de guerre commerciale et où il a fait baisser temporairement les tensions sur la péninsule coréenne, c’est pour mieux se concentrer sur ses préparatifs de guerre au Moyen-Orient.
La marche vers la guerre entre Israël et l’Iran qui a commencé en Syrie se déroule parallèlement à l’intervention militaire américaine dans ce pays ; cette intervention évolue vers un affrontement avec les forces pro-gouvernementales soutenues par l’Iran et la Russie.
Le secrétaire à la Défense, le général James Mattis, a indiqué lundi que les plus de 2 000 soldats américains actuellement déployés en Syrie ne partiraient pas de sitôt. « Nous ne voulons pas nous retirer avant que les diplomates aient gagné la paix », a-t-il déclaré. « Vous gagnez le combat et ensuite vous gagnez la paix. »
La réalité est que la force militaire américaine, renforcée par les forces terrestres par procuration que sont les milices syriennes kurdes YPG, reste en place pour occuper une zone d’influence américaine sur environ un tiers du territoire syrien à la frontière nord-est avec la Turquie et l’Irak. La zone contient également les réserves de pétrole et de gaz du pays. Après sa prétendue mission de lutte contre l’Etat islamique, cette force américaine cherche maintenant à empêcher le gouvernement syrien, soutenu par la Russie et l’Iran, de reprendre le contrôle de ce territoire et de ses ressources.
Alors que la Russie discute aussi avec Damas de la fourniture de systèmes avancés de défense aérienne, la perspective d’un affrontement entre forces russes, américaines et israéliennes ne cesse de croître.
Les développements en Syrie et les menaces d’affrontement avec l’Iran constituent un grave avertissement pour les travailleurs des États-Unis et du monde entier. Poussé par la crise de son système, le capitalisme mondial, avec à sa tête la classe dirigeante américaine et son armée, se prépare à une guerre mondiale, une guerre qui serait menée avec des armes nucléaires.
Bill Van Auken

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La Chine et la Russie vont aider l’Iran dans la crise nucléaire artificielle soulevée par Trump-Netanyahou
Le principal partenaire commercial de l'Iran est la Chine, tandis que Téhéran et Moscou ont amélioré leurs relations/ Les trois pays se rapprochent de la consolidation d'une alliance solide
Deux sommets - la poignée de main transfrontalière qui a secoué le monde entre Kim et Moon à Panmunjom et la promenade cordiale de Xi et Modi au bord du lac à Wuhan - ont pu donner l'impression que l'intégration de l'Eurasie entre dans une voie plus douce.
Pas vraiment. Tout est au retour à la confrontation: il est prévisible que le véritable accord nucléaire iranien, connu sous l'acronyme disgracieux JCPOA, en est le cœur.
Et fidèle à la feuille de route de l'intégration en évolution en Eurasie, la Russie et la Chine sont en première ligne pour soutenir l'Iran.
 
