« La Russie est prête à répondre à toute
provocation, mais une autre guerre est la dernière chose que désirent les
Russes. Et si vous êtes accro aux nouvelles positives, c’est la seule bonne
nouvelle que vous allez entendre. »
Il y a comme
un souffle de troisième guerre mondiale dans l’air. Aux États-Unis, le pays est
en mode Guerre froide 2.0, et la rhétorique anti-russe émanant de la campagne
d’Hillary Clinton (cet article a été écrit en
août 2016, mais peu de choses ont changé), avec les médias de masse
en caisse de résonance, nous ramène au Maccarthyisme et sa
menace rouge. Par conséquent beaucoup commencent à penser que l’Armageddon est
proche, un échange de feu nucléaire, suivi d’un hiver nucléaire et l’extinction
du genre humain. Il semble que de plus en plus d’Américains pensent ainsi.
Bonté divine !
Mais, voyez-vous, il n’y a rien de
déraisonnable à penser ainsi. Les États-Unis foncent vers l’effondrement
financier, économique et politique, perdant leur stature dans le monde,
devenant un ghetto continental rempli d’abus de drogue, de violence, avec des
infrastructures en ruine, une population accro aux vices, empoisonnée aux
aliments génétiquement modifiés, frappée d’obésité morbide [Voir : La
Russie produit du blé bio, l’Amérique produit des eunuques obèses gavés aux OGM], soumise à la prédation des forces
policières et des élus municipaux, sans oublier un vaste assortiment de rackets
mafieux, de la médecine à l’éducation en passant par l’immobilier… Tout cela
est bien connu.
Nous savons
aussi combien est douloureuse la prise de conscience du fait que les
États-Unis sont endommagés au delà de tout espoir, ou d’admettre le fait que la
plupart de ces dommages viennent de l’intérieur : des guerres sans fin et sans
but, la corruption sans limite de la politique par l’argent, une
culture toxique et des guerres à propos du genre [Théorie du genre,
NdT] et du marxisme culturel, et l’hubris impérial et l’ignorance
volontaire qui sous tendent tout cela… Ce degré de déconnexion entre ce qui est
espéré et ce qui est observable provoque certainement des souffrances, mais ces
souffrances peuvent être évitées, pour un moment, par l’illusion des masses.
Ce genre de
spirale vers la chute n’implique pas nécessairement une Apocalypse mais
les spécificités de la religion d’État aux USA − une vieille religiosité
entremêlée avec la religion séculière du progrès − sont telles qu’il n’y a
pas d’autre issue : soit nous sommes sur le point de construire des colonies
sur Mars, soit nous mourrons tous dans une boule de feu géante. Puisque
l’humiliation de demander aux Russes la permission d’utiliser leurs fusées Soyouz pour rejoindre la
Station spatiale internationale rend improbable la formation de colonies
spatiales américaines, retour au plan B : boules de feu, nous voilà !
Par
conséquent, la rhétorique
guerrière américaine envers la Russie s’explique largement par le désir de
trouver un bouc émissaire pour son effondrement en cours. Cette réaction
psychologique est bien connue, projection sur une ombre, par laquelle on prend
tout ce qu’on déteste de soi-même, sans pouvoir l’admettre, pour le projeter
sur l’autre. Inconsciemment (et consciemment pour certaines personnes
particulièrement stupides) les Américains voudraient
atomiser la Russie jusqu’à la faire briller dans le noir, mais ils ne peuvent
le faire en raison de la riposte russe. Ainsi les Américains
projettent leurs propres fantasmes sur la Russie, et puisqu’ils doivent se
considérer dans le camp du bien et la Russie dans celui du mal, le scénario de
l’Armageddon peut sembler plausible.
Pourtant ce mode de pensée implique un
divorce d’avec la réalité. Il n’y a qu’une seule nation sur terre
ayant bombardé un autre pays à l’arme nucléaire : les États-Unis d’Amérique. Ils ont gratuitement atomisé le
Japon, qui était prêt à capituler, uniquement parce qu’ils le
pouvaient. Ils étaient prêts à atomiser la Russie au début de la Guerre froide,
mais en ont été empêché par leur faible arsenal nucléaire naissant. Enfin ils
ont tenté de rendre la Russie impuissante face à une attaque nucléaire,
abandonnant le traité
anti missiles balistiques de 2002. Ils ont été stoppés par les nouvelles
armes russes, parmi lesquelles les missiles de croisière supersoniques à longue
portée (Kalibr), et les missiles intercontinentaux suborbitaux à
multiples charges nucléaires capables de manœuvres évasives à l’approche de
leurs cibles (Sarmat). Tout ce nouvel arsenal est impossible à
intercepter dans l’état actuel des technologies de défense [1]. Dans
le même temps, la Russie a développé ses propres capacités de défense, et le
tout récent système S-500 va de facto verrouiller l’espace aérien
de la Fédération de Russie, permettant l’interception des cibles aussi bien
proche du sol qu’en faible orbite.
