Ces deux
dernières semaines, des événements vraiment tectoniques se sont produits
simultanément aux États-Unis, en Russie, en Israël, en Syrie, en Iran et dans
l’Union européenne. Je crois qu’il serait aussi raisonnable de dire que la
plupart de ceux qui s’opposent à l’Empire anglosioniste ont éprouvé des
sentiments allant de la légère déception à la consternation totale.
Je dirais que ces deux dernières
semaines, la Russie a subi non pas une mais plusieurs catastrophes
en termes de relations publiques. Je dirais
aussi que les sionistes ont remporté quelques énormes succès en termes de
relations publiques. Mais je veux vous suggérer que les catastrophes
et les réussites en termes de relations publiques ne sont pas tout à fait les
mêmes que des victoires réelles et tangibles.
Poutine déçoit
Résumé
rapide : Poutine a renommé Medvedev [1er ministre, NdT],
il a nommé Alexei Koudrine président de la Cour des comptes de Russie et
Vitali Moutko comme vice-Premier ministre chargé de la construction,
puis il a invité Bibi Netanyahou au Kremlin alors qu’Israël bombardait la Syrie
juste avant, pendant et après la visite de Netanyahou. Enfin, il y a le zigzag indigne sur les S-300
pour la Syrie : d’abord, oui,
nous le ferons, puis non, nous
ne le ferons pas.
Tous ces
événements peuvent et devraient être soigneusement analysés et expliqués, mais
je ne pense pas que cela ait du sens de nier que la plupart des gens éprouvent un sentiment de
déception à propos de tout cela.
Je dirais que
même ceux qui pensent que ce n’est pas très important et que rien de terrible
ne s’est passé ne nieront pas, s’ils sont honnêtes, que Poutine doit
avoir su, sans aucun doute, que ses décisions seraient impopulaires auprès du public russe et que,
très inhabituellement pour lui, il a délibérément choisi d’ignorer sa seule
opinion publique et de favoriser d’autres considérations. C’est quelque chose
de très nouveau et, je pense, quelque chose d’important.
En gros, deux camps se disputent le
pouvoir au Kremlin :
- Le premier groupe,
les intégrationnistes atlantiques,
est un pur produit des années 1990 (les années de l’ivrogne Eltsine). Nous
pouvons penser à eux comme à des « libéraux », du genre
FMI/Consensus de Washington/OMC/ Banque mondiale ; des gens arrivés au
pouvoir grâce au régime des oligarques qui a gouverné la Russie de 1990 à 2000
et qui étaient à la fois profondément
pro-américains et avaient des liens très étroits avec Israël et les diverses
organisations politiques juives et sionistes en Occident.
- Le deuxième groupe,
les souverainistes eurasiatiques, est
principalement un produit des forces armées et des services de sécurité.
Le « pont »
entre les deux est, d’ailleurs, le complexe militaro-industriel russe dans
lequel les deux groupes sont représentés. Sans surprise, la plupart des « élites »
russes (définies simplement comme des gens qui ont fait fortune ou au
moins se sont fait une bonne vie dans les années 1990 de corruption massive et
après) soutiennent les
intégrationnistes atlantiques, tandis que la plupart des Russes « moyens »
soutiennent massivement les souverainistes eurasiatiques. C’est la
raison pour laquelle Poutine est si populaire et Medvedev ne l’a jamais été.
Ce qui est intéressant est d’aller voir comment ces
groupes sont reliés à Israël et au sionisme.
- Les intégrationnistes atlantiques
sont pro-israéliens jusqu’au bout des ongles. Pour eux, Israël est un pays tout
à fait normal, à admirer même, car ils ont tous des liens personnels/familiaux
et d’affaires avec des Israéliens en Israël et aux États-Unis [Ils ont des accointances étroites avec la maffia
judéo-russe de New-York. Voir La
Mafia judéo-russe : du Goulag à Brooklyn à la domination mondiale]. .
