vendredi 1 juin 2018

Importants développements syriens


L'article ci-dessous vient confirmer ce que nous annoncions dans notre article du 30 mai SCOOP. Accord secret entre Israël et la Russie sur le Sud syrien, à savoir que "La Russie et Israël auraient conclu un accord sans précédent qui permettrait aux forces de Bachar el-Assad de s'emparer du reste de territoire occupé par les terroristes islamistes  dans le sud de la Syrie, à la condition que les combattants iraniens n'y participeront pas. ...C'est une victoire majeure pour Damas et seulement un ajustement mineur pour Téhéran".
H. Genséric


Il y a une semaine, nous écrivions :
Désormais, tous les regards se tournent vers le sud et Deraa, où les barbus modérément modérés ont reçu un avertissement final avant l'offensive. Les forces loyalistes affluent, y compris les milices palestiniennes pro-Bachar. La tension près du Golan occupé par Israël - qui y a, rappelons-le, soutenu Al Nosra et Daech afin de créer une zone tampon - risque de monter d'un cran. Il faudra tout le tact russe pour éviter une escalade générale.
En plein dans le mille, si l'on en croit la dernière livrée d'informations en provenance de Syrie. Il semble que l'ours ait en effet calmé les ardeurs des uns et des autres pour permettre la grande offensive loyaliste sur Deraa et la reconquête du sud syrien.

Un accord multi-partite aurait été trouvé au terme duquel Israël cesserait son soutien aux barbus d'Al Qaeda, de l'ASL et de Daech et n'interviendrait pas pour empêcher l'avance de l'armée syrienne. Dans le plus pacifique des cas, les djihadistes rendraient même leurs armes et seraient évacués vers l'Idlibistan.
En contrepartie, les Iraniens et le Hezbollah ne participeraient pas à l'offensive et se retireraient de quelques kilomètres (les rapports sont pour l'instant contradictoires sur la distance à la frontière : on parle de 20 à 60 km). Et de fait, ces derniers commencent à préparer leur (léger) retrait.
Le grand vainqueur de l'affaire est Damas, qui s'apprête à remettre la main sur cette province rebelle pour la première fois depuis le début de la guerre. Pour les Iraniens et le Hezb, ce n'est somme toute qu'un ajustement mineur. Leur présence en Syrie n'a jamais été aussi forte et que valent quelques encablures de plus ou de moins pour leurs missiles ?
Les Israéliens sauvent la face mais la réaction presque infantile de la presse - Victoire ! Les chiites ont accepté de reculer de quelques kilomètres - montre en creux que Tel Aviv ne semble pas avoir l'estomac pour un conflit de grande ampleur avec l'axe chiite. Les dernières bisbilles balistiques ont peut-être quelque chose à voir avec la chose...
Assad a encore une autre raison de se réjouir : il se pourrait que les Américains abandonnent enfin leur base d'Al Tanaf, devenue relativement inutile depuis le blitz royal vers la frontière syro-irakienne et dont nous avons souvent parlé ici.


Attention toutefois, d'autres rapport évoquent au contraire une extension de la base US et l'entraînement de groupes "rebelles", ce qu'a dénoncé Lavrov lui-même il y a quelques jours lors d'une conférence de presse avec, chose intéressante, son homologue jordanien. Il est d'ailleurs possible que le sort de la base, objet de marchandage, soit décidé lors de la rencontre russo-américano-jordanienne d'Amman la semaine prochaine.
L'empire s'arc-boutera-t-il sur sa dernière possession dans le sud syrien ou va-t-il reconnaître sa défaite et lâcher l'affaire si les intérêts de son client israélien sont (très) relativement préservés ? Quelques éléments récents semblent aller vers la deuxième hypothèse.
Début mai, le Département d'Etat a arrêté de financer les Casques blancs, dans le silence assourdissant de la presstituée occidentale qui portait aux nues ces barbus "sauveteurs", à l'origine du false flag de la Ghouta. Et pas plus tard qu'hier, Washington s'est enfin cru obligé de comprendre, avec un an de retard, qu'Hayat Tahrir al-Cham était, ô surprise, le nouveau nom d'Al Qaeda en Syrie et a placé l'organisation sur sa liste de groupes terroristes.
Deux décisions qui semblent indiquer un changement de cap impérial. A suivre...

 1 Juin 2018 , Rédigé par Observatus geopoliticus

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