En parallèle, les États-Unis ont dilapidé
des sommes astronomiques pour engraisser leur establishment de défense
totalement corrompu [Voir : Al
Capone au Pentagone : 21 mille milliards $ disparaissent !!] , avec de nombreuses versions de la Guerre
des étoiles mais tout cet argent n’a produit que peu de résultats. Les deux
installations européennes du système Aegis
(effective en Roumanie, planifiée en Pologne) seront inutiles face aux missiles
Kalibr tirés depuis les sous-marins et les petits navires russes dans le
Pacifique et l’Atlantique, proche des côtes américaines, ou face aux missiles
intercontinentaux les contournant. L’installation du système
THAAD en Corée du Sud (contre lequel des locaux protestent en se rasant la
tête) n’y changera rien non plus.
Il
n’existe sur la planète qu’un seul agresseur nucléaire, et ce n’est pas la
Russie.
Mais ce fait
est sans importance. En dépit des efforts américains, la logique de la Destruction
Mutuelle Assurée (MAD en anglais) garde son efficacité. La probabilité d’un
échange de feu nucléaire n’est donc pas déterminée par la politique de
quiconque, mais par la possibilité d’un échange accidentel. Puisque la guerre
nucléaire ne produit que des perdants, aucune partie ne veut être à son
origine. Jamais les USA
ne pourront imposer leurs conditions à la Russie via la menace d’extermination
nucléaire.
Puisque la
guerre nucléaire est hors jeu, qu’en est-il d’un conflit conventionnel ? Les
États-Unis font des rodomontades en accumulant des troupes et en organisant des
manœuvres militaires dans les pays baltes, à la frontière occidentale de la
Russie, en installant des systèmes de missiles en Roumanie, en Pologne et en
Corée du Sud, en soutenant les nazis ukrainiens anti-russes (et en lançant ses terroristes islamistes contre tous les
pays dans lesquels vivent des musulmans) etc. Tout cela semble
provocateur : cela mènera-t-il a une guerre ? Quelle forme prendrait-elle ?
Il faut
examiner ici comment les Russes ont répondu aux provocations précédentes. Voici
les faits connus, pouvant être employés pour prédire la suite, par contraste
avec les déclarations fictionnelles, conjoncturelles sans lien avec les faits
établis.
Quand les USA ou leurs vassaux attaquent une enclave peuplée de citoyens
russes hors des frontières russes, voici le genre de réponses que nous avons pu
observer :
1. Le cas de la Géorgie. Durant les Jeux olympiques d’été de Pékin (période
de célébration pacifique) l’armée géorgienne, armée et entrainée par les USA et Israël, a
envahi l’Ossétie du
Sud. Cette région appartenait nominalement à la Géorgie, mais était
majoritairement peuplée de russophones et de porteurs de passeport russe. Les
troupes géorgiennes ont commencé à pilonner la capitale, Tskhinvali, tuant des
troupes russes de maintien de la paix qui étaient basées dans la région et
causant de nombreuses victimes civiles. En riposte, les troupes russes
foncèrent sur la Géorgie, éliminant en quelques heures toute capacité militaire
de ce pays. Ils annoncèrent que l’Ossétie du Sud n’appartenait plus à la
Géorgie, jetant l’éponge en Abkhazie
(une autre enclave russe disputée) pour faire bonne mesure, puis les Russes se
retirèrent. Le président va-t-en-guerre de la Géorgie, Saakachvili était
déclaré « cadavre politique » et livré à lui-même. Par la suite, il a dû fuir
le pays, où il était recherché par la justice. Le Département d’État US lui a
trouvé un boulot récemment, comme gouverneur d’Odessa en Ukraine. Récemment,
les relations russo-géorgiennes se sont améliorées.
2. Le cas de la Crimée. Durant les jeux olympiques d’hiver à Sochi (période de
célébration pacifique) un coup d’État, violent, illégal a été perpétré contre
le gouvernement élu et constitutionnel de l’Ukraine, suivi de l’instauration
d’une administration fantoche placée par les USA [Par Victoria « Fuck the
UE » Nuland, NdT]. En réplique, la population russe de la région
autonome de Crimée a tenu un référendum, où 95% des votants choisirent la
sécession de l’Ukraine et la réintégration dans la Russie, dont ils faisaient
partie depuis des siècles, et jusqu’à tout récemment. Les Russes utilisèrent
alors leurs troupes, déjà présentes dans la région sous le mandat d’un accord
international, pour assurer le respect des résultats du référendum. Pas un seul
coup de feu ne fut échangé durant cet exercice de démocratie directe.