Alors
qu’il n’y a pas de version officielle de l’AIPAC en
Russie, disons seulement que l’ADL donnerait
aux intégrationnistes atlantiques la meilleure note en loyauté et en service.
- Les souverainistes eurasiatiques : ici
les choses sont beaucoup plus compliquées. Certains sont profondément antisionistes
idéologiquement, tandis que d’autres ne s’en soucient pas vraiment. Comme je
l’écris souvent pour les Russes, les musulmans ne sont pas des « aliens »
comme les perçoivent de nombreux Occidentaux, et les juifs ne sont pas non plus
des « aliens » pour les Russes. La Russie est et a toujours
été, et reste une société multiethnique et multiconfessionnelle dans laquelle
la présence des « autres » est tout simplement une réalité.
Ensuite, il y a
le facteur de la Seconde Guerre mondiale, que les Israéliens et les
Russes sionistes ont été extrêmement habiles à exploiter au maximum : les
Russes et les juifs sont unis dans la mémoire commune des horreurs que leur ont
infligées les Nazis. Résultat, vous trouverez que la plupart des Russes
antisionistes, alors qu’ils ne sont assurément pas « ADL
compatibles » dans leurs opinions, haïssent les Nazis et tout ce que
le racisme occidental représente, exactement comme les juifs. En fait,
lorsqu’ils sont confrontés à la vague moderne de russophobie enragée, de
nombreux Russes disent « nous sommes
les nouveaux juifs », voulant dire par là que tout le mal
dans le monde leur est imputé, sans égard pour les faits ou la logique. Que
cela vous plaise ou non, cette mémoire commune lie profondément les Russes et
les juifs.
L’Empire contre-attaque
Les deux
dernières années ont été terribles pour les sionistes, tant aux États-Unis que
dans le monde. D’abord il y a eu la défaite cuisante de leur candidate aux
États-Unis et l’élection d’un candidat qu’ils haïssaient passionnément.
Ensuite, il y a eu l’intervention russe en Syrie, qui les a empêchés de
renverser le dernier régime laïque de « résistance »
dans le monde arabe. En Russie, « leurs »
intégrationnistes atlantiques perdaient lentement mais sûrement du pouvoir et,
dans l’ensemble, les
sanctions occidentales se sont révélées une bénédiction pour la Russie.
La popularité de Poutine atteignait de nouveaux sommets et la « maison
sioniste » mondiale était en feu. Aux États-Unis, les sionistes
contre-attaquent à la vitesse de la lumière et avec une efficacité
dévastatrice, brisant
Trump en à peu près 30 jours (comme le montre la trahison par
Trump de Flynn et plus tard de Bannon). Après cela, Trump a fait de l’apaisement de l’AIPAC son boulot
à plein temps.
Mais il restait
encore un problème : alors que les États-Unis étaient repris sous
contrôle, la Russie, entretemps, avait réussi à développer ses capacités à
neutraliser totalement tout le système ABM américain, à rendre la plus grande
partie de la flotte de surface obsolète et à compromettre gravement la capacité
d’opération de la puissance aérienne américaine dans un espace aérien contesté
par les défenses aériennes russes modernes. Autrement dit, en termes
strictement militaires, c’était « jeu, set et match pour la
Russie ».
C’est pourquoi
la Russie, bien qu’elle n’ait qu’un petit contingent, a réussi à inverser le
cours de la guerre en Syrie et confronte aujourd’hui les Anglosionistes à un
défi frustrant : un
minuscule contingent (par comparaison) de forces russes a fait totalement
dérailler les plans de l’Empire pour l’ensemble du Moyen-Orient ;
non seulement il y a un véritable changement de paix qui surgit en Syrie, mais
la situation est loin de voir les takfiris et les chiites s’entretuer en Syrie
et au Liban (une partie essentielle du plan israélien pour la région). Le
Hezbollah, l’Iran et les Syriens constituent aujourd’hui une coalition
victorieuse sur le terrain contre les forces de l’« Axe du Bien »,
qui sont carrément défaites.
