Un article de 2017 fort à propos….
Les médias sont maintenant plein de gros titres sur l’essai des missiles nord-coréens
de vendredi, qui a démontré que ses ICBM (missiles balistiques
intercontinentaux) peuvent atteindre le continent américain. Ce qui
n’est mentionné dans aucun de ces articles est la façon dont nous en
sommes arrivés là – en particulier, ce que Dan Coats, chef du
renseignement national du président Donald Trump, a expliqué la semaine dernière au Forum sur la sécurité à Aspen.
Le leader nord-coréen de 33 ans, Kim Jong-un, n’est pas fou, a dit
Coats. En fait, il a « une certaine justification rationnelle à l’appui
de ses actions » en ce qui concerne les armes nucléaires du pays.
L’aspect rationnel est la façon dont les États-Unis ont démontré que la
Corée du Nord doit les garder pour assurer « la survie de son régime, la
survie de son pays ».
Kim, selon Coats, « a observé, je pense, ce qui s’est passé dans le
monde entier par rapport aux pays qui possèdent des capacités nucléaires
et l’effet de levier qu’ils ont et a vu que le fait d’avoir la carte
nucléaire dans sa poche permet d’avoir une grande capacité de dissuasion
». En particulier, « Les leçons que nous avons tirées de l’abandon par
la Libye de ses armes nucléaires… est, malheureusement : si vous aviez
des armes nucléaires, ne les abandonnez jamais. Si vous ne les avez pas,
procurez-les-vous. »
C’est, bien sûr, d’une évidence aveuglante,
et ce, depuis que les États-Unis ont aidé à évincer le régime du leader libyen Mouammar Kadhafi en 2011 établi depuis déjà de longues
années. Mais les responsables américains ont rarement, voire jamais,
reconnu cette réalité. Voici la chronologie :
En décembre 2003, la Libye a annoncé qu’elle abandonnerait ses stocks
d’armes biologiques et chimiques, ainsi que son programme rudimentaire
d’armes nucléaires.
En saluant la décision de la Libye, le président George W. Bush a déclaré
que le reste du monde devrait faire passer le message expliquant que «
les dirigeants qui abandonnent la recherche d’armes chimiques,
biologiques et nucléaires, et les moyens de les livrer, trouveront une
voie ouverte vers de meilleures relations avec les États-Unis et
d’autres nations libres ». Paula DeSutter, secrétaire d’État adjointe de
Bush pour la vérification et la conformité, a expliqué que « nous voulons que la Libye soit un modèle pour les autres pays ».
En 2011, les États-Unis et l’OTAN ont mené une campagne de
bombardements pour aider les terroristes islamistes libyens à renverser le
gouvernement de Kadhafi. Kadhafi lui-même a été capturé par une faction
rebelle, qui l’a apparemment sodomisé avec une baïonnette et l’a ensuite tué.
On s’attendrait certainement à ce que cela attire l’attention des dirigeants de la Corée du Nord – d’autant plus que l’Irak a
également désarmé puis a été envahi, avec son président exécuté par les terroristes sous le contrôle US.
Et, en effet, la Corée du Nord l’a dit explicitement à l’époque. Son
ministère des Affaires étrangères a déclaré : « La crise libyenne donne à
la communauté internationale une importante leçon », à savoir que
l’accord visant à débarrasser la Libye des armes de destruction massive
avait été « une stratégie d’invasion pour désarmer le pays ».
Pourtant, l’administration Obama l’a nié sans vergogne. Un journaliste a déclaré
au porte-parole du département d’État, Mark Toner, que « les
Nord-Coréens sont en train d’examiner la question » et que cela « ne les
incitait pas à renoncer à leurs armes nucléaires ». Toner a répondu que
« là où [la Libye] en est aujourd’hui n’a absolument aucun lien avec
leur renoncement à leur programme nucléaire et à leurs armes nucléaires
».
De plus, les Nord-Coréens et d’autres pays peuvent lire, et donc
comprendre ce que l’élite de la politique étrangère américaine a
expliqué à maintes reprises pourquoi nous voulons que les petits pays
désarment. Ce n’est pas parce que nous craignons qu’ils utilisent des
armes de destruction massive lors d’une première attaque contre nous,
puisque des pays comme la Corée du Nord comprennent que cela mènerait
immédiatement à leur anéantissement. Au lieu de cela, nos mandarins
disent explicitement que le problème est que les armes non
conventionnelles aident les petits pays à nous dissuader de les
attaquer.
Les exemples sont nombreux. Par exemple, dans une note de service de 2001, le secrétaire à la Défense de l’époque, Donald Rumsfeld, a déclaré :
Plusieurs de ces [petits pays ennemis] sont intensément hostiles aux
Etats-Unis et s’arment pour nous dissuader d’utiliser notre puissance
conventionnelle ou nucléaire dans une crise régionale…
Des technologies disponibles partout dans le monde [ADM : Armes de
Destruction Massive] peuvent être utilisées pour créer des réponses «
asymétriques » qui ne peuvent pas vaincre nos forces, mais qui peuvent
empêcher l’accès à des zones critiques en Europe, au Moyen-Orient et en
Asie… Des approches « asymétriques » peuvent limiter notre capacité à
utiliser la puissance militaire.
The think tank Project for a New American Century [Le groupe de
réflexion Projet pour un nouveau siècle américain, NdT]), un groupe de
pression néoconservateur qui a eu une forte influence sur
l’administration de George W. Bush, a fait la même remarque dans un
document influent intitulé Rebuilding America’s Defenses (Reconstruire les défenses de l’Amérique) :
Les États-Unis doivent également contrer les effets de la
prolifération des missiles balistiques et des armes de destruction
massive qui pourraient bientôt permettre à des États de moindre
envergure de dissuader d’engager une action militaire américaine en
menaçant les alliés américains et la patrie américaine elle-même. De
toutes les missions nouvelles et actuelles des forces armées
américaines, celle-ci doit avoir la priorité…
Dans l’après Guerre froide, l’Amérique et ses alliés, plutôt que
l’Union soviétique, sont devenus les principaux objets de dissuasion et
ce sont des États comme l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord qui
souhaitent le plus développer des capacités de dissuasion.
En fait, même Dan Coats lui-même l’a dit dans un éditorial de 2008
qu’il a coécrit. « Une République islamique d’Iran dotée d’armes
nucléaires serait stratégiquement insupportable », a déclaré M. Coats,
car elle posséderait une « force de dissuasion » contre les attaques des
États-Unis. Et pour empêcher l’Iran d’acquérir cette capacité à nous
dissuader, a-t-il expliqué, nous devrons peut-être les attaquer.
La vidéo du discours de Coats et ses remarques complètes ici
Source : The Intercept, Jon Schwartz, 29-07-2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.
A MES FRÈRES ET AMIS NORD-CORÉENS ET IRANIENS JE DIRAI SI LE PREMIER TOMBE , LE SECOND PASSE ET LES AUTRES SUIVENT SA TRACE . MOUAMMAR EST TOMBÉ cela suffit .
RépondreSupprimerOui ça suffit il est grand temps,
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