3. L’exemple de la Crimée encore. Durant les Jeux olympiques d’été de Rio (période de
célébration pacifique) des commandos ukrainiens ont pris d’assaut la frontière
de la Crimée mais ont été rapidement arrêtés par les Services fédéraux russes,
qui trouvèrent aussi une cache d’armes et d’explosifs. Plusieurs Ukrainiens
furent tués ainsi que deux Russes. Les survivants du commando ukrainien
avouèrent immédiatement avoir planifié des attentats terroristes contre le
terminal de ferry (reliant la Crimée au reste de la Russie) et contre une gare
de trains. Le leader du groupe a confessé s’être fait promettre royalement 140
dollars pour ces attaques. Tout les prisonniers ukrainiens peuvent s’attendre à
une couchette chaude et sèche en prison et à trois repas par jour, gracieusement
offerts par le gouvernement russe, se qui semble paradisiaque comparé à la
violence, au chaos, à la misère et à la désolation caractérisant l’Ukraine
d’aujourd’hui. En riposte, le gouvernement de Kiev a protesté contre la « provocation
russe » et a placé ses troupes en état d’alerte en préparation d’une « invasion
russe ». Le prochain convoi d’aide américaine à l’Ukraine devrait inclure un
stock de chlorpromazine ou autre médication anti-psychotique.
Remarquez le refrain constant, « durant les Jeux olympiques ».
Aucune coïncidence ici, [2] mais l’indication d’un modus
operandi des Américains. Eh oui, lancer des opérations guerrières dans un
temps traditionnel de paix est aussi cynique que stupide. Mais la devise
américaine semble être « Si on essaie quelque chose en le répétant et que
nous frappons toujours un mur, il suffit d’essayer plus fort encore. » Dans
l’esprit des planificateurs de tels actes, la raison de l’échec ne peut-être
leur propre stupidité. On appelle cela le « Level 3 Stupid », une bêtise
d’une telle profondeur que le sujet ne peut percevoir sa propre stupidité.
4. L’exemple de la région du Donbass (Ukraine). Après les événements décrits précédemment au point
2, cette région peuplée, industrielle, qui appartenait à la Russie au XXe
siècle et qui est russe de langue et de culture, a sombré dans l’agitation
politique, car la plupart des populations locales ne voulaient rien savoir du
gouvernement installé à Kiev, qu’elles percevaient comme illégitime. Le
gouvernement de Kiev a aggravé la situation, d’abord en édictant des lois
discriminatoires envers les russophones, ensuite en lançant l’armée sur la
région, ce qu’ils continuent à faire à ce jour, avec trois invasions
successives, toutes soldées par un échec et le pilonnage incessant des zones
résidentielles et industrielles, durant lesquels des dizaines de milliers de
civils ont été tués, et nombre d’autres blessés.
En guise de
riposte, la Russie a aidé à la mise en place d’un mouvement de résistance
local, soutenu par un contingent de volontaires locaux. Tout cela fut le fait
de volontaires russes, agissant de manière officieuse, et par des citoyens
russes donnant de l’argent pour la cause. Malgré les cris hystériques des
Occidentaux hurlant à l’« invasion russe » et à l’« agression russe », aucune
preuve n’existe. Au contraire le gouvernement russe n’a fait que trois choses :
refus d’interférer avec le travail de ses citoyens décidés à aider le Donbass ;
poursuite d’une stratégie diplomatique pour la résolution du conflit et
organisation de plusieurs convois d’aide humanitaire aux résidents du Donbass.
Pour
compléter le tableau, introduisons la récente opération militaire russe en
Syrie, où la Russie est venue défendre un gouvernement syrien assiégé,
détruisant rapidement des pans entiers du Califat de Daech/ISIS et nombre
d’autres organisations islamistes terroristes actives dans cette région. La
logique russe derrière cette opération est que Moscou perçoit un foyer
terroriste à financement étranger en Syrie comme une menace directe à la
sécurité de la Fédération de Russie. Deux autres faits notables ici sont que la
Russie a agi dans le respect du droit international, ayant reçu l’invitation du
gouvernement légitime et internationalement reconnu, et que l’action militaire
russe fut immédiatement réduite au minimum dès qu’il apparut possible pour
toutes les parties (non terroristes) prenantes au conflit de revenir à une
table de négociation. Ces trois éléments − utilisation d’une force
militaire comme mesure sécuritaire réactive, adhésion scrupuleuse au droit
international et action militaire au service de la diplomatie − sont
vitales pour comprendre les méthodes et les ambitions russes.