Donc les
Israéliens ont décidé d’un plan de contre-attaque simple, très efficace et très
dangereux : 1) lancer une guerre
entre les États-Unis et l’Iran en créant une crise aiguë à la suite du
non-respect par les Américains de leurs obligations légales et
2) attirer l’Iran dans une contre-attaque en
réponse aux opérations aériennes d’Israël contre l’Iran et les forces
pro-iraniennes en Syrie. Mais
pour que ce plan réussisse, il fallait que la Russie reste à l’écart.
Jusqu’à présent,
au moins il semble que les Israéliens aient convaincu les Russes de se tenir à
l’écart. Mais cette perception est-elle vraiment fondée ?
Les facteurs qui inhibent la Russie
Tout d’abord, la
Russie n’a absolument aucune obligation légale ou morale de soutenir, protéger,
armer, former ou assister d’une quelconque manière quiconque au Moyen-Orient. La Russie a
déjà fait plus pour la Syrie que tout le monde arabo-musulman dans son
ensemble, à l’exception notable de l’Iran et du Hezbollah. Quant au monde arabo-musulman,
il n’a jamais rien fait pour la Russie et ne fait toujours rien. Donc
ceux qui aiment se plaindre de la Russie qui n’en fait pas assez n’ont pas lieu
de le faire.
Deuxièmement,
les forces aérospatiales et de défense aérienne russes en Syrie n’ont qu’une
seule mission : protéger la force d’intervention russe en Syrie. Celui qui
a pensé que la Russie est supposée abattre des avions israéliens n’a pas pris
garde aux déclarations publiques russes à ce propos. L’idée que la force
d’intervention russe en Syrie est là pour se confronter aux forces
US/OTAN/CENTCOM est tout aussi ridicule.
Troisièmement,
et contrairement à une idée fausse très répandue, le gouvernement syrien,
l’Iran et le Hezbollah ont des programmes différents au Moyen-Orient. Oui, ce
sont des alliés de facto. Ils ont aussi les mêmes ennemis, ils
travaillent souvent ensemble, mais tous pensent d’abord à leurs propres
intérêts. Penser que l’un d’entre eux ou tous se porteront immédiatement à la
défense de l’un d’entre eux est suprêmement naïf, surtout lorsque l’agresseur
(Israël) est soutenu par la pleine puissance d’un Empire déjà emporté par le
bellicisme.
Quatrièmement,
la triste réalité est que la Russie, contrairement
à l’Iran, n’a jamais pris de position de principe sur la nature et le
comportement de l’État d’Israël. Je le déplore vivement, et je
considère que c’est une
honte, mais je m’empresse d’ajouter que cette honte est partagée par
tous les pays sur la planète, hormis l’Iran, la Bolivie et peut-être, dans
une certaine mesure, la Turquie. Sans vouloir excuser, mais uniquement pour
expliquer, il y a très peu de conscience chez les Russes de la vraie nature du
comportement des Israéliens et la plus grande partie de ceci est dû aux médias, désespérément
pro-israéliens (d’où la présence presque permanente de gens comme
Iakov Kedmi, Avigdor Eskine, Evgueni Satanovskii et d’autres agents israéliens
à la TV russe). Les médias
russes, en particulier les stations de télévision, pourraient facilement
obtenir un « label de qualité ADL ».
Bref : la vaste majorité des Russes ne ressent pas que la détresse des
Palestiniens ou les constantes attaques d’Israël contre ses pays voisins soient
leur problème.
