Selon le
ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, Ankara a le droit
d'empêcher les États-Unis d'accéder à la base aérienne d'Incirlik, à cause de
la politique hostile de Washington.
«Nous essayons de remettre sur les rails les relations avec les
États-Unis pour qu'elles se normalisent, les États-Unis doivent faire
des démarches concernant Manbij, l'extradition de Gülen, et il y a
d'autres problèmes encore. Lorsqu'il est question de cela, le peuple
nous dit: "Fermez les bases d'Incirlik,
de Kürecik". Nous avons encore d'autres atouts à notre disposition. Les
États-Unis ne doivent pas perdre un allié comme nous. Nous nous
attendons à ce que les États-Unis se dédisent de leurs actes erronés»,
a-t-il indiqué dans une interview à la chaîne de télévision A Haber.
Cependant,
il a souligné que la Turquie a une feuille de route coordonnée avec les
États-Unis pour résoudre le problème de Manbij.
"Mais
s'il n'y a pas d'espoir à la fin, la Turquie sera en mesure de démontrer sa
force. Nous sommes un pays indépendant et nous prendrons des mesures d'une
manière ou d'une autre à notre discrétion ", a-t-il dit.
La Turquie a
accusé à plusieurs reprises les États-Unis d'avoir violé sa promesse de retirer
les combattants kurdes des unités de protection du peuple (YPG) de la ville de
Manbij, dans le nord de la Syrie. Les formations de YPG ont capturé la ville
des terroristes de l'EI en juin 2016.
Les YPG sont
la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu’Ankara et
Washington considèrent comme une organisation terroriste. Bien que Washington
reconnaisse le PKK comme une organisation terroriste, il soutient et coopère
directement avec les YPG en Syrie. Cela a été une raison fondamentale pour
laquelle les relations entre Washington et Ankara se sont effondrées ces
dernières années en dépit du fait d'être non seulement des alliés de l'OTAN,
mais ils en sont les plus importants.
Les tensions
ont également culminé en octobre lorsque la Turquie a arrêté un fonctionnaire
du consulat américain pour des liens présumés avec le religieux exilé Fethullah
Gulen [1], auquel Ankara reproche d’avoir
fomenté la tentative de coup d’État de 2016. La Turquie a critiqué les États-Unis
pour avoir refusé d'extrader Gulen. D'autres gouvernements occidentaux ont
critiqué la Turquie pour sa répression après le coup d'État.
Le
gouvernement turc tient aussi officieusement les États-Unis directement
responsables de la tentative de coup d’État [2],
qui relie Gulen à la protection des États-Unis dont lui et son groupe
bénéficient encore. En 2016, la Turquie a entamé une évolution historique dans
son orientation, qui était aussi une expression de sa propre puissance et de
son rôle en tant qu'hégémonie régionale.
Les États-Unis
ont longtemps cherché à utiliser la Turquie comme un rempart de protection
contre la Russie. Mais il n'y a aucune chance que cela soit réalisé. Depuis la tentative de coup d’état,
au cours de laquelle Poutine a sauvé la mise à Erdogan [3], la Turquie a tourné casaque et tente de
sortir de la sphère américaine. Depuis lors, nous avons assisté à une
intensification de la coopération turco-russe sur divers sujets, des marchés de
l'énergie à la résolution finale du conflit en Syrie.
Coup d'état en Turquie. Poutine a sauvé la vie à Erdogan !
Hannibal GENSÉRIC
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