Si on observe maintenant les aventures militaires, diplomatiques des
États-Unis, la
situation est fort différente.
Les dépenses militaires étasuniennes constituent
la moitié des dépenses discrétionnaires du gouvernement fédéral, écrasant d’autres secteurs
vitaux, tels que les infrastructures civiles, la santé publique et
l’enseignement public. Ces dépenses servent plusieurs objectifs. Au premier
plan, elles constituent un programme d’emploi public : c’est une façon de
garder au travail des gens non employables selon des critères de productivité
normaux, dus à l’absence de toute intelligence, éducation et formation. Au
second plan, c’est une
méthode d’enrichissement personnel pour les politiciens et les entreprises
privées liées au secteur de la défense, au détriment du bien public.
Troisièmement
il s’agit d’un programme publicitaire pour les ventes d’armes, les USA étant le
premier fournisseur de technologies mortelles au monde. Enfin c’est une façon
de projeter leur puissance sur la planète, bombardant jusqu’à la soumission tout pays ayant
l’audace de s’opposer aux ambitions hégémoniques de Washington, le
plus souvent au mépris complet du droit international. Jamais il ne s’agit de
développer une capacité effective de défense des USA.
Aucun
de ces motifs ne peut fonctionner face à la Russie.
En parité
dollar, les dépenses militaires US écrasent celles de la Russie. Pourtant en
termes de parité d’achat, la
Russie réussit à acheter dix fois plus de capacité défensive par unité de
richesse nationale que les USA, annulant essentiellement l’avantage
en parité dollar. De plus, ce que les États-Unis obtiennent pour leur argent
est de qualité inférieure : la Russie obtient les systèmes d’armement désirés ;
l’armée US obtient ce que l’establishment politique corrompu et ses comparses
du complexe militaro-industriel veulent bien produire dans le but de
s’enrichir. En termes de campagne publicitaire pour la vente d’armes, la
comparaison entre l’armement russe en action en Syrie, éliminant efficacement
les terroristes via une campagne de bombardements reposant sur de faibles
ressources, puis l’armement américain utilisé par les Saoudiens au Yémen,
avec le plein soutien et l’encadrement US, constamment vaincu par une
insurrection faiblement équipée, tout cela a peu de chance de générer des
commandes supplémentaires. Enfin, le projet de maintien d’une hégémonie
américaine semble au point mort.
La
Russie et la Chine forment maintenant une union militaire de facto.
La
supériorité de l’armement russe, jumelée aux capacités infinies de l’infanterie
chinoise, forment une combinaison indestructible. La Russie possède maintenant
une base aérienne permanente en Syrie, a conclu un accord avec l’Iran pour
l’utilisation de bases militaires iraniennes, et elle est sur le point de
sortir la Turquie de l’OTAN. En parallèle, la force militaire US, avec sa pléthore de bases inutiles
à travers le monde et sa quantité de gadgets superflus, devient une source de
honte internationale, et reste, pour l’instant, un programme d’emploi public
pour des incompétents et une source de corruption lucrative.
Il
est essentiel de comprendre combien sont limitées les capacités militaires
américaines.
Les
États-Unis excellent dans l’attaque d’adversaires infiniment plus faibles.
L’action contre l’Allemagne nazie fut un succès du fait que cette dernière était déjà défaite par l’Armée rouge
[Wikipédia :
80% des pertes de la Wehrmacht ont été infligées par les Russes, NdT], à
l’exception de quelques poches de résistance. C’est à ce moment que les USA
sont sortis de leur timide isolement pour se joindre au conflit. Même la Corée du Nord et le
Vietnam se montrèrent trop coriaces pour l’armée américaine, et même
dans ces deux cas, ses misérables performances auraient été pire encore sans la
conscription obligatoire, qui permit d’incorporer des non-incompétents dans ses
rangs, mais produisit un effet indésirable lorsque des hommes enrôlés tuaient leurs officiers
incompétents, un chapitre largement ignoré de l’histoire militaire
américaine récente. Et aujourd’hui, avec l’ajout des LGBTQ
dans les rangs, l’armée US devient une source mondiale de dérision.
Avant, des termes comme « pédé » et « femmelette » étaient d’usage courant dans
la formation de base de l’armée américaine. Les sergents utilisaient ce
vocabulaire pour exhorter les abrutis sous leurs ordres à se comporter comme
des hommes. Je me demande quels termes ces sergents vont utiliser maintenant
qu’ils ont la tâche officielle de former ceux qu’ils nommaient « pédés
» et « femmelettes ». Le potentiel comique de la situation ne
passe pas inaperçu dans les rangs des militaires russes.