Cinquièmement, même les analystes et les médias
souverainistes eurasiatiques en Russie ont cet « angle mort » absolument
stupéfiant à propos d’Israël et de l’idéologie sioniste : je pense à des
analystes que j’admire et respecte sincèrement (comme Serguei Mikheïev ou
Rouslan Ostachko), dont les analyses sont superbes sur à peu près tout et qui
ne mentionnent simplement jamais le pouvoir et l’influence de ce qui est
clairement un lobby pro-israélien puissant en
Russie, en particulier dans les médias (même lorsqu’ils
mentionnent le pouvoir du lobby israélien aux États-Unis). [Voir : Le
Jared Kuchner du Kremlin: le juif qui épouse la fille de Poutine puis fait
fortune]. Compte tenu du ton différent d’une grande partie de l’Internet
russe, ma seule explication à cette situation est que toutes les déclarations
anti-israéliennes ou antisionistes publiques mettent fin aux carrières en
Russie (nous voyons le même phénomène se produire avec RT
et Sputnik).
[Notre blog, bien que francophone, était très
suivi en Russie, jusqu’en septembre 2017. Depuis cette date, il est devenu quasi inaccessible
en Russie. Ce sont des lecteurs russes qui me l'ont signalé. Comme nous y dénonçons le
lobby juif et la politique raciste d’Israël, les autorités l’ont
peut-être étiqueté anti sémite. Le lobby juif serait-il plus
puissant en Russie qu’il ne l’est en France ou aux USA, ces deux derniers pays
ayant le plus grand nombre de lecteurs de notre blog].
Sixièmement,
beaucoup de gens en Russie réalisent pleinement deux choses simples : d’abord,
une guerre entre l’Iran et l’Empire serait désastreuse pour ce dernier (et par
conséquent excellente pour la Russie) et ensuite que les Iraniens sont
également des alliés « problématiques », qui ont leur propre
version des « atlantistes » (vous vous rappelez de la Révolution Gucci ?)
et des « souverainistes », ce qui signifie que les tensions
ou la guerre entre l’Iran et les États-Unis seraient extrêmement avantageuses
pour le camp anti-américain en Iran (exactement comme la russophobie frénétique
des politiciens occidentaux a fait davantage pour la réélection de Poutine que
toute sa rhétorique de campagne). Pour le dire crûment, si les Israéliens sont
assez stupides pour attaquer les Iraniens, et si les Américains sont assez
soumis à Israël pour participer au combat, pourquoi la Russie prendrait-elle de
grands risques et se mettrait-elle en travers du chemin ? Enfin, tout
conflit avec l’Iran (qui impliquera très probablement aussi l’Arabie saoudite)
provoquera une flambée des prix du pétrole. Selon vous, quel effet cela
aura-t-il sur l’économie russe ?
Septièmement,
la guerre que mène actuellement Israël contre l’Iran et les forces
pro-iraniennes en Syrie est une guerre entièrement symbolique. La règle de base
de la guerre reste valable aujourd’hui : si vous ne pouvez pas envoyer des
bottes sur le terrain, vos efforts n’auront jamais d’effet militaire décisif.
Et remercions Dieu que personne dans l’« Axe du bien » n’ait de
forces crédibles sur le terrain ; ni les Israéliens (vous vous souvenez de
2006 ?) ; ni les Saoudiens (regardez le Yémen) ; et surtout pas
les États-Unis (c’était quand la dernière fois qu’ils ont battu quelqu’un
capable de résister ?). C’est la raison pour laquelle l’Empire anglo-sioniste essaie toujours
d’utiliser des proxies comme les Kurdes ou les « bons
terroristes », c'est-à-dire les Islamistes,
pour combattre en leur nom. Les spécialistes militaires russes
comprennent donc totalement que même si les Israéliens bombardaient la Syrie
ces prochains mois, ils ne seraient pas en mesure de modifier fondamentalement
le rapport des forces sur le terrain. Par conséquent les frappes israéliennes
sont principalement une question de relations publiques.
Pourtant, pour
toutes ces raisons, et d’autres, nous devons tous accepter le fait que la Russie est ce que
j’appellerais un « acteur limité » au Moyen-Orient.
En outre, j’ai essayé d’expliquer que les Russes ne sont soumis à aucune
obligation de protéger ou de sauver qui que ce soit où que ce soit, y compris
au Moyen-Orient (voir ici).