La Chine est le premier partenaire commercial de l'Iran, notamment en raison de ses importations d'énergie. L'Iran, quant à lui, est un important importateur de produits alimentaires. La Russie vise à couvrir ce front.
Des sociétés chinoises développent des gisements de pétrole massifs à Yadavaran et au nord d'Azadegan. La China National Petroleum Corporation (CNPC) a pris une participation significative de 30% dans un projet de développement de South Pars - le plus grand champ de gaz naturel au monde. Un accord de 3 milliards de dollars afin de moderniser les raffineries de pétrole iraniennes, y compris un contrat entre Sinopec et la National Iranian Oil Company (NIOC) pour agrandir la raffinerie de pétrole d'Abadan, vieille de plusieurs décennies.
Lors d'un voyage notoire en Iran juste après la signature du JCPOA en 2015, le président Xi Jinping a soutenu un plan ambitieux visant à augmenter le commerce bilatéral de plus de dix fois à 600 milliards de dollars US au cours de la prochaine décennie.
Pour Pékin, l'Iran est une plaque tournante des nouvelles routes de la soie, ou initiative de la ceinture et de la route (BRI). Un projet clé de la BRI est le train à grande vitesse de 2,56 milliards de dollars et de 926 kilomètres reliant Téhéran à Mashhad; Pour cette raison, la Chine est venue avec un prêt de 1,6 milliard de dollars - le premier projet soutenu par des investisseurs étrangers en Iran après la signature du JCPOA.
Il y a des bavardages sauvages à Bruxelles concernant l'impossibilité pour les banques européennes de financer des transactions en Iran - en raison de l'obsession féroce et instable des sanctions de Washington. Cela a ouvert la voie à la CITIC chinoise pour trouver jusqu'à 15 milliards de dollars en lignes de crédit.
Jusqu'à présent, la Banque Export-Import de Chine a financé 26 projets en Iran - de la construction routière et minière à la production d'acier - totalisant environ 8,5 milliards de dollars de prêts. Sinosure, la compagnie chinoise d'assurance des exportations et des crédits, a signé un protocole d'accord pour aider les entreprises chinoises à investir dans des projets iraniens.
La société nationale chinoise Machinery Industry Corp a signé un contrat de 845 millions de dollars pour construire un chemin de fer de 410 km dans l'ouest de l'Iran reliant Téhéran, Hamedan et Sanandaj. Des rumeurs persistent sur le fait que la Chine pourrait même remplacer l'Inde à court terme en développant le port stratégique de Chabahar sur la mer d'Arabie - le point de départ de la mini route de la soie vers l'Afghanistan, contournant le Pakistan.
Ainsi, au milieu du blitz des affaires, Pékin n'est pas vraiment ravi que le ministère de la Justice des États-Unis jette son dévolu sur Huawei, essentiellement en raison des ventes massives de téléphones intelligents à bon rapport qualité-prix sur le marché iranien.
Est-ce que Sukhoi voyagera
La Russie reflète l'offensive commerciale chinoise en Iran.
Avec la rapidité d’un escargot dans l'achat de jets de passagers américains ou européens, Aseman Airlines a décidé d'acheter 20 Sukhoi SuperJet 100 tandis que Iran Air Tours - une filiale d'Iran Air - en a également commandé 20. Les transactions, d'une valeur de plus de 2 milliards de dollars ont été décrochées lors du salon aérien Eurasia 2018 à l'aéroport international d'Antalya en Turquie la semaine dernière, sous la supervision du vice-ministre russe de l'industrie et du commerce Oleg Bocharov.
L'Iran et la Russie se battent contre les sanctions américaines. Malgré les frictions historiques, l'Iran et la Russie se rapprochent de plus en plus. Téhéran fournit une profondeur stratégique cruciale à la présence de Moscou en Asie du Sud-Ouest. Et Moscou soutient sans équivoque le JCPOA. Moscou-Téhéran mène la même voie du partenariat stratégique entre Moscou et Pékin.
Selon le ministre russe de l'énergie Alexander Novak, l'accord pétrole-marchandises de Moscou-Téhéran de 2014, qui contourne le dollar américain, est finalement entré en vigueur, la Russie achetant initialement 100.000 barils de brut iranien par jour.
La Russie et l'Iran coordonnent étroitement leur politique énergétique. Ils ont signé six accords pour collaborer à des transactions énergétiques stratégiques d'une valeur de 30 milliards de dollars. Selon l'assistant du président Poutine Youri Ushakov, les investissements russes dans le développement des champs pétroliers et gaziers de l'Iran pourraient atteindre plus de 50 milliards de dollars.
L'Iran deviendra officiellement membre de l'Union économique eurasiatique (EAEU), dirigée par la Russie, avant la fin de l'année. Et avec un solide soutien russe, l'Iran sera accepté en tant que membre à part entière de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) d'ici 2019.
L'Iran est coupable parce que nous le disons
Maintenant, comparez-le avec la politique iranienne de l'administration Trump.