La comédie
se poursuivra aussi longtemps que l’armée US fuira l’affrontement avec un
adversaire sérieux, dans le cas contraire, la comédie virerait assez vite à la
tragédie.
- Si par exemple, les forces US essaient d’attaquer le territoire russe par des tirs de missiles postés aux frontières, ils seront neutralisés par la riposte immédiate d’une artillerie russe largement supérieure.
- Si les Américains ou leurs vassaux provoquent jusqu’à la rébellion les russes vivant hors des frontières de la Fédération de Russie (ils sont des millions), des volontaires russes, agissant hors des canaux officiels avec un financement privé, seraient vite formés, équipés et armés, créant des insurrections populaires durant des années, si nécessaire, jusqu’à la capitulation des Américains ou de leurs vassaux.
- Si les Américains s’abandonnent à la folie ultime et envahissent le territoire russe, ils seront annihilés, à l’image des troupes ukrainiennes dans le Donbass.[ou de a Grnde Armée de Napoléon ou la Wehrmacht d’Hitler]
·
Toute tentative d’attaque contre la Russie via la flotte de porte-avions
américains mènera au torpillage des navires via plusieurs systèmes d’armements
russes : missiles balistiques anti-navires, torpilles de dernière génération
ou missiles de croisière supersoniques. [Voir :
La
technologie des missiles russes a rendu obsolète les trillions de dollars de la
marine américaine].
- Les bombardiers stratégiques, missiles de croisière et missiles balistiques seront éliminés par les systèmes de défense aériens russes.
Voilà pour
toute agression. Mais qu’en est-il de la défense
?
Et bien il y
a ici toute une dimension distincte pour les forces engageant militairement la
Russie. Gardez à l’esprit que les Russes ont perdu un grand nombre de civils
durant leur guerre contre l’Allemagne nazie. Beaucoup de Russes, incluant des
vieillards, femmes et enfants, sont morts de faim et de maladies, ou des
bombardements allemands, ou des abus des mains même des soldats allemands. De
l’autre côté, les victimes militaires soviétiques étaient à parité avec celles
des Allemands. Cette calamité sans précédent frappa la Russie car elle a été
envahie, et cela a conditionné les cadres militaires russes à cogiter sans
cesse. La
prochaine guerre de grande envergure, si elle a lieu, se poursuivra en
territoire ennemi. Par conséquent, si les États-Unis attaquent la Russie,
celle-ci contre-attaquera sur le sol américain. Gardez à l’esprit que les USA
n’ont pas combattu sur leur sol depuis 150 ans, ce serait un choc énorme.
Bien
évidement, cela sera fait de manière cohérente avec la doctrine militaire
russe. Et plus important, l’attaque devra être menée de façon à réduire au
minimum le risque d’échange nucléaire. De plus l’usage de la force sera gardé
au seuil minimum pour obtenir une cessation des hostilités et un retour à la
table des négociations selon des termes favorables à la Russie. Troisièmement,
tous les efforts seront investis pour optimiser les révoltes populaires
internes, afin de créer des insurrections à long terme, confiant aux
volontaires le soin de fournir armement et formation. Enfin, gagner la paix est
aussi important que gagner la guerre, et tous les efforts seront investis pour
informer le public américain que ce qu’ils vivent est une juste rétribution
face aux actions illégales de Washington. D’un point de vue diplomatique, il
sera préférable de traiter le problème des criminels de guerre dirigeant les
USA comme un problème politique interne, confié aux mains des Américains
eux-même, avec une intervention absolument minime de l’extérieur. Tout cela
sera bien mieux servi par un partage amical de renseignement, laissant aux
parties intéressées aux USA les informations sur l’identité des criminels de
guerre, de leurs familles et de leurs lieux de résidence.
La question
reste de savoir quel est le niveau minimal d’action militaire requis, ce que je
nomme « un millier de boules de feu » en hommage au « millier de points
de lumière » de George Bush père, pour ramener la paix selon des termes
favorables à la Russie. Il me semble que 1000 « boules de feu » est
numériquement suffisant. Il s’agirait de relativement petites explosions,
suffisantes pour détruire des bâtiments ou des installations industrielles,
avec un minimum de victimes. Ce dernier point est crucial, car l’objectif est
de détruire le système sans frapper directement les gens. Personne ne serait
responsable si les gens aux USA souffraient du fait de leur refus de suivre les
recommandations de leur organisme de prévention des catastrophes, la FEMA qui
recommande de stocker un mois de nourriture et d’eau et de se doter d’un plan
d’évacuation d’urgence. De plus, étant donné la trajectoire que suivent les
États-Unis, obtenir un second passeport, expatrier son épargne et s’entraîner
aux armes à feu au cas où vous seriez coincé sur le territoire, semblent des
idées raisonnables.