Enfin, j’ai essayé d’expliquer que les relations entre la Russie et Israël sont
complexes et à plusieurs niveaux (voir ici)
et que Poutine affronte une énorme opposition interne qu’il a échoué à
combattre (voir ici).
Assurément, les Israéliens ne
veulent pas donner l’impression qu’ils dirigent la Russie comme ils dirigent
les États-Unis, et la récente réception de Netanyahou au Kremlin a
déjà fait froncer beaucoup de sourcils, et l’impression que Poutine cédait aux
demandes de ce bâtard arrogant n’aide pas
celui-ci – pour user d’un euphémisme. Beaucoup d’analystes russes (Viktor
Baranets, Maxime Chevtchenko, Leonid Ivachov) se demandent quel genre
d’arguments Netanyahou a utilisés avec Poutine, et la liste des
possibilités n’est pas du tout inspirante.
En ce moment,
nos toujours courageux Européens sont occupés à remettre le
prix Eurovision à une Israélienne (les prix Eurovision sont toujours
décernés à des pays que les dirigeants de l’UE veulent soutenir) tandis que les
mêmes Israéliens « célèbrent » la nouvelle ambassade
américaine à Jérusalem en assassinant
55 Palestiniens (et ont
promis d’en assassiner beaucoup d’autres). …
À propos du fiasco des S-300
Toute l’affaire
des S-300 pour la Syrie a été un affreux gâchis mais, de nouveau, davantage dans
le domaine des relations publiques que dans le monde réel. Le constant « nous
livrerons, non, nous ne livrerons pas, oui, nous le ferons, non, nous ne le
ferons pas » crée une impression épouvantable. Les explications pour
ce zigzag ne font qu’aggraver les choses. Regardons ce que ceux qui ne
désapprouvent pas ce zigzag en disent. Leurs arguments sont plus ou moins les
suivants :
- Les S-300 mettraient en danger l’armée de l’air israélienne non seulement en Syrie, mais aussi au Liban et même en Israël. C’est exagéré parce que la Russie n’est jamais allée en Syrie pour mener une guerre contre Israël. Donc toute l’idée de livrer des S-300 à la Syrie était mauvaise dès le départ.
- La Syrie n’a pas vraiment besoin de S-300. Lavrov et d’autres disent que les S-300 sont une menace (parce que les Israéliens craignent vraiment ce système), mais en réalité, ce dont la Syrie a besoin, ce sont des Buk-M2E (voir l’analyse en russe et sa traduction automatique ici).
- Les Russes ont passé un accord avec Israël et, en échange de la non-livraison des S-300 (voir l’analyse en russe et la traduction automatique ici), ils obtiennent quelque chose de très concret : Israël cessera de soutenir les « bons terroristes » en Syrie, ce qui permettra à Damas d’en finir plus facilement avec eux.
Je n’aime pas
beaucoup ces arguments, à part le second. D’abord, je suis d’accord que le
Buk-M2E est un système très moderne et très performant, qui comporte des
avantages sur le S-300 dans le contexte syrien, mais j’ajouterais que la phrase infâme, « la Syrie a
obtenu tout ce dont elle a besoin » est une déclaration absolument
terrible et ridicule (lire la critique dévastatrice de Marko
Marjanović dans son article « Israel
Took out a Syrian Pantsir Air Defense Unit, S-200 Radars. Russia : ‘No S-300
Transfer, Syria Has All It Needs’ » (Israël a détruit une
unité de défense aérienne syrienne Pantsir, des radars S-200. La Russie :
‘Pas de transfert de S-300, la Syrie a tout ce dont elle a besoin’) pour Russia
Insider). Je pense que ce « la Syrie a tout ce dont elle a
besoin » est de nouveau un de ces désastres de relations publiques
auto-infligé et une déclaration totalement ridicule jusqu’à ce que vous alliez
plus loin.