À peine certifié comme nouveau secrétaire d'État américain, le premier voyage à l'étranger de Mike Pompeo - en Arabie saoudite et en Israël - revient en pratique à informer les deux alliés sur le retrait imminent de Trump du JCPOA le 12 mai. Cela entraînera immédiatement de nouvelles et lourdes sanctions américaines.
Riyad - via le chéri et maffieux prince héritier Mohammad bin Salman, (MBS) - sera tout entier sur le front anti-Iran. En parallèle, bien que l'administration Trump puisse exiger la levée du blocus raté contre le Qatar, MBS ne cèdera pas. Il en sera de même du désastre humanitaire qu'est la guerre au Yémen perpétré par ces Gardiens des lieux Saints de l’Islam.
 Ces derniers, en réalité, couvrent l’Islam sunnite de leurs gros étrons puants. La masse des Musulmans sunnites sont, pour le moment, dans un coma profond. Chaque année, des millions de musulmans sunnites, plus pauvres les uns que les autres, se battent comme des chiffonniers pour verser l’économie de toute leur vie dans l’escarcelle des maffieux potentats que sont ces princes Saoudiens. Cet argent musulman sert à financer les guerres d’Israël, de l’Arabie et des États-Unis  contre ces mêmes Musulmans. À travers l’Histoire, je n’ai trouvé aucun peuple aussi masochiste que les Musulmans sunnites d’aujourd’hui, peuples et gouvernements compris. AUCUNE manifestation de soutien au peuple yéménite martyrisé. AUCUNE condamnation des barbares saoudiens. La Honte.
Ce qui est certain, c'est qu'il n'y aura pas de front concerté du Conseil de coopération du Golfe (CCG) contre l'Iran. Le Qatar, Oman et le Koweït considèrent ce front comme contreproductif. Cela ne laisse que l'Arabie saoudite et les Émirats, en  plus de Bahreïn, le petit vassal des saoudiens.
Sur le front européen, le président français Emmanuel(le) Macron s'est imposé comme une sorte de roi officieux de l'Europe, se faisant passer pour le petit Trump européen en tant qu'applicateur probable des restrictions sur le programme de missiles balistiques iraniens, et dictant à l'Iran de rester à l'écart de la Syrie, de l’Irak et du  Yémen.
Macron-la-fiotte a fait un lien direct - et manifestement absurde - entre l'abandon par Téhéran de son programme d'enrichissement nucléaire, la destruction des stocks d'uranium enrichis à moins de 20%, et le fait d’être  coupable en aidant Bagdad et Damas à vaincre Daech et d'autres terroristes islamistes.
Il n'est pas étonnant que Téhéran, tout comme Moscou et Pékin, établisse des liens entre les récentes ventes massives d'armements américains à Riyad et les importants investissements de MBS en Occident, à la tentative de Washington-Paris de renégocier le JCPOA.
Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a été catégorique; le JCPOA était le fruit d'une négociation intense entre sept pays pendant de nombreuses années: «La question est de savoir s'il sera possible de répéter un tel travail dans la situation actuelle. »
Certainement pas
Ainsi, la suspicion a largement flotté à Moscou, à Pékin et même à Bruxelles que le JCPOA irrite Trump parce que c'est essentiellement un accord multilatéral, pas un «America First» impliquant directement l'administration Obama.
Le pivot en Asie de l'administration Obama - qui dépendait du règlement du dossier nucléaire iranien - a fini par déclencher une formidable chaîne d'événements géopolitiques inattendus.
Les factions néocons de Washington n'admettraient jamais de relations iraniennes normalisées avec l'Occident; et pourtant l'Iran fait non seulement des affaires avec l'Europe, mais se rapproche de plus en plus de ses partenaires eurasiens.
E fait de gonfler artificiellement la crise nord-coréenne pour tenter de piéger Pékin a conduit au sommet Kim-Moon qui a désamorcé la bande des «bombardons la RPDC».
Sans oublier que la RPDC, en amont du sommet Kim-Trump, surveille attentivement ce qui arrive au JCPOA.
En fin de compte, le partenariat Russie-Chine ne permettra pas une renégociation du JCPOA, pour un certain nombre de raisons sérieuses.
Sur le front des missiles balistiques, la priorité de Moscou sera de vendre des systèmes de missiles S-300 et S-400 à Téhéran, sans sanctions.
La Russie et la Chine pourraient éventuellement être d'accord pour prolonger les dispositions de 10 ans de la JCPOA, mais elles ne forceront pas Téhéran à l'accepter.
Sur le front syrien, Damas est considéré comme un allié indispensable de Moscou et de Pékin. La Chine investira dans la reconstruction de la Syrie et sa réorganisation en tant que nœud clé de la BRI en Asie du Sud-Ouest. Le "Assad doit partir" est un pétard mouillé; La Russie et la Chine considèrent Damas comme un élément essentiel dans la lutte contre les islamistes sunnites de tous bords qui pourraient être tentés de revenir et de faire des ravages en Tchétchénie et au Xinjiang.
Il y a une semaine, lors d'une réunion ministérielle de l'OCS, la Russie et la Chine ont publié un communiqué conjoint soutenant le JCPOA. L'administration Trump choisit une autre lutte contre les piliers mêmes de l'intégration de l'Eurasie.
Source: Pepe Escobar
Asia Times