Il est
essentiel que ces actions militaires russes évitent de tuer des civils : il y a trois millions de Russes
résidant aux USA, en tuer n’est pas une option stratégique. Il y a
encore plus de gens originaires de pays amis de la Russie, tels que la Chine et
l’Inde, qui devront aussi être épargnés. Par conséquent toute stratégie
débouchant sur une perte massive de vie est inacceptable. Un scénario nettement
préférable implique de produire une crise destinée à convaincre les Russes
résidant aux États-Unis (et nombre d’autres étrangers résidents et immigrants
de première génération ou de deuxième génération) que les USA ne sont plus un
lieu vivable. Ces gens pourront alors être rapatriés − un processus
s’étalant sur plusieurs années. Actuellement la Russie est la troisième destination mondiale pour ceux
qui cherchent un endroit meilleur où vivre, après les USA et l’Allemagne.
L’Allemagne est au bord d’une révolte ouverte contre la politique
pro-migratoire démente d’Angela Merkel. Les USA ne sont pas loin de cela aussi,
et ne seront plus une destination attrayante dans peu de temps. Ce qui
laisserait la Russie en tête. Cela constituerait une pression énorme, même pour
un pays étalé sur 11 fuseaux horaires et doté de tout sauf de fruits tropicaux
et de concentrations humaines.
Gardons
aussi en tête qu’Israël −
qui est, soyons franc, un protectorat US stationné temporairement en terre
palestinienne − ne durera pas longtemps sans le soutien massif des
États-Unis. Un tiers de la population
israélienne est russe. À la minute ou le projet Israël s’effritera,
la plupart de ces juifs russes, comme ils sont intelligents, vont amorcer un
exode vers la Russie, ce qui est leur droit. Cela donnera de sérieux maux de
tête aux services fédéraux russes en charge de la migration, car ils devront trier ces réfugiés,
gardant les juifs russes normaux tout en refusant les zélotes sionistes, les
criminels de guerre et les cinglés ultra-religieux. Tout cela prendra du
temps.
De plus, les
actions militaires avec risques majeurs de perte de vie se révèlent inutiles,
car il existe une stratégie alternative efficace : détruire
les éléments stratégiques de l’infrastructure gouvernementale et
entrepreneuriale des USA, puis croiser les bras et attendre que l’ennemi vienne
ramper à la table de négociation avec le drapeau blanc. Car voyez
vous, il n’y a que quelques ingrédients magiques qui permettent aux USA de
continuer à se maintenir en tant que pays développé et stable capable de
projeter une force militaire outre-mer. Ces éléments sont : le réseau électrique ; le
système financier ; le réseau autoroutier ; le fret ferroviaire et maritime ;
les aéroports ; et les pipelines pétroliers, gaziers. Rendez les inactifs et
c’est game over. Combien de « boules de feu » faudra-t-il ?
Probablement moins de mille.
Neutraliser
le réseau électrique américain est absurdement facile
[Comme celui
de la France d’ailleurs, NdT], car leur système est hautement intégré et
interdépendant, consistant en seulement trois sous-réseaux nommés «interconnects»
: Ouest, Est et Texas. Les éléments les plus vulnérables du système sont les Large
Power Transformers (LPTs) qui atteignent une tension de millions de
volts pour la transmission et la redistribution en aval. Ces unités ont la taille
de maisons, construites sur mesure, elles coûtent des millions de dollars et il
faut plusieurs années de travail pour les remplacer. Elles sont en majorité
fabriquées hors des États-Unis, et tout comme le reste de l’infrastructure dans
le pays, la plupart de ces LPTs sont vieux et sujets aux pannes. Il existe des
milliers de ces pièces d’équipement, mais comme le réseau électrique américain
roule à pleine capacité, avec plusieurs goulots d’étranglement critiques, le
réseau complet serait neutralisé si une poignée seulement de ces LPTs
stratégiques étaient détruits. Aux États-Unis, toute panne de courant prolongée dans les centres
urbains causera automatiquement des pillages et des émeutes. Certaines
estimations placent à deux semaines la durée nécessaire d’une panne à grande
échelle pour que la situation atteigne un point de non-retour, ou le dommage
aux infrastructures ne serait plus réparable.
Démanteler
le système financier est une autre tâche relativement facile.