La Russie doit
livrer à la Syrie autant de ces Pantsir-S1 que c’est physiquement possible. Un grand nombre de Pantsir en
Syrie donnerait beaucoup plus de maux de tête à Israël et aux États-Unis que
quelques S-300. Actuellement, il y a quelque chose comme 40 à 60 de ces
Pantsirs en Syrie. C’est loin d’être suffisant si l’on songe à l’ampleur de la
menace et aux capacités de celle-ci. Ce nombre doit être au moins doublé.
Cependant, et indépendamment des aspects techniques et
militaires concrets, les zigzags russes ont fait une impression terrible sur le
monde : les Israéliens attaquent un allié russe, puis les Russes
promettent de faire quelque chose, puis Netanyahou va en Russie, et Poutine lui
cède docilement. Tout cela est un plantage politique auto-infligé massif et
encore une nouvelle faute majeur de Poutine et des autres dirigeants russes.
Franchement, la
principale erreur russe ici a été de toujours mentionner les
livraisons de S-300 aux Syriens.
Conclusion No 1 : le soutien à Poutine et à
la Russie doit être conditionnel
Ici, nous
pouvons observer un paradoxe : Poutine a critiqué à de nombreuses reprises
l’immoralité de la société occidentale et des politiques impériales (les
critiques les plus fameuses à Munich et à l’ONU). Mais Poutine n’a jamais rien dit de l’immoralité de l’État
d’Israël. Et pourtant Israël est le centre de gravité, le nœud de
tout l’Empire anglosioniste, en particulier depuis que les néocons ont transformé Trump
en leur laquais soumis. Dans ce domaine, et en de nombreux autres,
la Russie doit suivre l’exemple de l’Iran dont les dirigeants ont fait preuve
de beaucoup plus de moralité et de politique fondées sur des principes bien que
l’Iran soit beaucoup plus petit et comparativement plus faible que la Russie.
Et cela, à son
tour, signifie que ceux
d’entre nous qui sont opposés à l’Empire et soutiennent Poutine et la Russie
doivent impérativement subordonner ce soutien à un ensemble de principes moraux
et spirituels, et pas sur une loyauté du genre « mon pays,
à tort ou à raison » ou, encore moins, sur une erreur du type « l’ennemi
de mon ennemi est mon ami ». Si Poutine devait continuer dans ses
apparentes tentatives d’apaiser les Israéliens, un nouveau type d’opposition
interne à son gouvernement pourrait gagner en puissance en Russie et de
nouvelles tensions internes pourraient venir s’ajouter aux tensions extérieures
existantes.
Conclusion numéro 2 : la quête de « valeurs russes »
Les ambiguïtés
politiques russes sont le résultat direct du fait que la Russie, dans son
ensemble, n’a pas encore défini ce que sont vraiment les « valeurs
russes ». La Russie historique a été fondée sur le christianisme
patristique et le modèle civilisationnel romain, et l’Union soviétique sur
le marxisme-léninisme. Les années 1990 ont signé le triomphe total du règne
désastreux du capitalisme et de la corruption.
Mais contrairement au Hezbollah et à l’Iran, la « nouvelle
Russie » (comme j’aime l’appeler) n’est pas basée sur autre chose
qu’une Constitution écrite principalement par des conseillers américains et
leurs mandataires et une opposition générale au modèle
civilisationnel occidental (en particulier depuis 2014). Être contre quelque
chose n’est pas une position politique ou morale inspirante ni même tenable
(comme les Garde blancs l’ont découvert pendant la guerre civile russe). De
plus, dans sa confrontation avec un Empire anglosioniste qui ne défend
absolument rien sinon de bas instincts, la Russie doit être pour
quelque chose, et pas seulement contre quelque chose d’autre. Tant
que la Russie ne définira pas et ne proclamera pas fermement un ensemble de
valeurs spirituelles et morales qu’elle veut défendre, les zigzags actuels
continueront et les politiques russes s’avèreront au mieux incohérentes.