La traduction et les commentaires (dans cette couleur) sont d'Hannibal GENSERIC . 

L’Iran devance « Israël » dans le domaine scientifique

5 commentaires:

  1. Il faut en découdre une fois pour toute avec ses pédojuifopolitiks qui font de la guerre leur ptit bonbon du matin.

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  2. Je suis 100% d'accord avec cette analyse que j'ai faitfdepuis deja depuis Au moins 2 ans....quand j'ai decouvert le discours du General Westley Clark, que j'ai immediatement recoupe et confirme.
    Restait juste a determiner quand: maintenant on a la reponse helas.
    Dans ce sens, l'accord 5+1 promu par obama etait a l'epoque inespere.

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  3. Le livre d'Emmanuel est édifiant et instructif à ce sujet ; Voici un méta-texte à la quatrième de couverture :

    Emmanuel TODD, Après l'empire, Essai sur la décomposition du système américain, Gallimard, Première parution en 2002, Collection Folio actuel (n° 107), Gallimard, Parution : 15-01-2004
    Il n'y aura pas d'empire américain. Le monde est trop vaste, trop divers, trop dynamique pour accepter la prédominance d'une seule puissance. L'examen des forces démographiques et culturelles, industrielles et monétaires, idéologiques et militaires qui transforment la planète, ne confirme pas la vision aujourd'hui banale d'une Amérique invulnérable. Emmanuel Todd trace ici le tableau plus réaliste d'une très grande nation dont la puissance a été incontestable, mais dont le déclin relatif paraît irréversible. Les États-Unis étaient indispensables à l'équilibre du monde ; ils ne peuvent aujourd'hui maintenir leur niveau de vie sans les subsides du monde.
    L'Amérique, par son activisme militaire de théâtre dirigé contre des États insignifiants, tente de masquer son reflux. La lutte contre le terrorisme, l'Irak et «l'axe du mal» ne sont plus que des prétextes.
    Parce qu'elle n'a plus la force de contrôler les acteurs économiques et stratégiques majeurs que sont l'Europe et la Russie, le Japon et la Chine, l'Amérique perdra cette dernière partie pour la maîtrise du monde. Elle redeviendra une grande puissance parmi d'autres.

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  4. ON NE COMPRENDS PAS POURQUOI LA PRESSE "OFFICIELLE" NE PARLE PRESQUE JAMAIS DE CETTE LETTRE QUI EST CLAIRE COMME LE SOLEIL.
    EST-CE-QU'ELLE ATTENDS DE SAUTER EN PLEINE AIR POUR EN ECRIRE OU EN PARLER?

    Albert Pike et le plan luciférien de gouvernement mondial

    http://dimsung.free.fr/doc/plan_de_Pike.pdf

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  5. Tant qu’Israel ne recevra pas la pleine récompense de ses coups tordus vis à vis du monde, elle continuera à causer le malheur et le mensonge. Malheureusement pour tous les Juifs honnêtes. Que le Dieu qui l’a punie déjà deux fois exercé sa sentence contre elle a cause de tous ses actes criminels. Sinon l’ensemble des peuples vont agir.

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