Il n’existe
que quelques nœuds vitaux, incluant la Réserve fédérale, quelques banques
majeures, les centres de données des cartes de débit et crédit, etc. Ils
peuvent être neutralisés via un vaste assortiment de méthodes, tels que des
missiles de croisière, des cyberattaques, des perturbations du réseau
électrique ou même des soulèvements civils. Il faut rappeler que le système financier aux USA est
condamné à exploser même sans intervention étrangère. La combinaison
d’une dette hors de tout contrôle, d’une gigantesque bulle financière, d’une
Réserve fédérale piégée par des taux d’intérêts toujours plus faibles, des
retraites par capitalisation et autres obligations sous-financées, un marché
immobilier dramatiquement surévalué et un marché financier absurdement fondé
sur du vide, tout cela est condamné à imploser.
Quelques
autres frappes chirurgicales peuvent détruire les pipelines pétroliers et
gaziers, les terminaux d’importation, les ponts et tunnels, voies ferrées et
aéroports.
Quelques
mois sans accès à l’argent, l’électricité, l’essence, le diesel, le gaz
naturel, le transport aérien ou l’importation de pièces détachées seront
suffisants pour forcer la capitulation des États-Unis d’Amérique. S’ils
entreprennent tout effort pour restaurer un de ces services, une frappe
supplémentaire se chargera de vite leur dénier une telle occasion.
Le nombre de
« boules de feu » peut être optimisé en profitant de synergies destructives :
un brouilleur de GPS déployé prêt du site d’une attaque peut nuire aux secours
tentant de rejoindre le site ; détruire un entrepôt de fournitures en même
temps que les installations qu’il dessert, couplé avec des perturbations des
systèmes de transport, tout cela peut retarder les réparations de plusieurs
mois ; une simple alerte au bombardement peut immobiliser un réseau de
transport, le transformant en une cible immobile, plutôt que des centaines de
cibles en mouvement, etc.
Vous pensez
peut-être que réaliser de telles attaques sophistiquées requiert un énorme
travail de renseignement, qu’il serait difficile à matérialiser, mais tel n’est
pas le cas. Premièrement, une grande part des informations d’utilité tactique
sont constamment fuitées vers l’extérieur par des insiders, qui se considèrent
comme des patriotes. De plus ce qui n’a pas été fuité peut-être hacké, en
raison de l’état désastreux de la cybersécurité aux USA. Gardez en tête que c’est en Russie que sont conçus les
logiciels anti-virus, ainsi que quelques virus. La NSA a tout
récemment été hackée, ses informations les plus précieuses pillées ; si la
National Security Agency peut être hackée, qu’en est-il de tout ceux qui sont
supposés être protégés par la NSA ?
Vous pensez
peut-être que les USA, s’ils étaient attaqués de cette façon, pourraient
riposter de façon similaire, mais ce scénario est difficilement envisageable.
Nombre de Russes ne trouvant pas l’anglais si difficile, sont généralement
familiers avec les USA, en raison de l’exposition aux médias américains, et les
spécialistes parmi eux, surtout ceux ayant étudié ou enseigné dans les
universités des États-Unis, peuvent naviguer dans leur champ d’expertise aussi
facilement aux USA qu’en Russie. La plupart des Américains, en revanche,
peuvent à peine trouver la Russie sur une carte du monde, ne peuvent pas
comprendre l’alphabet cyrillique et trouvent la langue russe incompréhensible.
Gardez aussi
en mémoire le fait que l’establishment russe de la défense a pour souci
principal… la
défense. Agresser
des peuples sur des terres étrangères n’est généralement pas considéré comme
stratégiquement important. « Une centaine d’amis plutôt qu’une centaine
de roubles » est un dicton populaire russe. Ainsi la Russie réussit à
être amie de l’Inde et du Pakistan dans un même mouvement, avec la Chine et le
Vietnam. Au Moyen-Orient, elle maintient de cordiales relations avec la Turquie,
la Syrie, Israël, l’Arabie saoudite, le Yémen, l’Égypte et l’Iran, aussi dans
un même mouvement. Les diplomates russes ont l’obligation de maintenir des
canaux de communication ouverts autant avec les amis qu’avec les adversaires,
en tout temps. Oui, se positionner en adversaire de la Russie peut-être
terriblement douloureux, mais vous pouvez y mettre fin à n’importe quel moment
! Il suffit d’un appel téléphonique.
Ajoutez à
cela le fait que les vicissitudes de l’Histoire russe ont conditionné la population
à imaginer le pire, et simplement faire avec. «Ils ne peuvent pas tous
nous tuer» est un autre dicton populaire. Si les Américains parvenaient
à le faire souffrir, le peuple russe trouverait un grand réconfort dans le fait
que les Américains souffriraient encore plus, et nombre de Russes estimeraient
que cet accomplissement constitue une victoire en soi. Et le peuple russe ne
resterait pas sans aide ; ce n’est pas un hasard si le ministre russe de la
Défense, Sergei Shoigu, était précédemment ministre en charge des
services d’urgence, sa performance à ce poste lui ayant valu éloges et
recommandations. En
clair, s’ils sont attaqués, les Russes vont simplement se serrer les coudes et
passer en mode conquête et victoire contre l’agresseur, comme ils l’ont
toujours fait.