Il est très probable qu’Israël va réussir à provoquer une
attaque américaine contre l’Iran. Si/quand cela arrivera, cela
déclenchera une crise politique en Russie parce que l’espace pour les actuelles
ambiguïtés sera considérablement réduit. Pour des raisons morales et
pragmatiques, la Russie devra décider si elle peut se permettre d’être
spectatrice ou non. Ce ne sera pas un choix facile car il n’y aura pas de
consensus au sein des élites dirigeantes sur ce qu’il faut faire. Mais les enjeux seront trop
élevés et les conséquences de l’inaction seront extrêmes. Mon espoir est
qu’un conflit militaire majeur entraîne une forte augmentation du pouvoir et de
l’influence du « lobby » militaire au Kremlin. Finalement et
inévitablement, la question
d’Israël et du sionisme devra être réexaminée et le lobby pro-israélien en
Russie devra être traité, de peur que la Russie suive la même voie
d’autodestruction que les États-Unis. Pour cette raison, le concept
de « véritable reconquête de la souveraineté » est le seul
slogan/but patriotique que les souverainistes eurasiens doivent continuer à
promouvoir (quelle que soit la terminologie utilisée) parce qu’il pointe les
vrais problèmes dans les politiques intérieure et extérieure de la Russie, qui
doivent être abordés et résolus. Ce sera un processus long et difficile, avec
des victoires et des reculs.
Le 17
mai 2018 – Source Le Saker Francophone
Les ajouts dans cette couleur sont d'Hannibal Genséric
VOIR AUSSI :
LA LETTRE PIKE/MAZZINI EST DATEE 1871.
RépondreSupprimerLES ILLUMINATI QUI L'ONT ECRITE FERONT ECLATER LA TROISIEME GUERRE MONDIALE PAR LE BIAIS D'UN GIGANTESQUE FALSE FLAG, CAR PERSONNE EST SI FOU ET SUICIDAIRE AU POINT DE DECLENCHER UNE GUERRE NUCLEAIRE, MEME EN REPONSE LEGITIME AUX PLUS EFFRONTEES PROVOCATIONS.
LA MEME TACTIQUE A ETE PRATIQUEE DANS LES DEUX PRECEDENTES GUERRES MONDIALES ET, VRAISEMBLABLEMENT, DANS TOUTES LES GUERRES DES DERNIERS SIECLES. IL S'AGIT DE PROVOQUER UN ATTENTAT DE FACON QU'ON PUISSE ACCUSER L'ENNEMI AUX YEUX DES NAIFS ET AVOIR LE PRETEXTE DE LUI FAIRE LA GUERRE.
POUR DES GENS QUI POSSEDENT PRESQUE LE MONDE ENTIER, PROVOQUER UN FALSE FLAG EST TOUT AUTRE QU'IMPOSSIBLE.
LE MONDE EST GOUVERNE (DEPUIS DES MILLENAIRES) PAR DES POUVOIRS OCCULTES SATANIQUES QUI PRATIQUENT TOUS GENRE DE SORCELLERIE ET SANS AUCUN SCRUPULE, PRESQUE DES DEMONS INCARNES, ANIMES PAR LA HAINE DE DIEU ET DE SA CREATION.
LES HOMMES POLITIQUES ET LES JOURNALISTES “OFFICIELS” EN PARTICULIER, SONT DES MARIONNETTES QUI OBEISSENT ET AGISSENT SELON LEUR PLAN, SANS QUE LA PLUPART D'EUX EN SOIENT CONSCIENTS. SEULEMENT LES MEMBRES DE TRES HAUT NIVEAU SAVENT CLAIREMENT CE QU'ILS FONT.
TOUS LES AUTRES VIP, CAPTURES PAR LEUR CONVOITISES, AGISSENT POUR LE POUVOIR, L'ARGENT, LA CELEBRITE, ETC. ETC.
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comme nous ne pouvons rien,préparons-nous à mourir quand cela arrivera,laissons-les au pouvoir pour qu'ils puissent finaliser leurs plans pour le monde,nous sommes 99 pourcent contre 1 pourcent, mourrons en ...
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