En Chine, un cannibale a vendu de la viande humaine sur les marchés en disant que c’était de l’autruche. C’est illégal, il a été arrêté. 
Au Japon, dans le même temps, un artiste, Mao Sugiyama, a cuisiné son pénis et ses testicules lors d’une dégustation à Tokyo. Il va devenir célèbre.
L’édition américaine du Huffington Post met en ligne quelques photos où l’on peut voir ses attributs préparés par un cuisinier professionnel. Ils sont ensuite servis dans un plat, assaisonnés au persil, avec des champignons: cela ressemble un peu à du magret de canard.
Âgé de 22 ans, Mao Sugiyama se considère comme asexuel ; il ne ressentirait aucun désir sexuel, ni pour les hommes, ni pour les femmes. Il a préparé cette performance pour, selon lui, attirer l’attention sur les minorités sexuelles. Même s’il est un exemple un peu extrême, au Japon, 58,5 % des filles et 36 % des garçons entre 16 et 19 ans déclarent ne pas s’intéresser au sexe, d'après une étude de l’Institut national sur la population et l’organisme de Sécurité sociale.

Le cannibalisme, pas illégal au Japon

Selon l’AFP, il «a affirmé sur son compte Twitter avoir subi à sa demande une ablation de son pénis et de ses testicules en mars et les avoir conservés au congélateur pendant deux mois». La dégustation a eu lieu le 13 mai, les clients, au courant évidemment de la nature du plat, ont payé chacun 20.000 yens soit 200 euros.
Le cannibalisme n’étant pas illégal au Japon, la police de Tokyo a décidé de ne pas intervenir. «Aucun règlement n’a été violé et rien ne justifie d’engager une procédure», a dit à l’AFP un policier du quartier de Suginami où s’est déroulée la soirée dégustation.
L’artiste a assuré qu’il n’était pas infecté, que cela avait vraiment eu lieu et que toutes les conditions d’hygène avaient été respectées. Au départ, il souhaitait lui-même manger ses attributs, mais les cuisiner pour des convives lui a permis de payer en partie ses frais de chirurgie.
Cet acte de cannibalisme rappelle les fantasmes d’Armin Meiwes, un informaticien allemand. En 2001, il a mangé le pénis d’un de ses amants, Bernd Jürgen Brandes. Sauf que, contrairement aux victimes d’Hannibal Lecter, ce dernier était consentant pour se faire manger le pénis, puis être torturé et tué. Toute la scène avait été construite (et filmée) par les deux hommes comme un jeu sexuel.
Avant de se faire arrêter par la police, Armin Meiwes chercha d’autres hommes par petite annonce et trouva un nouveau candidat. Mais il le rejeta parce qu’il ne le trouvait pas assez beau. En 2003, la journaliste Agnès Giard  a interviewé Shannon Larratt, un fétichiste ayant créé le site eroticadeath (désormais fermé), qui était une «agence matrimoniale»  mettant en relation des bourreaux ou des victimes potentielle. Pour lui, le cannibalisme n'est pas si surprenant: «Les gens normaux pratiquent tous des formes atténuées de cannibalisme: ils se mordillent en faisant l’amour, ils se sucent… La fellation, c’est excitant, non? Alors pourquoi pas le fait de manger un organe humain? Le mythe de l’ogre est une métaphore freudienne du désir sexuel poussé à son extrême: je t’aime tellement que je te mange… Tous les contes pour enfant parlent de cannibalisme. Cela ne m’étonne pas que, devenus adultes, certains passent du rêve à la réalité. »

Le cannibalisme érotique a déjà inspiré le cinéma, comme ce nanar italien de 1980, La secte des cannibales, avec la pulpeuse suédoise Janet Agren. Le marquis de Sade, évidemment, ne manque pas non plus d’aborder cette question. Dans l’Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice, il met en scène Minski, un ogre anthropophage à l’imagination débridée. Agé de 45 ans, il possède deux harems et explique que ses «facultés lubriques sont telles [qu’il ne se] couche jamais sans avoir déchargé dix fois. Il est vrai que l’extrême quantité de chair humaine dont “il se nourrit” contribue beaucoup à l’augmentation et à l’épaisseur de la matière séminale». Bon à savoir.