Ce qui
n’aide pas à désamorcer la situation, c’est que le peu d’informations que les
Américains ont reçues concernant la Russie, ses chefs politiques et ses médias
sont dans leurs quasi-totalité fausses. Ils entendent parler de Poutine
et de «l’ours russe» et imaginent probablement la Russie comme un vaste terrain
vague ou Vladimir Poutine n’a pour seule compagnie que celle d’un ours
joueur d’échecs, hacker de serveur internet, physicien nucléaire, ingénieur en
balistique, inventeur de vaccin anti-Ebola et de surcroît polyglotte. Les ours
sont magnifiques, les Russes adorent les ours, mais n’exagérons pas. Oui les
ours russes savent faire du vélo, et savent parfois divertir les enfants, mais
ce ne sont que des animaux sauvages et/ou des animaux domestiques (nombre de
Russes ne sont pas fixés sur ce point). Et donc lorsque les Américains
gémissent à propos d’un «ours russe», les Russes se demandent : mais
lequel ?
Bref, la
Russie est pour la majorité des Américains un
mystère enveloppé d’une énigme et le nombre d’Américains intelligents ayant
une fine connaissance de la Russie est largement insuffisant, alors que pour
nombre de Russes, les USA sont un livre ouvert. Concernant les services
américains de sécurité et de renseignement, ces planques bureaucratiques
pléthoriques, paralysées par l’opportunisme politique et la pensée moutonnière
n’excellent qu’à deux choses : suivre sans broncher des procédures
absurdes et faire correspondre avec créativité les faits à la politique du
jour. Prouver que l’Irak dispose d’armes de
destruction massive, pas de problème ! Distinguer terroristes islamistes
et grand-mères arabes dans un poste de contrôle d’aéroport, trop
difficile !
La Russie ne
fera usage de mesures militaires contre les États-Unis que si elle est dûment
provoquée. Le temps et la patience sont du côté russe. Chaque année qui passe
voit les USA faiblir, perdre amis et alliés, alors que la Russie se renforce,
gagnant amis et alliés. Les États-Unis, avec une classe politique
dysfonctionnelle, une dette incontrôlée, une infrastructure s’effondrant et une
agitation populaire larvée, forment une nation
mort-vivante. Il faudra du temps pour que chacun des États Unis s’auto-détruise
et s’effondre en démolition contrôlée tout comme les trois tours du 11
septembre (WTC #1, #2, #7), mais la Russie est très patiente. La Russie est
prête à répondre à toute provocation, mais le dernier souhait des Russes est
une nouvelle guerre. Et ce fait, si vous voulez des nouvelles positives, c’est
la seule bonne nouvelle que vous allez entendre. Mais si vous persistez à
penser qu’il y aura une guerre avec la Russie, oubliez l’Armageddon, pensez au
«millier de boules de feu», puis au silence qui va suivre
Dmitry Orlov
Le 23 août 2016 – Source Club Orlov
Traduit par
Karim, vérifié par Hervé, relu par Catherine pour le Saker Francophone
Note du Saker Francophone
Ce nouvel excellent texte de Dmitry est avant tout un
avertissement de plus pour l'establishment occidental de la futilité de vouloir
s'attaquer à la Russie. Chaque jour qui passe accélère le transfert de puissance
de l'Ouest vers l'Est et rien ne semble pouvoir arrêter ce mouvement, d'autant
plus que la seule politique possible serait une politique de vérité mettant en
lumière les multiples trahisons des élites.
On va donc plonger encore plus bas mais il semble
qu'au moins la Russie et peut-être la Chine et l'Asie resteront un pôle de
stabilité lors de l'effondrement à venir en Occident, un pôle de nature à
faciliter la reconstruction d'une société civile occidentale qui aurait
retrouvé ses esprits.
Pour rassurer les lecteurs, il faudrait noter le fait
que les États-Unis nous
ont toujours habitués à résoudre les problèmes en les écrasant,
selon la fameuse expression d'un général US, et le problème russe est toujours
là - pour eux - appelé à durer. Écraser les faibles, oui, mais les Russes, non.
La couardise des US est un profond soulagement. Alors, rassurés ?
NOTES d’H. Genséric :
Les rajouts dans cette couleur sont d'H.G.
[2]
Nous
sommes à la veille de la coupe du monde de foot en Russie. Que vont nous
concocter les deux états voyous que sont les États-Unis et Israël ?
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